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Poésie contemporaine
SaintEmoi : Mystique enfant
 Publié le 26/09/18  -  7 commentaires  -  1297 caractères  -  115 lectures    Autres textes du même auteur

Étrange monologue que celui-là. Ces monologues qui font contrepoids, afin de tenir en équilibre sur le fil de nos névroses. Je crois que la poésie autorise ce faux dialogue.


Mystique enfant



Ô toi, embryon perdu,
Quand la ville pose son silence,
Que tant de gestes ont fini de m’épuiser,
Un écho me chavire, puissant.

Un étrange chagrin me submerge alors,
Comme une lame de fond qui mélange les sables ;
De ces nuits abîmées je te sens,
Reflet dans un miroir sans vie.

Tes sœurs et frère sont là, eux,
Pour que tout soit pardonné ;
Ils sont mon alibi tardif,
Ou ma dispense de peine.

Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir,
En cette nuit aux bruits crayeux,
Une vieille nausée gonfle et monte ;
Elle a ce goût rance de la bile froide.

Ô toi, qui sans doute n’est rien,
Toi mon enfant mystique,
Produit de mes faibles entrailles ;
Comme je te sens fragile !

Reste ! Reste en mon être.
Reste ! Par la magie s’il le faut.
J’ai besoin de ce vertige,
J’ai besoin de ce malaise.

Je te fabriquerai une âme, sans placenta,
De mes mains et mes remords,
De cette argile que la Terre a cachée aux hommes,
De ma sueur, mes larmes, ma salive…

Alors, dans un monde inconnu des autres,
Là où l’être prend sa forme intérieure,
Tu vivras magnifique, éternel,
Et nous mourrons ensemble, cette fois.


 
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   izabouille   
9/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Je trouve cette poésie plutôt lugubre, glaçante même. On dirait un dialogue entre le narrateur et sa dépression, comme si celle-ci avait été personnifiée et que le narrateur aurait du mal à s'en détacher...
Je suis plutôt mitigée et aussi mal à l'aise en la lisant car elle m'envoie des images de tristesse et d'abandon, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse avoir besoin de ressentir un malaise ou un vertige.

   Gemini   
11/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le sujet met mal à l’aise. Dès le départ, avec ce premier vers coup-de-poing. Ensuite, il est difficile, en tant qu’homme, de concevoir les sentiments d’une mère. Je les lis donc sans pouvoir en juger la teneur. Je ne sais pas si cette perte peut engendrer le fameux syndrome du membre fantôme, mais c’est ce qu’il semble advenir ici, avec ce monologue insensé qui s’adresse à quelqu’un.
J’ai trouvé ce texte bien écrit, avec sa culpabilité à peine évoquée, mais réelle et sans doute profonde, et ses regrets carrément physiques issus de ces entrailles où tout se passa.
La prière au retour, pleine de sincérité par son invraisemblance, est très forte, certainement aussi forte que la peine qui l’engendre, et le final, à mon avis, traduit bien la dualité vie-mort qui fait le thème de cette poésie forte et émouvante.

   Queribus   
12/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet très original et fort bien traité; je pense que le poème aurait pu aussi traité de façon plus classique (ou néo-classique). Quoi qu'il en soit, ce choix de la modernité me semble convaincant. On assiste à une montée du thème jusqu'à la conclusion finale: "Et nous mourrons ensemble cette fois.

L’écriture quant à elle m'apparait très soignée avec un grand respect de la ponctuation avec des virgules et des points placés au bon endroit.

Vous l'aurez compris, j'ai été charmé par vos mots et votre belle poésie.

   fried   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé ce récit poignant, J'ai lu sans faire attention à la forme. Que dire si ce n'est que la pulsion de vie vient heureusement faire contrepoids.
Je pense que de nombreuses femmes doivent songer à "l'enfant qui dort au fond du puit ".
J'ai apprécié la fin qui reste positive.

   Anonyme   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je pense qu'il est assez difficile, chez un homme, de bien mesurer l'impact psychologique que peut avoir un " embryon perdu " - volontairement ou non - pour une femme.

" Tes sœurs et frère sont là, eux,
Pour que tout soit pardonné " Il semble qu'ici ce fut volontaire.

La narratrice a du mal à assimiler ce souvenir.
Des images sombres viennent corroborer ce mal être.

Au vu du dernier vers, ce fardeau psychologique perdurera jusqu'à sa mort.

"... cette fois " exprime le poids de ce remords indélébile.

Malgré son côté noir et - peut-être - un peu excessif, j'ai apprécié ce texte ; avec un + pour le troisième quatrain.

   Anonyme   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au diable, les vers ciselés, lorsque la plume essaie de libérer son âme.
La narratrice (et non l'auteur(e)) se livre, avoue, poussé(e) par le remords. Un exutoire ?
Dans tous les cas, c'est bien écrit, mais le lecteur que je suis aurait aimé connaître les raisons de cet avortement (adolescence, situation précaire...), sans doute pour prolonger le plaisir de lire ce texte (ce cri).
Prenant !

   Castelmore   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je te fabriquerai une âme sans placenta
De mes mains et mes remords
Quel cri !

Le chagrin, l'amertume, la nausée , l'excuse de la faiblesse... et puis le cri du remords
Reste Reste ...je te fabriquerai une âme
dans un monde qui n'appartient qu'à nous et que nous quitterons ensemble.

La progression des sentiments est remarquable, servie par cette prose hachée en
écho parfait

Merci


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