Il se trouve que je ne suis pas vraiment d'accord avec le propos ; j'ai au contraire le sentiment qu'avec le progrès technologique et l'aisance matérielle qui l'accompagne, la personne humaine est davantage respectée qu'aux temps de misère, de famine et de guerre. Oui, Amazon est décrié pour les conditions de travail qu'elle impose, mais justement, ses salariés peuvent se battre et améliorer leur sort. Les patrons n'ont jamais cédé sans lutte au progrès social...

Sur le fond, donc, je n'adhère pas à ce qui m'apparaît comme une déclinaison de "c'était mieux avant".
Cela dit, je la trouve punchy, cette déclinaison, efficace, la fin vraiment touchante et aussi effrayante. Une mention pour le vers palindrome
\ [ OK T KO ] /
qui fait aussi calligramme : c'est un robot jubilant qui me fixe ! Très bien vu, à mon avis.

Alors moi, j'aime beaucoup le thème, le traitement.
Il y a une économie de moyen qui va bien avec le thème, faire de plus en plus avec de moins en moins, la part humaine, biologique, de l'homme diminuant à vue d'oeil.
Il y a un bon travail, de la recherche pour trouver des formulations percutantes, qui pour moi percutent.
L'originalité ici doit être soulignée !

Chaque période à ses nouveautés*, décriées toujours puis acceptées, de force ou de bon coeur.
On ne sait pas bien où on va, avec tout ça, mais de toute façon, on ne sait pas bien ou on va.

peut-être que certains termes actuels rendront le poème caduque assez rapidement, qu'ils seront remplacés par d'autres.
mais l'idée est bien défendue de ce gigantisme si exigeant, et pourtant on s'y plie !

Merci pour ce poème qui ne marche pas sur des sentiers battus. Et pourtant... * connais-tu un poème de Camões, Mudam-se os tempos, (env 1625) qui dit en substance que tout change, tout le temps, et... que ça ne change jamais comme on a l'habitude que ça change !)

Aucune accroche pour me faire entrer dans ce texte. Si je prend chaque vers que me reste t-il après lecture ? A part une impression de lambeaux triturés rien qui me soit révélé de poétique comme des éléments qui n'ont pas réussi à s'amalgamer.
Bien sûr je pourrais m'extasier en disant "Je n'ai rien compris mais qu'est-ce que c'est beau" Mais je ne veux pas me forcer à dire le contraire de ce que je ressens.

Bonjour sauvage
Les 3premiers vers me font songer à une esclave, dont l'âme et le corps ne valent pas plus qu'une poignée de café, à la descente d'un bateau négrier et trouve preneur " adjugée vendue ! "
La suite opposant Amazon contre Achille put devenir épique ? Non, on s'égare dans un abime où ma vue plonge à pic...
NB ce texte vient en lecture, c'est qu'il eut l'heur de plaire ! Quelle chance !
( Il manquait beaucoup de poésie à bien de mes textes pour qu'ils parurent... celui-ci me laisse songeur !)
Hop-la, un nouveau refus vient de tomber à l'instant ! ( même raison invoquée)
Pourra-t-on me préciser dans le texte ci-dessus, où coule une agréable poesie ?
Ici en Provence en vacances, je songe aux " lettres de mon moulin " mais ne me prends pas pour A. Daudet...

Avis tranches, art conceptuel , un marchand peut te vendre ça une blinde ( si c'est inscrit avec du sang de pangolin sur un mur de la City ! )

Mais sur oniris , c'est pas le même cinéma, entre les gardiens du temple et les tantristes de garde ...

J'aime le côté graphique et le thème, poétiquement,je sais pas trop.

Bonjour Sauvage

Vous avez votre style d’écriture et votre manière de dire les choses ne rejoindra jamais ma capacité de compréhension et mon approche de la poésie.
J’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer et au risque de passer pour un « has been » ignare qui radote, j’ose quand même m’étonner sur la portée poétique d’un tel texte!
Je devrais passer mon chemin, mais oui mais non!!
«  OK T KO «  dois je apprécier toute la poésie qui émane de ce vers?
Je n’arrive pas, ne comprends pas et voudrais qu’on le sache.

Désolé
Lebarde
Ed: faute à corriger!!

Bonjour Sauvage,

je l'ai lu et relu, ce poème, et je viens juste d’apercevoir le corps d'un robot dans sa forme. Au début je ne voyais rien, ne comprenais rien.
Hors donc l'homme est KO, les vers réduisent leur longueur jusqu'à ce Ô qui signe le grand remplacement, la marchandisation, le transhumanisme. Bon, on peut discuter là-dessus, ça fait déjà beaucoup de sujets. Je trouve tout de même votre vision assez manichéenne.
Si la forme sert le fond, j'ai aussi l'impression qu'il ne reste plus que des ruines de poésie. Mais disons plutôt que je ne comprends pas vraiment l'intérêt de ces mots ni n'adhère aux signes.
Un essai vite oublié pour moi, mais je salue l'expérimentation.

Cyrill

J'ai plus ou moins apprécié, la deraison, la singularité et le déséquilibre de cette poésie qui ne sont pas seulement discourtois , mais avant tout une passade contraire , à la fois bilieuse et affligée, une ' chose marchande" dont les néfastes effets maculent les sociétés....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Ce texte ose beaucoup et dit beaucoup.
Il le dit de façon brutale, écarte les fioritures, mais ses références sont très apparentes et permettent au lecteur d'y trouver écho.
En résumé c'est bien de la poésie même si elle est totalement iconoclaste, une fois n'est pas coutume sur nos écrans.

Pas besoin de longue méditation pour comprendre "dieu Big Amazon vs héros achille", et pourtant c'est un beau résumé de l'humanité marchandisée actuelle.
Chaque ligne apporte sa trouvaille pour résumer ce qui tombera en conclusion "un rêve / avant oubli".

Je préfère le rêve évidemment, mais c'est pas gagné !

Bonjour,

Bien-sûr, bien sûr, un texte comme ça ne peut pas faire l'unanimité car très déconcertant. Personnellement j'y ai trouvé une grande originalité très habilement conduite dans une écriture "qui sort de l’ordinaire" avec des mots et un style percutants qui ont, quand même, des airs de déjà vu (je pense au lettrisme, à la poésie visuelle et à toutes ces écoles avant-gardistes). De plus je trouve très courageux de votre part de vous être lancé dans ce défi.

Sur le fonds, d'aucuns ne seront pas d'accord pour condamner d'entrée Amazon qui a bien-sûr ces bons et mauvais cotés, reflets de notre monde actuel. Vous avez fait un choix, ce qui est votre droit.

En résumé, une démarche intéressante plutôt bien réussie. Au plaisir de vous lire à nouveau.

Bien à vous.

Slt,

nul hermétisme ici, il me semble que ce poème exprime assez clairement les choses... L’hyper-marchandisation, la robotisation du Monde: dérives et des rêves.
J'avoue (comme beaucoup certainement) ne pas être en phase non plus avec le monde tel qu'il est, de ne pas m'y sentir à ma place, mais sans doute aurais-je eu le même sentiment si j'étais né il y a 300 ans.
Je ne sais pas en revanche si on peut parler de "ruines" de l'humanité, car c'est bien "l'humanité" dans sa toute-puissance, sa course au "progrès" qui nous propose cela, on est au contraire à mon sens en plein dans "l'humanité" justement. Alors oui, il y a le loup de Hobbes si le sens est ici (au nom d’androïde d'ailleurs)...

Sinon, je trouve que le texte fond et forme colle bien au propos, qu'il balaie assez large en peu de mots.

C'est bien.

PS: bien vu "magnifisciences"
le "néanmoins" jure un peu, le supprimer ne nuirait point.

Bonjour,

J'ai apprécié ce poème, je trouve que le rapport fond/forme est très bon pour décrire notre civilisation au sens large et sa potentielle déshumanisation "marchande"... il y a dans ce poème une économie de moyen qui donne le ton d'un monde atone...

J'ai beaucoup aimé les quatre vers de fin qui donne un certain impact à l'ensemble.

Bonne continuation et merci pour la lecture

Effectivement...nous voici bien éloigné de quelque étreinte pour le moins humaine.

------------------------------néanmoins
----------------------restent des ruines d'humanité

Mais là c'est carrément génial :

-----------------------------homo sapiens
----------------------------\ [ OK T KO ] /
-----------------------------------HS

Une cure de jouvence pour ceux qui prônent une poésie du XXIème siècle et même plus. Perso j'en suis restée au sonnet SMS, plutôt ringard, je sais.

Bon, je ne note pas car sincèrement je n'ai aucune idée pour choisir une appréciation basée sur un concept dépassé ^-^

J'aime : la forme atypique et libre du poème qui se permet d'aller jusqu'à "\ [ OK T KO ] /". C'est un poème entièrement "fabriqué", comme le sujet qu'il dénonce, il est fabriqué de pièces éparses : de l'anglais, des caractères spéciaux, des abréviations... Tout se mélange avec une belle ironie, de la beauté sur ce qui ne l'est pas et ça me fait rire.

J'aime moins : dommage je suis en faveur des recherches sur l'ADN et les OGM. Si j'adhère à la forme, je n'adhère pas fondamentalement au fond, c'est le risque avec les sujets engagés, mais qu'importe.

J'aime : la taille courte du poème, il va à l'essentiel sans se perdre en divagation.

Perte des valeurs humaines, dévorées par la machine sociale et la démesure. Le constat est clair et la forme percutante.
Amusant, la perte des majuscules, que monopolise désormais les nouveaux propriétaires des lieux.
J’aime les derniers vers sobres et sombres.
Pas sûr que « néanmoins » soit utile.