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Poésie libre
solinga : Mémoire vive
 Publié le 12/07/23  -  4 commentaires  -  2179 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

Cela remonte…


Mémoire vive



Tu as repris des kilomètres
Tout reste plein de ta présence
Je commence ton livre je pose ma joue sur ton cœur.

Mes chevaux de mémoire galopent au parc une avant-veille.
Nappe étale argentique, le lac y coudoyait
l’homophonie des laques
(ces liens de parenté
qu’on fantasme à fleur de langue).
Les arbres
aux traits d’encre de chine
marquaient leurs ourlets,
tout réverbérés de rameaux.

Cette avant-veille
je me revois
je franchis
(le souvenir dicte au présent)
quelque barrière insignifiante
pour cheminer aux anciens rails, très étroits, d’un petit train,
pour y tenter les équilibres… et tu souris ;
nous jouons ensemble aux funambules.
Je n’ai pas froid sous ma capuche immense
aux poils de loup très synthétique.
Je descends aussi quelques pentes, allègrement,
tutoie les rebords d’eau,
m’adosse aux troncs amis, qui ont mémoire des formes
et accueillent volontiers celles humaines.
Tu mets en garde, léger retrait,
moi je ris comme une enfant reine.

De retour j’essaie chaque banc de la petite pagode
à l’île Gandhi, les quatre tour à tour ;
nous nous penchons aux ponts de bois déployant leurs miroirs de par le flanc,
ce sont nos silhouettes devisant aux joues glacées de l’eau pâle,
nos silhouettes renoncules et grenades,
chaleureuses et riantes dans l’air mêlant les blancs aux noirs qui givrent.

Aube de nuit chutant à dix-huit heures.

Je m’attarde aux entrelacs de branches, comme dentelle,
vers le gris moiré du lac et vers les morceaux
de ciel, découpes orfèvres sous la bise…

Tous souvenirs se résument en toi.

Nous rentrons, bercés de froid et d’ombre,
dans ton appartement que rien n’isole – pierres et poutres –
toute ma nuit respire sur ton torse,
partage les cols, les dévers de ton corps, suit ses arêtes,
roule en ses plaines et dolines.
Tout mon corps est à toi, et mon âme qui sait
s’il est de ces jolies choses, en transparence
pour toi la mienne je veux bien qu’elle existe.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
3/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
C'est un poème tout en maturité dont les liens semblent sortir directement du subconscient, ou de l'endorphine.
Fantasme littéraire, plaisir de la langue, vous installez néanmoins le lecture dans une ambiance assez confortable pour lui insuffler un peu de l'ardeur qui anime votre fougue.
Vous inversez les rôles, ici, la logique tort le coup à l'irrationnel, l'amour devient une force inouïe dont vous convertissez la toute puissance par de la réflexion et de l'expérience. Derrière ses airs faciles, votre contorsion surréaliste tire savamment les ficelles d'un narratif exalté, cela est propre aux bons souvenirs !

   Lebarde   
4/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J’y vois, c’est du moins ce que je crois comprendre, le cheminement de souvenirs amoureux jusqu’à un aboutissement sensuel un tantinet érotique d’un assez bel effet romantique où les corps se confondent avec grâce et délicatesse .
( j’ai bien fait de lire jusqu’à bout, pour une fois le meilleur du moment de l’extase se découvre après avoir monté l’escalier..)

J’y vois aussi quelques belles envolées poétiques, mais aussi beaucoup trop d’emphases et d’images alambiquées , à les rendre confuses, qui ont tendance à me contrarier.
Un peu plus de simplicité dans les mots, leur association et l’écriture m’aurait mieux convenu.
Oui je sais le propos pour être jugé poétique doit se laisser deviner et interpréter, c’est une quasi nécessité, le prosaïsme est rarement apprécié.
Je ne m’y ferai jamais et c’est ce qu’on me reproche souvent.

Sur injonction, j’ai lu sans déplaisir , j’ai commenté sans grand enthousiasme, il me faut donc décider ( noter) sachant que je ne possède qu’une partie de la décision.
Au moins en EL, j’aurai réalisé et assumé mon travail de commentateur.

En EL
Lebarde

   Donaldo75   
5/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J’ai trouvé ce texte incarné, et ça c’est le point positif. La forme est réussie, profitant des possibilités de découpage du libre. Par contre, et c’est le point négatif, je n’ai pas senti une réelle tonalité, ce qui m’a empêché de rentre dans le poème. Il y a pourtant des images, des formulations à visée poétique, de la matière, pleins d’effets dont souvent sont constitués les poèmes en forme libre. Peut-être que cela vient de moi ; j’ai quand même relu ce texte à deux reprises et je ne suis malheureusement toujours pas rentré dedans.

   papipoete   
12/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour solinga
Je me souviens... c'était hier il y a bien des lunes !
Nous jouions à tous ces endroits, que nous offre la nature ; nous nous mirions dans les eaux d'un lac merveilleux.
Je te regarde, rien que moi pour toi ( les arbres amis le peuvent aussi ) tu es mon essentiel, je suis tienne ; le soir venu, harassés de fatigue, il nous reste quelques forces... le sommeil attendra !
NB j'ai volontairement situé l'histoire, longtemps avant, pour me sentir celui que l'héroïne peint de sa plume, aime à la folie.
Peut-être un peu long ce texte, dont je comprend qu'il puisse rajouter :
" et puis, tu te rappelles ? et puis cela, et puis... "
C'est fort bien écrit en tons pastels, et verte prairie où courent ces " Roméo et Juliette "
Des vers que j'aime particulièrement, comme ceux du milieu de la 3e strophe " m'adosse aux troncs amis, qui ont mémoire des formes et accueillent celles humaines "
Que ne vit-on de scènes d'amour, l'un épousant le tronc de cet arbre, l'autre poser son corps contre ce corps, " embrasse-moi ! "
Un fort agréable moment de poésie, qui donne chaud au coeur, quand de sinistres sirènes hurlent, que rien ne vaut de naître sur Terre...


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