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Poésie néo-classique
Stephane : Je t'écris d'outre-tombe
 Publié le 21/06/21  -  8 commentaires  -  1054 caractères  -  184 lectures    Autres textes du même auteur


Je t'écris d'outre-tombe



Je t’écris d’outre-tombe en une encre éternelle,
Au milieu des vivants où les rivières coulent.
Je ne suis plus qu’une ombre à l’essence charnelle,
Ravivant le parfum des malheurs qui la foulent.

Tu liras mon chagrin aux pieds des murs de pierres ;
Une larme suffit à faner les bouquets
Déposés en chemin le long des cimetières,
Où la mort s’enracine à travers les bosquets.

La maison est en ordre et la pelouse étale ;
Placide sous la lune, elle attend le couvert
Des broussailles du temps en la sève létale,
Les prémices du vent et le fard de l’hiver.

Tu le sais mon amour, il est une aube grise
Qui ne voit plus le jour et des cernes ployés
Sous les cendres du ciel qu’aucun astre ne brise,
La douleur des saisons en leurs flots déployés.

J’ai tracé ton portrait sur les rives d’antan.
Dans tes yeux d’aniline il n’est plus de poussières
Ni d’écume mourante au souffle de l’autan :
Une veine a séché au creux de tes paupières.


 
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   Cyrill   
6/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour.

J'aime beaucoup l'atmosphère, peu mortifère pour le sujet, de votre poème. Il s'en dégage surtout du charme, de la tendresse.
J'ai noté de belles rimes riches, bravo pour étale/létale. Une cependant m'a ennuyé : ployé/déployé, avec ces deux mots composés de la même racine.
Le quatrain du milieu tient bien sa place centrale, et il a ma préférence. Il s'en dégage une grande quiétude dans la tristesse que vous évoquez ailleurs avec force métaphores, subtiles.
J'ai aimé les "yeux d’aniline" mais avez-vous voulu inclure le sens de la toxicité du produit, autant que celui de la couleur ?
J'ai également un doute avec le quatrième vers de l'avant dernier quatrain. Dois-je lire :
"Qui ne voit plus le... [ni]La douleur des saisons"
ou :
"Sous les... [et]La douleur des saisons" ?

Merci pour le partage, Cyrill

   Anonyme   
10/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Deux choses me décident à commenter votre poème malgré son début à mes yeux geignard (d'accord, le sujet n'incite pas à la rigolade mais, en littérature, même dans le chagrin j'apprécie l'énergie, la résolution) :
1) Le dernier quatrain que je trouve superbe.
2) L'idée à l'œuvre. Le narrateur ou la narratrice déclare écrire d'outre-tombe alors qu'il/elle est bien vivant(e), que c'est, si j'ai bien compris, l'être aimé qui est défunt. Élégante manière de signifier que la vie sans son compagnon ou sa compagne n'en est pas vraiment une...

J'aimerais bien aussi l'avant-dernier quatrain sans cette rime ployés/déployés désolante selon moi ; c'est comme si, me dis-je, vous faisiez rimer "plié" et "déplié".
En fait, je trouve que votre poème se bonifie à mesure que j'avance dans sa lecture : les deux premiers quatrains m'apparaissent convenus avec leurs bouquets le long des cimetières ; très vite un beau vers cela dit, à mes yeux vraiment touchant :
Je ne suis plus qu’une ombre à l’essence charnelle,

Le troisième quatrain, visuel, décalé, représente pour moi un tournant ; soudain, le poème me parle, vous parvenez à me faire ressentir l'émoi désolé du narrateur ou de la narratrice.

   Myo   
21/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Stephane,

J'ai un peu de mal à situer votre sujet.
Est-ce une métaphore pour la fin d'un amour ou une réelle prière à un être disparu ?
Celui qui n'est plus, est-ce celui qui écrit ou celle à qui ses mots sont destinés ?

Quoi qu'il en soit, les images sont tristes mais très belles et certains vers empreints d'une poésie profonde.

" je ne suis plus qu'une ombre à l'essence charnelle"

" les prémices du vent et le fard de l'hiver"

et le dernier quatrain est magnifique.

Une émotion palpable dans vos mots.
Merci

   papipoete   
22/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Stéphane
Lettre à une aimée qui malgré la mort, n'a pas quitté cet amoureux transi, dont le serment d'amour se perpetue au-delà du Styx
On ne dînera plus à la table de vie, mais le couvert est mis comme si un malheureux frappant à la porte trouvait à manger.
Rien n'a changé, la mort n'a rien effacé.
NB certes, un texte pour lecteur érudit sachant lire l'encre d'outre tombe, mais l'ensemble à un cantique païen ressemble...
Dodecasyllabes justes, mais pourquoi pas d'alternance des rimes en première strophe ?
Du sombre matinal....

   GiL   
22/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Décalé. C’est le qualificatif qui me vient à l’esprit à la lecture de ce beau poème. Décalé et un peu déroutant : si je descends au niveau du vers, si j’essaie d’analyser l’impression générale, il y a quelque chose d’insaisissable, de sibyllin dans le vocabulaire employé qui m’empêche de d’aller au bout de la compréhension ; surtout pour les deux derniers quatrains.

J’adore le quatrain médian qui exprime magnifiquement la tendresse, l’attachement du narrateur à l’être disparu ; et le dernier, quoique restant très énigmatique à mes yeux, me touche beaucoup.

Les alexandrins sont beaux et s’enchaînent bien ; un seul me pose problème : « La douleur des saisons en leur flots déployés. », que ne ne rattache pas bien au reste du quatrain et dont la rime me chagrine (ployés/déployés).

Merci, Stéphane.

   Cristale   
22/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Je t'écris d'outre-tombe"

Et c'est heureux pour les lecteurs; il reste encore un peu du narrateur qui traîne sa pauvre chair dans la douleur et les larmes d'un deuil impossibe.

Bravo pour les rimes, elles sont visuellement parfaites et oui, c'est dommage d'avoir loupé l'alternance du premier au deuxième quatrain ainsi qu'aux deux derniers mais je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie, récemment j'ai failli publier un texte avec la même erreur d'inattention ^-^

Merci Stéphane,
Cristale

   Miguel   
22/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chaque vers est un chant ; ils sont tous mélodieux, bien balancés, et tendres. Voilà un poème qui gagne à être dit à haute voix. Il appelle une mise en musique.

   Donaldo75   
27/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Stéphane,

J’ai beaucoup aimé ce poème car il coule de source et cette rivière est riche. Les rimes sont peut-être le premier élément m’ayant marqué à la lecture, ce qui n’est pas courant pour moi. Le rythme ensuite, et là je parle essentiellement de fluidité dans ces vers composés comme de la musique. Enfin, le champ lexical remarquable non seulement dans la rime mais aussi dans le corps des vers et principal porteur de la tonalité sombre, grise parfois, de cette composition. Ce ton est lancé dès le premier quatrain et trouve un point d’orgue particulièrement réussi dans le dernier ; c’est également l’usage de la première personne et la deuxième personne du singulier qui renforce cette tonalité, la rend plus incarné, la légitime même aux yeux du lecteur qui a le droit de lire cette lettre sans se sentir voyeur.

Bravo !


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