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Poésie libre
Stephane : Pandæmonium
 Publié le 19/02/20  -  8 commentaires  -  2458 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur


Pandæmonium



Le ciel
La rue
La citadelle et ses remparts
Des bretelles aux rubans scellent
La furie des corps où s’irisent les nuits
Lorsque les âmes s’éparpillent
Le soir où les lumières luisent
Au sein des rues opacifiantes
Où draine l’encre au creux des verres
L’encre noire qui ensorcelle
Et la ruche aux sarments de pierre
Au siècle de la fourmilière qui s’étire d’épuisement
Dans le flot gravifique de la Bête immonde
Et d’autres nuits à la lueur des gyrophares
Du sommet des tours où s’élève la laideur
Nimbent le ciel d’une aura phosphorescente
Aux bas-fonds lézardés de souillures
Cernés de tours édifiantes où toutes les demeures brillent
Au cœur d’immenses cathédrales sous les coupoles serties de verre

Sais-tu les câbles putrescents
De quelques millions d’âmes aux nerfs d’acier
La fièvre cyclonique à ne plus respirer
La meute enivrante à l’embouchure des bras
Et d’autres qui renoncent au milieu des ronds-points
La surface au lithium vomissant le basalte en coulées prismatiques
À ne plus rien sentir
Pas même la moindre brise caresser les visages
Ni le ciel hachuré parcourir les rivages d’une mer sulfurée à l’ancrage des nuits
L’azur comme un atome infiniment perdu
Vide de toute existence
Et toute chose vide de substance
Sur chaque parcelle d’ombre au cœur de la marée humaine
Éructant des tronçons putréfiés le long d’avenues rectilignes aux feux de signalisation
Ni les canaux plongeant vers les bouches d’aération
Ne pouvant supporter l’étranglement
Dans l’étroit goulet de la monstruosité

Nul ne sait si les calandres usées s’effaceront à travers la foule
Ou si le ciel cendré emportera la houle des nuages plombés
Face à la brillance des jantes en alliage chromé
Ou si le bruit sidérant des klaxons le long des grands boulevards
Les jours de rush
S’éteindra au pourtour de la nuit
Laissant place aux phares de l’immense cité
Luisante comme une lame chauffée à blanc s’illumine
Ni si la gueule vomissante d’ozone des moteurs au diesel
Piégés dans la circulation
Scellera la Pangée de reflux migratoire au sortir des bureaux
Ou si l’odeur du mazout craché par les usines
De complexes industriels aux cheminées de soufre
Parcheminera les artères de mort
Jusqu’à l’infime cellule


 
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   Anonyme   
7/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé ce poème pour le maelstrom de mots qu'il propulse sur nous, ( comme une parole, un souffle prémonitoire ) , pour sa beauté énigmatique : " Et la ruche aux sarments de pierre / au siècle de la fourmilière qui s'étire d'épuisement", pour la vision prophétique d'une fin de monde dans cet univers déshumanisé où ne règnent que l'air et la matière.
Cette parole puissante nous entraîne dans le sillage d'une cité déchue et nous étreint presque malgré nous.

   Robot   
19/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La présentation de cette ville particulière sous l'aspect de la capitale démoniaque de l'enfer est une découverte intéressante. Pessimiste et terrible, voici une vision effarante, une sorte d'apocalypse urbaine effrayante où le lecteur plongé dans un maelström vertigineux n'est pas laissé en repos un seul moment. Un récit qui se prolonge mais que je n'ai pas trouvé ennuyeux tant il est intense.

   STEPHANIE90   
20/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Stephane,

Le titre prévient les frileux, mieux vaut ne pas s'éterniser dans les bas fond de cet enfer. J'ai aimé beaucoup de vers dans cette poésie, qui peint la cité démoniaque avec une certaine fièvre naphtaline.
J'y retrouve un peu du style d'écriture du roman "Les nuits fauves" de Cyril Collard. Le glauque qui vous prend à la gorge et le corps qui palpite au cœur de la tourmente.

J'ai trouvé les deux premières strophes particulièrement réussi, par contre dans la dernière strophe, j'ai été moins percuté, à cause des répétitions de tous ces "Ou" en début de vers. Pour moi, ils ont cassé le rythme parfait des vers précédents.
"Luisante comme une lame chauffée à blanc s’illumine" > Ne manque t'il pas un qui avant s'illumine ? ou alors j'aurai écrit "illuminée".
Il me semble que tout cela est aussi en parti dû à la longueur du texte et à l'absence de ponctuation sur des phrases très longues, cela est un peu risqué et cela fait parfois de bien vilaines souillures.

Vous êtes démoniaque !!!

Mais j'ai vraiment apprécier le fond et la prise de risque, un beau poème avec juste peut-être de petites retouches, un grand merci pour la lecture,

Stéphanie

   Stephane   
20/2/2020

   hersen   
20/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il y a une richesse de vocabulaire, des descriptions qui font qu'on n'échappe à rien de rien; nous voilà piégés dans la ville :))

l'environnement urbain n'est pas du tout le mien, et je ne peux donc dire si je m'y retrouve ou non; mais il est certain qu'il cadre avec l'idée plutôt négative que je me fais des villes tentaculaires.

Sur la forme, j'ai quelquefois perdu le rythme (qui est pourtant bien présent) surtout dans la première partie. (en fait, à partir "d"opacifiante)
Peut-être une longueur de vers trop constante ?

Tu as vraiment tenu la longueur, ce qui est loin d'être évident en poésie (moi, tu me connais... :)) et le résultat est très convaincant, je me sens prisonnière de cette cité !

merci pour la lecture !

   papipoete   
21/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Stephane
à lire les commentaires qui fleurirent sous votre texte, j'ai eu l'envie d'y revenir car ( oui, je lis tout ce qui parait ) une seconde lecture m'ouvrirait peut-être l'esprit, il resta encore étourdi sous vos phrases, si loin de mon vocabulaire papipoècien !
Bien sûr, je comprend qu'il ne fait pas bon vivre en mégalopole, sous les bruits mécaniques, les échappements diéselistes, que les tours aux murs de verre regardent du haut de leur froideur.
Et ça grouille dans les rues, artères charriant bon et mauvais sang...
NB certainement que si je dus traiter ce sujet, je ne sus point tenir ma plume, de la manière dont vous traitez la vôtre ! Elle me fait penser à un fouet dans la main d'un justicier, donc chaque claquement étale de son bout, une phrase noire... une ligne écrite dans un vocabulaire apocalyptique...
Je suis heureux, à vous lire, d'habiter dans un village, dont les maîtres sont merles ou corbeaux ( d'ailleurs un freux vint à cogner à ma porte... pour me demander quoi ? si j'avais quelque quignon de pain à lui céder ? )
Je n'aime pas la ville, et celle de votre histoire m'effraie particulièrement !
Il faut une certaine culture cependant, pour saisir le sel de votre imagination, qui m'apparait, débordante !

   Donaldo75   
21/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Stéphane,

Je me souviens d’un poème de ta composition dont la tonalité urbaine ressemblait fortement à celle-ci. Ce que j’aime dans cette poésie, c’est la complexité du lieu dans lequel tu emmènes le lecteur. Les mots sont autant de détails dans un tableau en noir et blanc d’une richesse incroyable en termes de détails et de symbolique, comme si l’abstrait et le concret, le vu et le ressenti se fondaient dans une mosaïque ; j’ai parfois eu l’impression d’une photo surexposée dans un milieu pourtant sombre.

La force de ce poème réside donc dans sa puissance évocatrice, sa capacité à sortir le lecteur du confort des mots, des phrases, de la forme littéraire, pour lui faire aborder des territoires inconscients. Je sais, cette analyse peut paraître hallucinée ou juste n’importe quoi mais c’est la mienne, probablement à l’antithèse d’un joli commentaire composé du temps où nous étions lycéens.

Bravo !

Don

   Cristale   
22/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai mis du temps pour trouver mon gps et une combinaison de protection chimique afin de pénétrer dans l'espace glauque de la ville, ou plutôt l'enfer qui nous est décrit à force détails tous plus croustillants les uns que les autres.

Diantre ! quelle symphonie bruyante, colorée de noirceurs, de fragrances pestilentielles dans tous les axes de la géométrie, du haut des tours jusqu'au tréfonds des bas-fonds.

Danse, ample, garni, essoufflant, époustouflant, effrayant récit mais quelle verve émane de cette écriture !

Je l'accompagnerais volontiers avec : https://www.youtube.com/watch?v=cvZNh7dHOmU


Merci Stéphane.

Cristale
qui s'en va respirer dans ses montagnes...


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