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Poésie contemporaine
taha : Maya
 Publié le 13/04/19  -  17 commentaires  -  4204 caractères  -  233 lectures    Autres textes du même auteur

Élégie.


Maya



« Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore. »
Paul Verlaine


I

Maya n’est pas d’une chimère,
Maya vient d’une ère inconnue,
Ni d’un rayon, ni d’un hiver,
Perle d’éther, fille des nues.
*
L’air dans les prés est primevère,
Le fruit se gonfle d’hydromel.
La canopée se met au vert,
Avril s’embaume de cannelle.

Le val dort au bleu des pervenches,
Chants au nectar, abeille au miel,
Maya ravie, le cœur s’épanche,
Son œil azur s’évade au ciel.
*
Nymphes d’été, fleurs de paresse,
Maya languit sous le soleil,
L’astre la brûle de caresses,
Sa lèvre émue sombre au vermeil.

Maya blonde aux champs de millet,
Riant, pieds nus, court aux matins ;
Secoue ses cheveux sous juillet,
Fronce au soleil son nez mutin.

II

Voici venus les jours couchant,
Maya prenait le teint opale,
Ses cheveux roux, duvet de châle,
Rendaient le doux reflet des champs.

Sous les ramées, sentiers de rois,
Venaient des vents depuis la plaine
Et Maya, dans ses longues laines,
Donnait sa majesté au bois.

La frondaison se défeuillait
Sur les pas de la châtelaine,
Les rameaux nus de l’amandier
Sentaient une douleur prochaine.

Maya, les yeux reflet de nuit,
Chantait un air de feuilles mortes,
Le ciel se voila vers minuit,
Une ombre parvint à sa porte.

III

L’hiver est givre de nous deux,
Au clair du soir, rayons d’ivresse,
Maya s’enneige sous les cieux,
Palme éplorée aux noires tresses.

Décembre est sanglot de nous deux,
Cendres froidies dans l’âtre mort.
Linceul de pluie, voile neigeux,
L’ayant tiré, Maya s’endort.

Maya était larme d’étoile,
Née de l’aurore au front perlé,
Laissant la veillée prénuptiale,
Tout doucement s’en est allée.

Adieu juillet, que reste-t-il ?
L’arbre est au pleur des trépassés ;
Maya n’est plus, adieu avril,
Adieu matins aux vents glacés.

IV

… Passée la sixième semaine,
Maya, dans des voiles ambrés,
Revint un soir à la fontaine,
Dont elle aimait les bords marbrés.

Depuis, je ne cessais d’attendre
Quand le nord souffle ses borées,
Laissant sur le bassin s’étendre
Mon corps languissant, atterré.

Sous un manteau durci de gel
Je demeurais des nuits durant ;
Ma joue glacée sur la margelle,
Où se posaient ses pieds charmants.

Et je guettais les premiers voiles,
Tentures des venues du soir
Et le lever de l’astre pâle,
L’astre d’argent en habit noir…

V

Un soir comme scintillait l’Ourse,
La nuit fut prise d’un frisson ;
La Lune ayant freiné sa course,
Vint se mirer sur un étang.

Et sur ce miroir endormi,
Une ride émit un soupir,
Plus bas, un ruisselet frémit,
Un arbre se mit à gémir.

Des monts obscurs, une ventée
Vint bercer les grands lacs dormant,
Douce comme un zéphyr d’été,
Se mourut dans un bruissement.

Bientôt les ifs aux doigts frileux,
Les sommets implorant les cieux ;
Les vals, leur litière, le buis,
Les embruns bleutés de la nuit.

Les masses d’ombre, les duels
Étouffés des battements d’aile ;
Les ténèbres et les silences,
Le souffle de leur alliance.

Toutes ces plaintes, ces tourments,
S’élevant dessus les clairières,
Ces rumeurs, ces chuchotements,
Qui semblaient dire une prière,

Vinrent enfler sous les futaies
Ombrageuses des séquoias,
Des chœurs épars qui suppliaient
Dans un long pleur : Maya, Maya…


 
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   Anonyme   
17/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Cette élégie se lit avec plaisir : chaque saison permet de décliner un portrait de la femme aimée ou celui du "je" après sa disparition.

On retrouve la nature état d'âme du poète des romantiques et je n'ai pu m'empêcher de penser à la Vieille chanson du jeune temps de V. Hugo pour l'une de ses thématiques : l'écrin de nature qui magnifie l'être aimée ( au bord d'une source ) Pour le reste, la fin du poème a fait écho en moi à d'autres poètes romantiques.

Un vers me paraît particulièrement original : " L'hiver est givre de nous deux" mais j'ai trouvé dommage qu'il soit repris par " sanglots de nous deux" . Les personnifications rendent bien la tristesse du "je" lyrique : " Les rameaux nus de l'amandier / sentaient une douleur prochaine" .

Enfin, la disparition est évoquée tout en délicatesse : " Linceul de pluie, voile neigeux / L'ayant tiré Maya s'endort."

Merci pour ce partage.

   Corto   
21/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Est-ce un poème ? une saga méditative ? une envolée qui s'enfonce dans l'irréel ? une contemplation qui s'accroche à un personnage fictif ? un panorama aussi bien intérieur qu'extérieur ?

En tous les cas on devient très vite complice de ce texte, avec plaisir, envie d'y revenir, admiration.

Certainement trop complexe pour le commenter en détail, ce que j'éviterai de faire. J'emporterai avec gourmandise "Maya était larme d’étoile".

Bravo à l'auteur.

   Gabrielle   
28/3/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une merveilleuse complainte d'amour.

Merci à vous pour ce triste et doux voyage.

Amitiés.

   Anonyme   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il se dégage de cette élégie une musicalité irrésistible.

Je l'ai lue et relue jusqu'à en oublier les mots et leur sens et n'être plus conscient que d'une sorte de vertige poétique.


Je crois que votre Maya va me hanter longtemps.

   papipoete   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour taha
Maya n'est plus sur terre, elle est partie au-delà de l'au-delà ; et pourtant celui qui la pleure, la voit comme un esprit, une sylphe partout où porte son regard.
Et chaque saison l'habille de la couleur ambiante ; morte, elle vit mais l'écho dans le désert de la solitude résonne " Maya, Maya ! "
NB il aura fallu bien de l'imagination, et une inspiration fort poétique pour brosser le portrait " transparent " de ce tendre " fantôme "...
je voudrais citer un passage particulier, mais c'est impossible tant chaque strophe impose l'admiration ! ( peut-être la 3e du chapitre IV )

   Anonyme   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
A mon sens, de la poésie à l'état pur, légère et gracieuse comme l'est Maya " Perle d’éther, fille des nues ".
Des images superbes pour définir le passage de Maya.
Intéressante aussi, l'alternance des temps.

Une belle élégie.

   Davide   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour taha,

Je suis charmé par cette élégie qui donne toute grâce à la poésie.
Comme un conte de fées ou un conte pour enfants, les aventures de cette Maya attendrit par la beauté de ses nombreuses images : "L’astre la brûle de caresses", "Sur les pas de la châtelaine" ou encore "Laissant la veillée prénuptiale".
Bravo pour ce "froidies" très rare.

La construction de la Ve partie, en plus du vocabulaire choisi, me fait beaucoup penser aux dernières strophes du "Lac" de Lamartine.

La beauté de l'écriture m'a fait oublier la régularité rythmique presque trop lancinante, avec ce découpage en 4-4 caractéristique des octosyllabes.
Qu'importe, dans ce poème, pareil à une fable, le rythme est celui de la narration.

On peut simplement regretter une IVe partie moins engageante, avec une fin de l'histoire qui tire quelque peu en longueur.

Mais ce poème m'a beaucoup touché. C'est un vrai régal !
Bravo à l'auteur(e),

Davide

Edit : revenu pour faire une petite correction

   Vincente   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
On se laisse emporter par l'élégance des images. La première strophe annonce dans une douce force cette qualité et chacune des suivantes l'y dévoilera à nouveau. La lecture est donc bien agréable.

Bercé dans ce flot doux puis tragique, et finalement mélancolique, on ne s'ennuie pas et pourtant des questions demeurent. La narration, car développement il y a, laisse des ombres imposer des doutes, voire des incompréhensions. Et bien que l'exergue citant la question de Verlaine signifiant que l'apparence peut rester ignorée, pour peu que l'essentiel soit présent, dans ce texte, il me manque une part de ces essences.
J'ai ainsi regretté de ne pas comprendre quel est ce retour à partir du §.IV, une revisitation fantomatique ou une réminiscence amoureuse ? A partir de là d'ailleurs, on peut remarquer l'emploi du "Je", un narrateur s'exprime donc, nous semblons dans un temps présent, contemporain, je nous situais avant dans un passé quelque peu médiéval !? Brune, blonde, ou rousse, bien sûr que peu importe, mais savoir si le poète est celui qui vit cette "expérience" ou celui qui en trace une fiction ou même en retrace par procuration une ancienne, c'est bien une part assez essentielle, n'est-ce-pas ?

   Cristale   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quand les mots se font diamants emportés sur les flots cristallins de la poésie, ainsi s'écoule à l'aune de mon regard le murmure de l'amour et les pleurs de l'univers.
Poète, dans le bruissement de vos vers, j'ai suivi l'une des plus belles élégies.

"Sous un manteau durci de gel
Je demeurais des nuits durant ;
Ma joue glacée sur la margelle,
Où se posaient ses pieds charmants."

Et parce que c'est mon défaut, j'ose imaginer ce bijou doté d'une versification régulière. Que l'auteur me pardonne mais, à ma décharge, une notation supérieure étant inexistante, c'est très bien ainsi.

   BlaseSaintLuc   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
maya s'envole à travers le ciel , ce poème fleuve dit tellement tout, que dire de plus que la beauté, que l'expertise d'une plume , pour nous dire MAYA reviens nous !

'Perle d’éther, fille des nues.'

'La canopée se met au vert, '

'Maya ravie, le cœur s’épanche,
Son œil azur s’évade au ciel.'

je ne vais pas tout reprendre , tout est bon .

merci pour la lecture .

   emilia   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mais qui donc se cache derrière ce » rêve familier » au doux nom de Maya, cette « fille des nues et des saisons, au fil du temps qui passe ? Maya la blonde printanière, telle l’abeille, dont l’œil azur, la lèvre vermeille, le nez mutin, en secouant ses cheveux, offre son rire charmant et ses pieds nus…Maya la rousse automnale « au teint opale », « châtelaine dans ses longues laines », chantant « un air de feuilles mortes… » Maya « aux noires tresses », associée au narrateur à travers ce « nous » en hiver, quand neige et pluie recouvrent « les cendres froidies dans l’âtre mort… » et quand, « larme d’étoile » évaporée, elle semble dire « adieu juillet »… Puis revenue « un soir à la fontaine », la nature entière communie et bruit « en rumeurs et chuchotements » lorsque les « chœurs » supplient dans un long pleur ainsi qu’une prière s’adressant à la disparue… ; merci à vous pour cette superbe élégie et le partage talentueux de vos octosyllabes aux accents très lyriques et aux charmantes images bucoliques… (deux petites interrogations en passant : millet serait-ce la plante ou le peintre, auquel cas une majuscule serait manquante… ? Et ne faudrait-il pas accorder l’adjectif « couchant » à jours ?)

   senglar   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour taha,


On est dans l'élégie alors on sait que ce ne sera pas drôle. Sous l'égide de Verlaine ("Mon rêve familier" Un des plus beaux poèmes qui soit, de ceux que j'ai appris par coeur par inclination personnelle) cela rassure.

Mais on passe de l'alexandrin à l'octosyllabe. L'octosyllabe pour une élégie ne manque-t-il pas de langueur ?

L'héroïne se nomme Maya, cela m'ennuie : connotée Maya l'abeille. Aurais-je droit à la ruche ? Les abeilles meurent en hiver:
"Décembre est sanglot de nous deux
...
Tout doucement s'en est allée"
Bon il peut s'agir d'un sens figuré.

Mais oui ! Mais non ! Je me suis trompé. Ce nom Maya m'aura décidément gêné, de l'Amérique Centrale jusques ici.


Maya est donc l'égérie, la dulcinée. Blonde, rousse puis noire. J'aime bien le roux, cela fait préraphaélite, j'adore les femmes de cette école-là.


Il y a des ruptures de rythme, ça ne cadence pas toujours. Pourquoi ? Est-ce voulu? Cela sert-il le poème ? Je ne vois pas... Pourtant j'ai cherché.
"Laissant la veillée prénuptiale" ça casse tout ça.


Pour la couleur d'ensemble ça peut faire penser à :
"Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys."
Et en fait c'est un peu ça, sauf qu'on est passé de l'alexandrin à l'octosyllabe (encore. lol) et qu'ici le poème est beaucoup plus long, ce n'est pas un plagiat loin de là, mais je retrouve une certaine ambiance rimbaldienne, ça n'est pas une critique mais un sacré compliment que je fais là, honnête, sincère.

Ceci dit, j'ai quand même eu beaucoup de mal à suivre. Ah ! Si seulement l'héroïne ne s'était pas appelée Maya !
"J'ai dix ans
(Gaffe ma) ma gueule à la récré"


Cela peut aussi faire penser aux légendes nordiques...

En fait c'est quand même une sacrée saga alors je ne déroge pas à l'appréciation majoritaire :)


senglar

   STEPHANIE90   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Taha,

je ne suis pas connaisseuse de ce type de poésie, je l'avoue. Ce doit être la première élégie que je lis, rebuter en principe par la longueur et souvent par l'écriture trop "passée" qui m'ennuie un peu, beaucoup...

Mais alors là quelle surprise, tous vos vers sont poésie "contemporaine" et les images invoqués s'animent à la lecture. J'ai bien aimé ce passage :
"Nymphes d’été, fleurs de paresse,
Maya languit sous le soleil,
L’astre la brûle de caresses,
Sa lèvre émue sombre au vermeil.

Maya blonde aux champs de millet,
Riant, pieds nus, court aux matins ;
Secoue ses cheveux sous juillet,
Fronce au soleil son nez mutin."

Mes deux lectures consécutives ne m'ont point lassé malgré la longueur, c'est tellement rare que je le surligne...
Le seul petit point faible serait la répétition abusive du prénom Maya, mais c'est vraiment un détail.
Bravo pour ce beau travail d'écriture !!!

StéphaNIe

   INGOA   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Voici un récit élégiaque qui, pour moi, réunit tous les ingrédients de la séduction, et sur le fonds et sur la forme. L'histoire est belle, la lecture limpide, les vers musicaux. De la pure dentelle. Bravo !

   jfmoods   
14/4/2019
Les saisons du coeur se déclinent au fil des 24 quatrains en octosyllabes d'un poème assez envoûtant. Quelques glissements assonantiques (vers 23, 31, 47, 67, 72) viennent troubler le jeu de ces rimes croisées et embrassées, pauvres, suffisantes et riches, majoritairement masculines et consonantiques.

La correspondance qui s'établit entre le vers de Verlaine et le texte ("blonde", "Ses cheveux roux", "aux noires tresses") accrédite la traversée de l'utopie amoureuse.

La partie I met en scène une prodigieuse apparition ("Maya vient d’une ère inconnu") qui, se confondant avec le printemps lui-même ("L’air dans les prés est primevère, / Le fruit se gonfle d’hydromel. / La canopée se met au vert, / Avril s’embaume de cannelle"), instituant le retour de la vie ("Maya ravie, le cœur s’épanche", "Riant, pieds nus, court aux matins ; / Secoue ses cheveux", "Fronce au soleil son nez mutin"), ouvrant un champ de sensualité ("Chants au nectar, abeille au miel", "Son œil azur s’évade au ciel", "L’astre la brûle de caresses, / Sa lèvre émue sombre au vermeil"), bouleverse la relation au monde.

La partie II signe l'arrivée soudaine de l'automne ("les jours couchant", "Maya, dans ses longues laines, / Donnait sa majesté au bois", "La frondaison se défeuillait", "Chantait un air de feuilles mortes"), qui augure le deuil amoureux ("Les rameaux nus de l’amandier / Sentaient une douleur prochaine", "Une ombre parvint à sa porte").

La partie III, pièce centrale du poème, met en perspective une mort métaphorique de l'Aimée ("Maya s’endort", "Tout doucement s’en est allée", "Maya n’est plus", "givre de nous deux") et entame le chant plaintif annoncé par l'entête ("sanglot de nous deux").

La partie IV voit surgir le fantôme de la femme ("Maya, dans des voiles ambrés") et l'espoir insensé d'une résurrection ("je ne cessais d’attendre", "je demeurais des nuits durant", "je guettais").

Au fil de la partie V, c'est la nature tout entière qui, confrontée à la disparition de Maya, accompagne le locuteur dans sa déploration ("La nuit fut prise d’un frisson", "Une ride émit un soupir, / Plus bas, un ruisselet frémit, / Un arbre se mit à gémir", "une ventée [...] Se mourut dans un bruissement", "Les sommets implorant les cieux", "Toutes ces plaintes, ces tourments", "Ces rumeurs, ces chuchotements, / Qui semblaient dire une prière", "Des chœurs épars qui suppliaient").

Merci pour ce partage !

   Castelmore   
16/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Rarissime !
Une rarissime harmonie des mots et de la musique du cœur, du sens, des images et des sons .
Bravo !

   taha   
16/4/2019


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