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Poésie libre
Titato : Poème qui se laisse tranquille
 Publié le 23/10/12  -  16 commentaires  -  1538 caractères  -  333 lectures    Autres textes du même auteur

Bonjour,

Il s'agit là d'un poème qui appelle à vivre et à laisser vivre, à se libérer de différents carcans, tout autant qu'appelant à savourer les instants de quiétude et de simples beautés qui s'offrent.


Poème qui se laisse tranquille



Laissez l’or dans le fleuve,
madame macaye et le pakira
ont besoin d’un peu de lampe
pour lire la gazette de l’eau,
écrire leurs poésies de filaments.

Laissez la pierre fine,
aigue-marine, onyx et péridot
dans les yeux de ma bien-aimée ;
philosophale, elle en pare l’air
de bijoux en passereaux.

Laissez le pain aller et venir
en toutes cases, huttes et maisons ;
peu importe qui le paie de monnaie,
le blé n’a pas de boulier
et ne rit que pour être partagé.

Laissez l’étoile, le cheval à l’enfant,
condamnez les moules et les tiroirs
où nous avons commis nos erreurs,
qu’il soit lui, et l’autre,
et chapitre l’œuvre nouvelle.

Laissez la poule à la gambade
et faire ses menuets
plutôt que dans une geôle d’acier,
lui violenter les entrailles,
qu’elle peigne purs soleils en coquille.

Laissez le jour lier la nuit,
la nuit nouer le jour,
la parole s’échanger au marché,
s’abêtir le rang et la frontière,
l’utérin des livres voyager.

Laissez filer la ligne,
de pêche, de fuite ou d’horizon,
il en ressortira bien quelques breloques
éloignées des tiédeurs,
de la mollesse des literies médicales.

Laissez l’heure engloutir la minute
qui engloutit la seconde,
l’éternité à ses œillères, l’instant aux ricochets,
et laissez-moi finir de vernir cette chaise
car je n’ai plus de temps pour autre chose.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   domi   
5/10/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème aussi beau que son titre, une merveille pour moi autant sur le plan poétique que sur le fond, par exemple j'ai été très sensible aux troisième et cinquième strophes où les trouvailles poétiques (" le blé ne rit que pour être partagé"; "la poule... qu'elle peigne purs soleils en coquille") sont au service du fond.
quant à la chute, une vraie chute "étonnante", elle est merveilleuse par sa simplicité, et par la force de son message.
un grand bravo, et merci !

   Miguel   
6/10/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Des images neuves et puissantes, de réelles trouvailles poétiques, de la surprise à chaque mot, et ce final sur une occupation d'apparence banale, mais grandie à la fois par ce qui la précède et par ce qui la suit : ce geste humble devenant ici la quintessence de la vie. On croirait lire Aimé Césaire ou Guy Tyrolien.
Et ce titre, déjà tout un poème à lui seul !

   brabant   
23/10/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Titato,


Confiés sur le ton du 'respir', des moments de pure poésie comme autant de pierres de tendresse - de sagesse - que l'on enfile sur le collier d'un "Carpe diem" qui ne se soucierait pas du "Carpe", au rythme du lit lit de la Rivière calme.

Philosophie paisible, morceaux choisis subrepticement dérobés aux oeillères de l'éternité ; silencieusement je viendrais m'asseoir auprès de vous sur l'une de vos chaises.

Merci ! Tout simplement !

   Arielle   
23/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Peint à petites touches impressionnistes j'ai sous les yeux un monde idéal, tendre et coloré dans lequel la douceur de vivre rime avec le partage et la liberté.
Laissons filer ... "il en ressortira bien quelques breloques" les seules qui aient un prix.
Comment ne pas rêver d'un tel paradis dans lequel la tâche la plus urgente est de vernir une chaise ?

La gazette de l'eau, le blé qui rit, la poule à la gambade, les oeillères de l'éternité... des images fraîches et parlantes.

L'anaphore "laisse" donne un certain rythme à l'ensemble qui sans cela en manquerait un peu à mon goût. Je relirai avec plaisir pour le bonheur des images.

   Pascal31   
23/10/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne peux que partager l'avis général.
C'est un poème magnifique, ode à la vie, à l'instant présent, au bonheur de vivre...
J'ignorais tout de madame macaye et pakira - des poissons de Guyane -, qui me laissent à penser que l'auteur a peut-être rédigé son poème là-bas.
La limpidité des strophes, la musicalité des vers, la simplicité du message : tout s'équilibre de manière harmonieuse, ici.
Le dernier paragraphe est probablement le meilleur, mais c'est difficile à dire, tant l'ensemble est réussi. Bravo !

   stellamaris   
23/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des images merveilleuses, au profit d'une philosophe du laisser-vivre, qui fait du bien... Certaines trouvailles sont géniales ! "lire la gazette de l'eau..." "Le blé n'a pas de boulier, et ne rit que pour être partagé"... "Laissez la poule faire ses menuets..."

Félicitations, Titato !

   Blacksad   
24/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sous son message simple, il ne se cache aucun simplisme dans ce texte. Les images sont variées, travaillées et savoureuses, les tournures sont poétiques et avec de belles sonorités.

C'est un vrai plaisir à lire. Et à la fin de la lecture, on en sort avec un petit sourire... tranquille.

Bravo.

   melancolique   
24/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Titato ,

Plusieurs belles images qui se succèdent, et qui installent une ambiance, j'en retiens particulierement:

"le blé n’a pas de boulier
et ne rit que pour être partagé"

"laissez l’éternité à ses œillères"

Et j'adore la fin du poème, dans sa simplicité frappante, et cette sérénité qui s'en dégage:

"et laissez-moi finir de vernir cette chaise
car je n’ai plus de temps pour autre chose"

Au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
24/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Comme un insecte tropical attiré par la lumière je me suis approché de votre poème. J'ai bien aimé l'exotisme qui en ressort et cette impression de voyager par les mots. L'expression est originale, parfois déroutante ("peu importe qui le paie de monnaie") avec un vocabulaire pittoresque.

Je trouve par contre que les deux derniers quintils sont trop longs, en décalage avec le reste. Ce n'est pas bien grave mais ça déséquilibre légèrement l'ensemble.

Je n'aime pas trop ce vers non plus ("de la mollesse des literies médicales"), prosaïque, qui n'est pas en phase avec les images légères des autres vers.

   aldenor   
25/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je trouve sur le net que madame macaye et le pakira sont des poissons de Guyane. Fort de cet éclaircissement, les quatre premiers vers me paraissent très beaux, mais le 5eme me semble surajouté.
En général j’ai eu de la difficulté à visualiser les images, le sentiment de manquer de références pour pleinement apprécier et commenter ce poème. Pas du tout compris : « qu’il soit lui, et l’autre, / et chapitre l’œuvre nouvelle. »
Mais j’aime la forme. Génial les deux derniers vers. Même les trois, en fait.

   Arduinna   
4/11/2012
Magnifique !

Une danse extrêmement sensuelle avec les mots, dont il ressort une vraie magie. J'ai eu besoin de mon dictionnaire une fois ou deux, mais ces poissons et pierres lointains forment un très beau tableau qui, même sans le sens, caressent déjà l'oeil et l'oreille.

"le blé n’a pas de boulier
et ne rit que pour être partagé."

"Laissez la poule à la gambade
et faire ses menuets
plutôt que dans une geôle d’acier,
lui violenter les entrailles,
qu’elle peigne purs soleils en coquille."

Superbe, quel rythme, quel exotisme verbal, formulations ensoleillées, du pur délice à prononcer, pétillant, long en bouche... j'adore :-))

Et puis tout le reste à l'avenant. Bravo, merci et encore !

   fugace   
9/11/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Là où chaque chose est à sa place, sans heurt, ne peut régner que la sérénité.
Quelle magnifique repos que se contenter de regarder sans rien toucher.
Avoir acquis la sagesse de savoir que la plus petite tâche est primordiale et que"je n'ai plus de temps pour autre chose".

   Labrisse   
10/11/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour cher Titato,

Alors voilà, EX CEP TIO NNEL… J’ai, parcourant ce poème, ressenti les mêmes frissons, le même abandon, que ce que je ressentais, enfant, découvrant Jean de Lafontaine et ses fables animalières… j’en ressortissais le « simple bon sens » et les choses étaient en place, exactes, les nuages étaient au ciel, le chou était dévoré par la chèvre, la fourmi avait du vermisseau… j’ai ressenti cela en lisant vos vers.
Poème qui se laisse tranquille à cette qualité aussi d’être (dans son ensemble) un poème qui vous laisse tranquille, la lecture en est rêveuse, en même temps qu’au fruit d’une écriture directe, très poétique et sans complexe. Nous apprenons par quelque arcane de notre curiosité (que vous avez eu soin de titiller) ce que sont les poissons en vos belles Guyanes, des monsieur Pakiras et des dames Makayes…Et c’est pour nous, métropolitains, un doux voyage en terres d’introspections, alors la créolité devient le charme et on glisse au fil de votre gazette… sur l’eau. Paix de l’âme, paix des hommes, paix des apaisés, la nature à prévu notre paix alors laissons la tranquille et laissons Titato finir de vernir sa chaise… Après, quand il aura terminé, nous écouterons ses poésies fraternelles et nous nous y retrouverons…enfin.

Merci.

Labrisse.

   pokilm   
16/11/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Merci , surtout pour la cinquième strophe, "la poule à la gambade" et ses "soleils en coquille" réjouissent. Belle image aussi mais amère : "...dans une geôle d'acier lui vilolenter les entrailles". Enfin, une chute superbe qui m' évoque le continent africain et sa perception très particulière du temps. Loin d'emprisonner les hommes, il les sert autant qu'ils l'enrichissent.

   Lagomys   
21/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai trouvé dans ce poème beaucoup de fraîcheur et de candeur sincère, un air d'ailleurs qui nous change des rengaines et des ambiances rebattues.

De belles trouvailles :
"l'or dans le fleuve… un peu de lampe pour lire la gazette de l’eau"
" la pierre fine… dans les yeux de ma bien-aimée ; philosophale, elle en pare l’air de bijoux en passereaux."
"Laissez le pain aller et venir en toutes cases, huttes et maisons ; peu importe qui le paie de monnaie, le blé n’a pas de boulier"
"Laissez le jour lier la nuit, la nuit nouer le jour… l’utérin des livres voyager."

Bien pure et parfaite poésie, qui porte à la méditation.

Les deux dernières strophes sont remarquables, surtout la finale avec "Laissez l’heure engloutir la minute qui engloutit la seconde, l’éternité à ses œillères, l’instant aux ricochets" que je trouve magnifique.

Merci pour cet agréable moment,

Lagomys, laissé-allé

   Meaban   
15/12/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
c'est flamboyant; erratique et poétique en diable, Brinquebalé ici aussi, mais cette fois par quelqu’un d'autre

une écriture qui vient toute seule, j'en suis convaincu...


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