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Poésie libre
vicon : La muse endormie
 Publié le 13/12/11  -  13 commentaires  -  747 caractères  -  518 lectures    Autres textes du même auteur

D'après "La Muse endormie", dont celle de Brancusi.


La muse endormie



 
il n’y a pas de hasard tout comme il n’y a  ni début ni fin

il n’y a pas d’horizon  car  la ligne s’endort  là où

le temps se déplie  :  il n’y a

pas de venue au monde  pas de

monde  à  venir  :  ne  s’y  sait

qu’une  boucle  qu’unit  la  tendresse

n’y s’éclate et n’y brille  que

le fleuve qu’inonde le fleuve :

non pas minuitaine la blanche amoureuse

non pas de trois temps ne baigne le cristal

non derrière la nuit la frontière  car

il n’y a pas de hasard  tout comme il n’y a  ni début  ni fin


 
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   Marite   
13/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un peu difficile à suivre à cause des coupures des vers et le la seule pontuation ( : ). Il me semble que ces coupures devraient être revues et que cela n'enlèverait rien au fond.
Par exemple:
il n’y a pas de hasard
tout comme il n’y a ni début ni fin

il n’y a pas d’horizon
car la ligne s’endort là où le temps se déplie :

il n’y a pas de venue au monde pas de monde à venir
ne s’y sait
qu’une boucle qu’unie la tendresse
n’y s’éclate et n’y brille
que le fleuve qu’inonde le fleuve :
... etc
Bon ceci est très subjectif bien sûr. Mais je pense quand même que l'auteur devrait revoir ces découpes et la ponctuation pour que l'ensemble soit plus limpide pour le lecteur.

Je n'ai pas compris: "minuitaine" ... ?

Edit: rien à changer à mon commentaire en aveugle.

   Anonyme   
2/12/2011
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Je ne connais pas de muse endormie mais une chose dont je suis sûr c'est que cette poésie est extrêmement lourde au niveau de la prononciation. Avez-vous essayé de la lire à voix haute ? Vous vous rendrez rapidement compte que l'exercice est ardu.

La fluidité et l'enchainement des mots me semble important dans la qualité d'une poésie, elle doit chanter in fine. Aussi je ne peux qu'être réticent devant des vers du type de celui-ci : "il n’y a pas de venue au monde pas de monde à venir : ne s’y sait".

D'autres vers paraissent tellement biscornus qu'ils en deviennent incompréhensibles : "non pas de trois temps ne baigne le cristal".

   Raoul   
6/12/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Tout est dans le premier et le dernier vers.
La bizarrerie de la langue (belle marquise d'amour mes yeux…) et ses archaïsmes -profusion de [y] pas toujours a bon escient et de négations tronquées- ferment la lecture.
L'écriture aussi. C'est en soi une bonne "démonstration" des effets de cette muse qui préfère les bras de Morphée, mais l'exercice de retranchement fini par se mordre la queue.
De musicalité, peu, d'images peu également, une utilisation sommaire de ponctuation minimaliste, une dilution de la langue jusqu'à ce qu'elle soit à la limite de l'audible…
J'y perçois un concept intéressant, en revanche, je ne suis pas très sensible au "rendu" global.

   funambule   
13/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne sais comment appréhender ce texte, peut-être n'ai-je pas les outil pour. Certaines tournures me semblent ardues, tant dans le sens que la prononciation... mais il se dégage tout de même une atmosphère que j'apprécie et qui m'emporte dans d'étranges réflexions.

   brabant   
13/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vicon,


Je vous remercie pour ce texte : d'abord parce qu'il m'est venu comme une douceur du matin, cycle et harmonie ;
d'abord encore parce qu'il m'a fait souvenir du chef d'oeuvre de Brancusi, d'infinité sérénité ovoïde; d'ailleurs je vous soupçonne d'avoir d'avoir voulu imiter cette courbe par la disposition typographique en vasque couchée de votre texte.
D'où ces coupures audacieuses en bascule abruptes (ciseau et biseautage finalement poli) de l'artiste à la ligne de vos vers.

Cependant j'aurais préféré pour ma part une disposition en prose (catégorie "Poésie en prose"), le sens se suffisant ici à lui-même pour expliciter une infini-tude ; et surtout c'est la première fois que je vois une utilisation, certes fautive, mais re-infini-ment judicieuse des deux points [:] qui parachève votre propos, qui est en fait l'inachèvement puisqu' "il n'y a ni début ni fin", comble de l'achèvement, la "tête" de Brancusi ne connote-t-elle pas la forme primordiale de l'oeuf ?...


Très jolie tonalité générale :"... minuitaine la blanche amoureuse/ ... de trois temps ne baigne le cristal"

Jolies trouvailles syntaxiques : répétition(s) de "il n'y a pas..." reprises par "ne s'y sait qu'..." et "n'y... et n'y qu'...", puis "non pas... non pas... (et audacieusement) non derrière..."

Cycle marqué par l'absence totale de majuscules.


J'arrête là cette cette étude sémantique, syntaxique et formelle incomplète.


Merci

   macaron   
13/12/2011
Bien aimé votre poésie. Quel exercice que sa récitation à haute voix! La forme est originale et les cassures ne me gênent pas. Je n'ai pas tout saisi mais:"Il n'y a pas de hasard tout comme il n'y a ni début ni fin" me plait bien.

   ristretto   
13/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
une boucle sans fin cette poésie
forme qui s'adapte très bien au sujet
sans ponctuation, sauf ces étonnants "deux points" déconcertant
qui ouvrent les limites, chamboulent ..
j'aime cette poésie du début à la fin (ou de la fin au début ?)
la belle muse endormie et ses lignes indéfinies ..


merci beaucoup

   placebo   
13/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne connaissais pas la muse endormie, je suis tombé sur ce site assez bien fait retraçant la vie de Brancusi.

J'ai l'impression qu'il était atteint d'une sorte de quête de la pureté, de la liberté.
Ça m'a rappelé le seul roman de Simone de Beauvoir que j'ai lu, "le sang des autres" dans lequel un des protagonistes, peintre, va tenter de créer de façon de plus en plus minimale, passant d'un art assez classique au "triturage de bouts de ficelles" (je crois que c'était écrit comme ça) puis, se détachant de la matérialité qui l'insupportait, au jeu d'échecs en aveugle (vi, il y a un saut).
Tout ça pour dire qu'une telle recherche de l'art à partir de l'évanescent me parait attirant, permettant parfois de belles œuvres (les sculptures de brancusi me plaisent assez, faudrait pouvoir les approcher, visiblement il a su apprivoiser la matière) mais aussi destructeur.

Désolé pour le long préambule, mais ces quelques phrases ci-dessus, ce sont aussi les conséquences de la lecture du texte, en plus d'une certaine émotion :)

En l'occurrence, les mots sont encore plus évanescents que la peinture surtout étirés par ces espaces dans la page. Je pensais que la frontière mot-page devait dévoiler une forme, mais je ne vois rien et c'est peut-être plus normal selon les mots du texte ;)

J'aime beaucoup le glissement de la boucle. J'essayais de sélectionner des expressions qui me plaisent mais c'est dur car elles s'appellent toutes ^^
Peut-être "il n'y a pas d'horizon car la ligne s'endort là où le temps se déplie"

Je comprends moins les trois "non". Le premier et le troisième laissent voir de très belles pistes que je trouve un peu lourdement formulées, le deuxième est plus obscur (trois temps me fait simplement penser à un tempo de musique).

Bonne continuation,
placebo

   melancolique   
14/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Vicon,

J'ai bien aimé ce poème assez original, ce cycle avec l'absence des majuscules et de la ponctuation, sauf ces ":".

J'ai aimé
"il n’y a pas d’horizon car la ligne s’endort là où

le temps se déplie"

Au plaisir de vous relire.

   vicon   
15/12/2011

   Lunar-K   
15/12/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vicon,

Je ne connaissais pas du tout la "muse endormie" de Brancusi (il faut dire que je ne m'intéresse pas vraiment à la sculpture en général, peut-être à tort). Cependant, je n'ai pas l'impression que ce soit véritablement capital pour entrer dans votre texte, même s'il est bien sûr fort intéressant de "comparer" ensuite les deux, ou plutôt de "lire" l’œuvre de Brancusi à partir de votre lecture propre.

Un texte fort original, atypique même, dans l'usage que vous y faites du langage et du rythme. C'est d'ailleurs certainement là la qualité principale de votre poème : son rythme. Il m'a marqué et attiré dès la première lecture, contrairement à certains autres aspects de ce texte plus difficilement accessible (son sens, surtout). Un rythme obsédant, notamment grâce aux quelques répétitions (que celles-ci soient strictement structurelles ou bien tout à fait identiques) qui nous placent avec justesse face à cette "boucle" infinie que vous cherchez à exprimer. Or, selon moi, un poème qui parvient ainsi à signifier adéquatement son sujet par sa forme ne peut certainement pas être tout à fait raté (même si cela ne fait pas tout, bien sûr). Voici déjà une bonne raison, pour moi, d’aimer ce texte !

Concernant l'usage souvent très particulier du langage, tant au niveau sémantique que syntaxique, je pense que c'est essentiellement lié à ce travail rythmique que je viens de souligner. Ainsi, je crois que c'est avant tout pour maintenir l'efficacité de ce rythme que vous employez des tournures aussi étranges que, par exemple : "qu'une boucle qu'unit la tendresse / n'y s'éclate et n'y brille que / le fleuve qu'inonde le fleuve" (trois vers que je trouve, malgré leur sens plutôt équivoque, tout à fait représentatif de ce poème). Un privilège de la forme et du rythme, donc, souvent au détriment de la littéralité, mais pas du sens pour autant dans la mesure où cette forme recherchée n’est pas là pour faire joli, j’ai l’impression, mais bien pour faire sens elle aussi. C’est là un aspect de ce texte qui me plaît beaucoup également, cette espèce d’équilibre, certes assez instable (ce que j’appelle un « faux-équilibre » en ce qu’il n’y a rien d’immobile vraiment dans celui-ci), de la signifiance qui ne se perd ici que pour se retrouver là-bas.

Alors, par rapport à ce sens maintenant… En lisant ce poème, je me suis bien vite souvenu de votre goût pour Nietzsche (quand bien même ne le considérez-vous pas comme un philosophe). En effet, difficile de ne pas penser à son éternel retour ici, pris dans son sens assez littéral qui n’est peut-être pas (en tout cas pas selon moi) son sens réel. Un éternel retour finalement plutôt héraclitéen, avec ce « fleuve qu’inonde le fleuve » et qui, malgré son devenir universel, ne devient jamais autre que lui-même. Une espèce de déploiement persistant de soi, qui ne conduit jamais à d’autre que soi. Il n’y a ni hasard ni changement, juste le mouvement qui va du même au même sans qu’il n’y ait jamais eu ni début ni de fin à ce mouvement finalement assez illusoire. J’avoue ne pas bien comprendre ce que vous entendez dans les trois vers qui commencent par « non » (qui sont sans doute, peut-être un peu pour cette raison, les trois vers qui me plaisent le moins dans votre poème), mais le reste me paraît assez explicite sur ce thème du faux-devenir qui n’est que répétition du même : reproduction (au sens presque sexuel, héréditaire, de ce terme).

Je vais aller lire votre forum pour voir si je ne suis pas trop à côté de la plaque… Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup aimé votre texte. Pour son originalité et son rythme surtout. Mais aussi pour sa façon d’illustrer la vacuité qu’il me semble dénoncer, le devenir qui n’en est pas un, qui ne jaillit de rien et n’engendre rien, reproduction absolument stérile (peut-être parce que, précisément, la muse est endormie et ne permet plus l'inspiration qui aboutirait à la nouveauté ?).

Merci à vous et bonne continuation !

   Anonyme   
16/12/2011
J'ai voulu mettre un commentaire, mais, bêtement, je suis allé voir les explications. Après les avoir lues, je considère que ce commentaire (j'avais une vue scientifique de l'affaire avec big bang, espace-temps et problème du choix d'axiomes dans les théories) n'a plus lieu d'être. J'étais loin du compte.
J'avais, de plus, une remarque sur "il y a", le yod de la poésie, qui avait eu droit à discussion en forum en début d'année.
http://www.oniris.be/forum/semi-voyelle-t13439s0.html#forumpost166950
Mais là encore, c'était hors-propos. (Il N'y a...) Comme quoi, il faut arriver à temps pour jouer (ou taper juste)...
Pour ne pas faire un commentaire hors-sujet j'aimerais avoir une explication sur "les trois temps du cristal" qui n'entrent pas (du tout) dans ma théorie.
Texte sans doute areligieux, mais dont on devine une sensibilité bouddhiste.

   Pouet   
16/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En me promenant dans le labyrinthe onirien je suis tombé sur ce texte que j'ai bien aimé, surtout pour:

"il n'y a pas d'horizon car la ligne s'endort là où le temps se déplie/il n'y a pas de venue au monde pas de monde à venir"
Je trouve cela très fort.

Rien que pour ce que j'ai cité, j'ai bien aimé ce poème/réflexion. Je ne connais rien de Brancusi, à part sa tombe à Montparnasse.


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