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Poésie contemporaine
Wencreeft : Un dernier vers ?
 Publié le 11/11/20  -  11 commentaires  -  724 caractères  -  441 lectures    Autres textes du même auteur

La mort d'un poète, un thème éculé ?


Un dernier vers ?



Il se disait poète, eux le trouvaient grotesque,
À rimer ses sonnets aux accents sibyllins
Et pensaient qu'il était, couché sur ses vélins,
Le dernier plaisantin d’une farce burlesque.

Ils l'imaginent fou, sous une Lune obscure,
Exalté de flacons aux fantasques lueurs,
Peignant en insensé d’indicibles couleurs ;
Avant de s’assoupir au fond d’une masure.

Lorsqu'un dernier silence exhalera ses jours,
Ils auront leurs égards, prônant qu'il fut, toujours,
L'aberrant amoureux d’une beauté désuète.

Mais quand les quolibets feront taire leur bruit
Comprendront-ils qu’il fut, sous le dais de la nuit,
L’orateur éloquent d’une langue muette ?


 
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   Anonyme   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Bizarre que ce sonnet soit en classique avec un vers de 13 syllabes :
L'aberrant amoureux d’une beauté désuète.
Et de plus avec une mauvaise alternance des rimes : on aurait du
trouver une rime masculine au premier vers du second quatrain.

Autrement c'est un bon texte sur la chanson, s'il on peut dire :
Quand il est mort le poète, se découvre un tas de chose.
Quelques bons vers :
Le dernier plaisantin d’une farce burlesque.
Avant de s’assoupir au fond d’une masure.
L'aberrant amoureux d’une ( fleur) désuète.
L’orateur éloquent d’une langue muette ?

Au final, un sonnet qui ne manque ni de charme, ni de beaux vers.

   Donaldo75   
11/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Wencreeft,

Ce n'est pas le premier poème de ta plume que je lis et commente mais je constate que la qualité est toujours au rendez-vous. J'aime beaucoup le rythme de ce sonnet bien composé, assorti d'images poétiques qui se fondent avec bonheur dans le thème sans tomber dans les conventions si souvent rencontrées sur d'autres créations. Oui, j'aime lire cette poésie inspirée qui ne tire pas sur les grelots de la poésie de catalogue, de l'exercice de style juste pour l'exercice et souvent sans réel style. La forme classique est à mon goût un excellent moyen de lancer son inspiration dans des contrées inexplorées et de la ramener dans un cadre défini tout en ne dénaturant pas cette inspiration. Du coup, la poésie reste forte et se trouve magnifiée par la contrainte si cette dernière n'est vue que comme un cadre qui empêche les couleurs de déborder du tableau. Alors, quelques petites scories du genre diérèse - ah, les beaux débats sur le sujet ! - ne vont pas détourner le regard du lecteur d'un sonnet aussi agréable à lire.

Bravo !

Donaldo

   papipoete   
11/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Wencreeft
Il se disait poète, on s'en moquait et ce genre de savoir n'intéressait personne. Désuet, complétement dépassé ! Quand il mourra, comme pour tant d'autres défunts, on le pleurera... pour la forme, et à messe-basse on continuera de " l'enterrer ! " Quand le temps aura passé, découvrant l'un de ses sonnets, reconnaitra-t-on enfin que " c'était quelqu'un ? "
NB j'aime bien ce texte qui reflète la vision actuelle de la poésie ; on ne la prend pas au sérieux, et encore moins son auteur !
" j'comprends rien de c'que tu dis ! et pis ces verbes au passé simple ( nous fumes, vous putes ! ) y'en a plus ! "
Certes, dans une conversation, le poète se met au goût du jour et parle " français ", mais ses oreilles sifflent parfois d'entendre " je suis été " et ses dents grincent à la lecture de certaines rédactions !
Mais poésie et peinture remontent à la nuit des temps, et passionnent toujours qui veut se frotter à l'art...
Un simple bémol au sujet de la conjugaison ; la première strophe à l'imparfait aurait pu montrer l'exemple à la seconde ?
par contre les deux tercets au futur est judicieux !
Les quatrains sont mes moments préférés.
la forme de ce sonnet m'est inconnue, mais les alexandrins pourraient sembler justes ( si ce n'est que le mot " désuète " dont je ne sais s'il se lit en synérèse ou diérèse ? )
après conseil d'un ami, " désuète " se lit " dé/su/è/te ", ainsi ce vers mesure-t-il 13 pieds !
mais le poème lui, est tout-à-fait ravissant !

   fugace   
11/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On écrit souvent des choses qui nous paraissent évidentes à comprendre, pourtant elles restent obscures au lecteur. Puis une autre personne , un autre regard font la lumière sur ces mots; et cela prend souvent beaucoup de temps.
"Il fut, sous le dais de la nuit, l'orateur éloquent d'une langue muette".
Là, tout est dit. Je me retrouve pleinement dans ce poème qui est très beau, tout à fait complet.

   Cristale   
11/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est connu, le poète est souvent dans la lune, et rate parfois les marches en s'entravant dans ses rimes, " burlesque" et "obscure" ne rimant pas, il aurait fallu une rime en costume masculin pour habiller le premier vers du second quatrain et déshabiller d'une syllabe le onzième pour soigner son claudiquement, je dis cela si toutefois l'intention de l'auteur était de danser avec dame versification régulière en habit classique.

"Un dernier vers" savoureux où "la langue mu-ette" pas du tout "désu-ette" a encore de beaux jours à vivre et de jolies choses à dire sous les doigts des poètes, n'en déplaise à leurs détracteurs, et sous la plume de Wencreeft.

Cristale
Edit : le poème a été replacé dans la catégorie adéquate

   Mokhtar   
13/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Paradoxe que ce pamphlet vachard, qui utilise les charmes sur lesquels il dégobille pour sans doute promouvoir de futurs chefs d’œuvres de modernité ( provisoire) que l’on attend avec une impatience non dissimulée.

L’exercice proposé ne manque pas de talent. La fautive alternance des genres après des quatrains en rimes embrassées ne m’a jamais parue esthétiquement gravissime. Emporté par le rythme, je n’avais même pas remarqué la diérèse irrégulière. Sachant toutefois que, même dans le langage courant, le mot se diérèse.

Pour ce qui est du style d’écriture, je me bornerai donc à reconnaitre sa qualité, ne serait-ce que parce qu’elle réussit à atteindre son but, du moins chez moi.

Sur le fonds, je pense que le débat , qui pose des questions d’hégémonie et de diktats mettant en cause la pluralité des formes d’expression sur ce site, a plus sa place en forum qu’en commentaire.

Et, puisque je ne fais pas partie de ceux, qui, en toute impunité, peuvent transgresser les règles en s’épanchant dans les commentaires sans encourir censure ou modération, j’en resterai donc là.

EDIT :

Je reviens sur mon premier commentaire, écrit sous le coup de la colère, ce qui est déconseillé et altère la lucidité.

J’y mettais en cause directement l’auteur, confondant narrateur et auteur, ce qui est une erreur. Erreur également, particulièrement ici, de lire les commentaires précédents avant de rédiger.

À tête reposée, ce « ils », répété, me semble représenter la caste modernophylle des intégristes méprisant l’art non contemporain. La dernière strophe appuie cette impression : elle me paraît plus hommage nostalgique qu’expression de mépris. La description du poète classique doit donc être comprise comme caricaturale, reprenant les sarcasmes des grands esprits con-temporains et sectaires.

J’aurais dû subodorer que ce haut niveau d’écriture poétique ne pouvait émaner d’un ennemi du genre, pris un instant comme un cheval de Troyes. Il voudra bien ne pas m’en tenir rigueur.

   Anonyme   
11/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vous faites du nouveau avec des poncifs. Musset se moquait déjà des amoureux des cascatelles. Un vers de 13 syllabes gâche l'ensemble à moins d'élider "une" à la prononciation, ce qui est si pratique et si naturel.

   Anonyme   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Wencreeft,

Un sujet peu original et assez glissant. tant il n'est pas simple, à mes yeux d'évoquer le poète, l'écriture et le rapport de ce dernier aux humains.
Ce narrateur, à mon goût s'en sort assez bien. grâce au choix du vocabulaire suffisamment éloigné de celui des poètes maudits et le vers de la fin est vraiment très beau, pour moi. Une chute réussie, donc (ce qui n'est pas simple non plus).
On peu regretter un peu le clivage entre le poète et le commun des mortels, mais c'est le sujet.
Les seules concessions aux romantiques seraient la majuscule à "lune" et le mot "indicibles".

Merci du partage,
Éclaircie

   Robot   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème qui, abordé dans sa structure contemporaine est agréable à lire. J'en apprécie à la fois la forme et le fond et les deux défauts signalés par ailleurs n'altèrent pas la fluidité du texte.

Sur l'idée même que me semble exprimer ce texte, je pense que la poésie rimée peut être moderne. Et que la poésie libre est parfois datée. Tout dépend du fond.

Certains poètes comme d'autres artistes ont souvent du attendre d'être muets au cimetière pour être reconnu.

"L'orateur éloquent d'une langue muette." Un beau vers qui se justifie si on se contente de lire un poème, mais si on le déclame on peut parfois justement rendre au poète son éloquence.

Les poèmes sont aussi destinés à être dits.

Et puis, être contesté, n'est-ce pas déjà une manière de reconnaissance.

   Lebarde   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce sonnet déclassé pour quelques petites, mais réelles fautes de prosodie qui n'en "salissaient" ni le fond ni vraiment le forme, m'inspire plusieurs remarques quasi universelles qui sortent du strict cadre du sujet.

- Il faut souvent attendre la disparition de quelqu'un pour lui trouver toutes les vertus et qualités et découvrir ses bonnes actions, ce qu'il a apporté à son entourage, à la société et pourquoi pas à l'humanité toute entière!!
Bien évidemment les louanges sont souvent excessives et déplacées et ne durent que l'instant des oraisons funèbres....

- Et puis n'a t-on pas déjà dit " Le poète a toujours raison", même s'il a, de son vivant du moins, beaucoup de mal à être pris au sérieux:

"Il se disait poète, eux le trouvaient grotesque,
À rimer ses sonnets aux accents sibyllins
Et pensaient qu'il était, couché sur ses vélins,
Le dernier plaisantin d’une farce burlesque."

Cette première strophe que j'aime bien, est là pour le rappeler cruellement.

Globalement j'aime assez ce sonnet dont le propos direct, sans doute un peu simpliste, ne s'embarrasse pas de mots compliqués et de démonstration alambiquée.

Merci pour cette lecture.

Lebarde

   Anonyme   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème est d’abord paru en classique, comme je suppose que l’auteur l’avait demandé, avant d’avoir été déplacé en contemporain. J’avais écrit mon commentaire avant la modification et je ne souhaite pas en changer un seul mot. Ça me semble être la vocation d’un échange, lorsqu’un auteur a soumis aux lecteurs une forme réglementée de poésie et qu’elle lui a été refusée. Nous sommes quelques-uns ici, que je remercie, à vouloir communiquer et débattre sur la prosodie.

Il existe un principe inaliénable de la poésie classique, c’est que deux rimes de même genre qui se suivent sur deux vers consécutifs, M ou F, doivent obligatoirement rimer ensemble, quelque soit le format des strophes ou de la forme (sonnet, etc…).
La rime « obscure » suivant « burlesque » est donc une erreur de prosodie. On peut évidemment trouver chez certains auteurs plus contemporains mais classiques dans l’esprit, comme Aragon, ce genre de sortie de route. Aragon fait par exemple suivre rue/mémoire d’une strophe à l’autre, dans un poème isométrique (en octosyllabes) du Roman inachevé, et dans bien d’autres. Mais malgré toute la rigueur de son poème, on ne pourrait pas l’inclure dans la catégorie classique, au sens que la poésie retient de ce qualificatif.

Il arrive que certaines voix raillent ici ou là l’attention que d’autres portent au respect des règles classiques. Avec humour parfois, avec ironie souvent, j’ai même cru y reconnaître à l’occasion un certain mépris de ce qui apparaîtrait comme une ringardise d’auteurs fossilisés.
Oniris affiche nettement sa volonté de défendre les règles classiques, au travers des supports qu’il offre aux membres (Sorgel-Littré), et peut-être des auteurs capables de relever des anomalies et d’en discuter, au profit de ceux que ça intéresse, et c’est une des principales qualités que j’accorde au site et qui me font pour l’instant y rester.

On ne peut pas proposer le mot atchoumpif au scrabble, et traiter les joueurs de dictateurs au prétexte qu’ils refusent le mot. Si on refuse les règles du scrabble, on joue au morpion. La poésie classique est un jeu auquel on n’oblige personne à jouer. Vouloir ringardiser la poésie classique c’est pire que de vouloir ringardiser le jeu d’Echecs, car si la première a beaucoup évolué au cours des siècles, le second n’a pas bougé d’un poil. Philidor ringard ? Capablanca ringard ? Alekhine ringard ? Je me marre.

A l’inverse, il est aussi insupportable d’évoquer, voire de reprocher des défauts de classicisme à un auteur qui publie volontairement en Néo ou Contemporain, si bien sûr son texte ne présente pas de défauts d’harmonie. On ne demande pas à un joueur de dames pourquoi il n’y a pas de cavaliers dans son jeu. Dans ces deux catégories les vers sont écrits prioritairement pour l’oreille et non pour l’œil, même si le Néo conserve quelques contraintes. Tout le monde n’est pas obligé de vouloir que le mot « expérimentati-on » soit en diérèse dans son texte. Tout le monde n’est pas obligé d’accepter que « nous passions » se lise en synérèse et « les passi-ons » en diérèse. Tout le monde n’est pas obligé non plus de détester les hiatus, ni inversement d’en accepter d’horribles sous prétexte qu’une consonne, pourtant muette, vient par chance s’intercaler entre les deux voyelles. Et tout le monde n’est pas obligé de supporter qu’on lui parle de ça quand précisément il a voulu s’en détacher. Jugeons le poème dans la catégorie présentée, expliquons si nécessaire les distorsions, et on aura déjà fait un grand pas vers l’intérêt d’une analyse.
Dans un concours national de poésie classique, les deux premières règles sont :
- Foutons la paix aux classiques.
- Foutons la paix aux néo-classiques.


UÈ est une diphtongue complexe, citée dans les traités avec des modèles contradictoires chez les poètes : exemple avec le mot « écuelle » (très proche de « désuète » du présent poème) qui est en synérèse chez la Fontaine et en diérèse chez Leconte de Lisle. Idem pour « duel », traité à toutes les sauces. Mais bon, la règle penche plutôt du côté dissyllabique pour le mot « désuet » qu’on ne peut trouver que dans le Littré, alors…

Alors oui, ces détails peuvent paraître peu de chose au regard des qualités du texte, comme un pion caché dans un coin peut faire perdre à lui seul une partie d’échecs qu’on croyait gagnée. J’aime votre poème, Wencreeft, il a plus de qualités harmoniques que bien des poèmes classiques, mais ce n’est pas un poème classique. Non seulement il n’y a pas à en rougir, mais vous auriez même pu décider de le présenter volontairement sous cette forme, en contemporain, comme on aurait crié au génie si Baudelaire avait proposé ce schéma de rimes.

La poésie classique c’est un combat qu’on livre contre soi-même avec des armes choisies d’avance. Ces armes ne sont pas plus glorieuses que d’autres, mais qu’on nous laisse en paix caresser des mouches avec des gants de boxe si on en a envie, sans venir nous ressasser que ça serait plus moderne ou plus fun de caresser à mains nues les fesses d’un éléphant.
Vous êtes ou avez été étudiant CPGE (Classe prépa aux grandes écoles) ! Mille fois merci de prouver avec talent que la jeunesse peut s’intéresser à la poésie classique.
Bellini


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