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Policier/Noir/Thriller
in-flight : Luke Daemon
 Publié le 20/11/18  -  12 commentaires  -  10634 caractères  -  124 lectures    Autres textes du même auteur

Une bleusaille, un vieux flic et une enquête.


Luke Daemon


– Regarde bien la photo Ricky, insista le lieutenant Rosenberg.

– Je l’ai déjà assez vue chef, protesta le jeune agent Rick Newport.

– Bordel ! Cette affaire est ta première, t’as vraiment de la chance de m’accompagner sur ce dossier. Il s’agit de Luke Daemon ! Tu te rends compte ? Allez Ricky, redis-moi ce que tu vois sur les photos de la scène du crime. Observe bien.

– …

– À haute voix ! gueula Rosenberg.

– Je vois un mec…

– Luke Daemon.

– Oui, Luke Daemon… mort, la tête affalée sur son piano, un gant de boxe enfoncé dans sa bouche et…

– Et ?

– Et un tournevis planté dans le derrière.

– T’en conclus quoi ?

– Rien, mais j’écarte la thèse du suicide, affirma Newport d’un air vengeur.

– Et pourquoi pas ! s’exclama Rosenberg. T’es une bleusaille Ricky et ton manque d’expérience te fait écarter des pistes crédibles. Luke Daemon a pu s’empoisonner seul, s’enfoncer le gant de boxe et le tournevis dans les orifices respectifs et attendre la mort face à son piano.

– Chef, vous rigolez ?

– Pourquoi ?

– Le tournevis… quand même.

– Daemon souhaitait juste marquer son désenchantement pour le bricolage. C’était un artiste ! Tu ne l’as pas connu. Ce cadavre pour moi c’est de l’art, une sorte d’ultime performance… Son chant du cygne ! Replonge-toi sur les photos, observe comme tout est millimétré : la position du corps, la tête qui fait face à la porte d’entrée, cette même tête posée sur les notes graves du piano pour marquer la solennité de l’instant, le gant bien enfoncé dans la bouche pour mettre en relief l’étouffement et l’engagement que suscite un sport comme la boxe, le tournevis qui…

– Et c’est ce qu’on va écrire dans le dossier ? interrompit prestement Ricky.

– Écoute, ça fait bien longtemps que je suis dans le métier. C’est toujours la même chose dans ce genre d’affaire, on attend l’autopsie comme la réponse à notre enquête. À quoi servent nos suppositions et nos investigations dans ce cas ?

– Mais l'autopsie n'est pas une réponse en tant que telle, c'est un support à notre enquête. Elle sera sans doute une aide précieuse pour cette affaire.

– Ah Ricky ! Tu parles comme un jeune élève de l'école de police. Les faits sont une chose mais ils ne sont rien si on n'a pas le contexte ; tu n'avanceras pas dans cette affaire si tu ignores l'histoire de Luke Daemon. Il faut s'ouvrir un peu à la poésie pour comprendre la vie de ce mec !

– La poésie ?

– Je te propose un marché la bleusaille ! On attend les résultats de l’autopsie mais pendant ce temps, laisse-moi te raconter l’incroyable aventure de Luke Daemon, cet anonyme devenu héros :


« Nourrisson, ce type portait déjà les traces de mille gueules de bois, sa mère était un puits sans fond et elle avait picolé des hectolitres de schnaps durant sa grossesse. Quant au père, tu connais le sens du mot « bâtard »…

On sait peu de chose de lui jusqu’à ses seize ans : un jour de désespoir, sa mère, qui n’en finissait plus de se noircir à l’eau-de-vie, a foutu le feu à la baraque familiale mais le jeune Luke – déjà l'étoffe d'un héros ! – réussit à la sauver des flammes. Sans abri et sans le sou, personne n’a souhaité les accueillir ni même les aider, alors Luke décida de reconstruire la maison tout seul. Apprenti dans le bâtiment et habile de ses mains, il touchait à tout, de la maçonnerie à la couverture en passant par la plomberie et l’électricité. Ce genre d’épreuve, p’tit gars, ça te forge un homme.

À vingt piges, il monte sa boîte dans la rénovation de maisons anciennes. À vingt-trois, il devient promoteur immobilier. Un an plus tard, il est victime d’une agression physique et décide de se mettre à la boxe. Il lâche tout pour suivre des entraînements intensifs et remporte des combats anonymes dans les petites salles du Bronx ; il va rapidement se forger une réputation dans le milieu.

À vingt-sept ans, il commet une folie : il interrompt une conférence de presse du grand Sugar Ray Robinson tenant du titre mondial dans la catégorie poids moyens. Alors que le champion répondait à un journaliste, Daemon lui coupe la parole et gueule dans la salle : « Lâche tes moufles et enfile des gants contre un vrai dur. » L'assistance est médusée ! Et forcément toute la presse demande un combat entre les deux hommes. Le match de gala attire tous les bookmakers de New York et la cote du jeune loup grimpe crescendo. Je me rappelle, peu de temps avant le combat, de grandes affiches au slogan de « Luke is lost » étaient placardées partout dans la ville.

Le match a finalement lieu et à la troisième reprise, Daemon cloue Robinson au tapis ! Le public est abasourdi, un vrai dingue ce mec ! Suite logique : Robinson veut sa revanche et Daemon le sait. Tous deux s’entraînent comme des damnés, gagnent combats sur combats lorsqu’enfin, ils s’affrontent au Madison Square Garden pour la couronne mondiale. J’étais dans la salle, quelle ambiance bon Dieu ! Au 8e round, Daemon décoche un uppercut ravageur qui dévisse la tête de Sugar Ray. Luke Daemon devient champion du monde des poids moyens à vingt-neuf ans ! Il sait qu’il ne pourra pas taper plus haut, il arrête sa carrière de boxeur au faîte de sa gloire.

La même année, sa femme et sa fille meurent dans un accident de voiture. Anéanti, Daemon trouve refuge dans la pratique du piano. Il se découvre un autre talent et se fait rapidement remarquer pour son style atypique. Petit à petit, il fait son trou dans le milieu du jazz, sort deux albums salués par la critique et se paie le luxe de composer avec Miles Davis. Voulant observer le « cogneur virtuose » dans ses œuvres, les spectateurs se ruent sur les rares concerts qu'il organise. Il ira jusqu'à voler la vedette à Keith Jarrett lors du premier festival de Montreux !

Il arrête la musique du jour au lendemain. Motif invoqué : « Ça va mieux ».

Il plonge dans l’anonymat mais continue ses expériences à travers la peinture, la photo, la sculpture… Infatigable le type !

Plus tard, quelques réalisateurs le contactent afin de produire un biopic sur grand écran. Pourtant toujours prompt à de nouvelles expériences, Luke refuse ; il veut bien jouer dans un film mais dans un rôle de truand dont le titre sera « Daemon rules ». Du coup, il se fout tous les scénaristes du bottin dans la poche et attend tranquillement un rôle à sa mesure. Trois semaines plus tard, le tournage commence. Huit mois après, il remporte l’oscar du meilleur acteur. J'te le dis p'tit gars, ce type a tout réussi, même sa mort. »


– C'est incroyable, Daemon a l'air tout jeune sur les photos. Il n'a pas pu faire tout ça !

– Méfie-toi toujours de ce que tu vois et de ce que tu ressens, tu es un jeune enquêteur et l'expérience ça s'acquiert au long cours. Parole de vieux flic, tout ce que je t'ai raconté est authentique.

– C'est prodigieux ce qu'a accompli ce type ! s'exclama Ricky, reprenant la photo en main.

– Lieutenant Rosenberg ! interpella l’inspecteur Bloomshine. Le légiste vient de nous fournir les résultats de l’autopsie.

– Ah enfin ! fit Ricky.

– Mets ton blouson Ricky ! ordonna Rosenberg.

– Pourquoi ?

– On va au café d’en bas.

– Pourquoi ?

– Il faut que je te raconte d’autres trucs sur Daemon.

– Mais non chef, les résultats sont là !

– Ricky ! héla Bloomshine. Venez ici s’il vous plaît.

– J’arrive, attendez-moi Lieutenant.

– Ricky, vous êtes nouveau ici et on ne vous a sans doute pas prévenu mais Rosenberg est étrange depuis quelque temps. Que vous a-t-il dit ?

– Eh bien, il m'a interrogé sur les photos de la scène, ensuite il m'a renseigné sur l'affaire Luke Daemon et…

– L’affaire quoi ?

– Daemon. Vous savez, les résultats de l’autopsie justement.

– C’est-à-dire ? fit Bloomshine.

– Vous savez bien ! Le piano, le gant de boxe… le tournevis.

– Le piano, le gant de boxe, le… hum… On parle bien du même dossier mais ce type ne s’appelle pas Luke Daemon !

– Mais le lieutenant Rosenberg vient de me raconter sa vie à l'instant, fit Ricky tout bas.

– Cela confirme ce que je craignais… Rosenberg délire complètement.

– Comment ça ? Ce type n'a jamais été boxeur, pianiste… Acteur ?

– Jamais ! La victime s'appelle Hutch Lomax, une petite crapule des bas-fonds de Brooklyn. Il est connu de nos services pour fricoter dans toutes sortes de trafics. Cette affaire, ça sent le règlement de comptes entre petits truands. Du classique.

– Du classique ! s'étonna Ricky. Avec ce qu'on a enfoncé dans le corps de ce mec ?

– Du classique revisité, je vous l'accorde… Pour moi, cette mise en scène est une simple humiliation orchestrée par ses agresseurs. À vous de faire la lumière là-dessus.

– Mais comment faire avec Rosenberg ?

– C'est une bien triste affaire, reprit Bloomshine. C'était le meilleur en son temps, désormais c'est un vieux flic usé proche de la retraite ; il s'invente des histoires, des personnages, des enquêtes qu'il aurait aimé vivre durant sa carrière, il refait sa vie.

– Nom de Dieu ! fit Ricky stupéfait.

– Nous n'en savons pas plus pour l'instant mais Rosenberg est en plein déclin cognitif, des mesures vont être prises prochainement. On va le mettre au placard en attendant le diagnostic mais il va falloir composer avec.

– Composer avec ? Pardon, mais comment ?

– Comme disait un certain chef d’État, la vieillesse est un naufrage et désolé de vous le dire, vous faites partie du bateau, je dirai même que vous en êtes le capitaine ! À vous de prouver que vous êtes à la hauteur.

– Ricky ! hurla Rosenberg à l'autre bout de la pièce.

– Je le répète : vous êtes seul sur cette enquête, lança Bloomshine en tendant les résultats de l'autopsie. À Vous de jouer !

– Excusez-moi chef, fit Ricky de retour vers Rosenberg. C’est le dossier pour l’autopsie…

– Oui, on verra ça plus tard ! Allons au café. Il faut que je te raconte comment Daemon a remporté les 500 miles d'Indianapolis après son premier braquage de banque… Au fait, j’ai retrouvé quelques témoignages sur Daemon pour te donner une idée du personnage incroyable qu’il était. Jette un œil là-dessus, c’est hallucinant !

– Mais chef, c’est votre écriture ! L’encre n’est même pas sèche. Ces témoignages, vous venez de les griffonner sur ce bout de papier.

– Mais non… C’est du vieux papier, jeune ignorant ! C’est normal que l’encre s’efface. Allez ! Regarde ce qui est écrit :


« Le p’tit Luke ? Un bon arpèt’, je savais qu’il irait loin. »

Tobias Humphrey, son premier patron.


« Un bel enfoiré ! »

Sugar Ray Robinson, boxeur.


« Sa vie a été une comédie, elle méritait un long métrage. »

Sidney Lumet, réalisateur.


« Des poings de boxeur peuvent naître des mains de pianiste. »

Keith Jarrett, musicien.


 
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   plumette   
1/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le destin extraordinaire de luke Deamon revisité par le lieutenant Rosenberg en plein délire. et ça marche. le bleusaille , c'est le lecteur happé par cette histoire au parfum de série policière américaine avec un scénario improbable mais plébiscité par le public!

super!
Bien écrit,
Et bravo pour l'imagination!

Plumette

   izabouille   
3/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve que ça manque un peu de suspense. C'est sans doute dû au fait que ce n'est que du dialogue, mais ce n'est que mon avis.
J'ai bien aimé la scène de crime, elle m'a bien fait rire.
Merci pour ce bon moment de lecture.

   matcauth   
20/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

je trouve que les textes composés uniquement de dialogues s'essoufflent toujours assez vite. Il y faudrait ajouter quelques descriptions, de manière à reprendre son souffle, à prendre du recul par rapport à la scène. c'est un petit reproche que je fais ici.

Pour le reste, l'histoire est basée sur un délire d'inspecteur mais, en définitive, quel est le sens du texte ? ou voulez-vous en venir ? au fait que l'inspecteur, dans son délire peut interpréter de manière insensée ce qu'il s'est passé ? Peut-être, mais, plus généralement, il manque quelque chose à mon avis.

Mais je retiens également que l'ambiance est bien posée, et l'écriture rend le texte agréable à lire. Je pense, en fait, que le texte ne sais pas su quel pied danser. J'aurais préféré que l'auteur aille au bout de ce délire, trouver un suspect correspondant à la description, tomber dans un quiproquo...

J'ai bien aimé lire ce texte, mais je reste sur ma faim.

   Donaldo75   
21/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour in-flight,

J'ai bien aimé ce délire à travers le dialogue entre le vieux flic et le bleu.

"– Rien, mais j’écarte la thèse du suicide, affirma Newport d’un air vengeur."

Rien que celle-là, elle mérite le détour.
Ensuite, la mythomanie de Rosenberg commence à se voir et Newport est embarqué dans le flux malgré ses quelques réserves. Et ça c'est aussi bien vu, parce qu'on plonge avec lui.

La fin était plus difficile à réussir au vu de la déferlante mythomaniaque; finalement, elle est pas mal vue elle aussi.

Bravo !
J'en redemande. Ne mettez pas tout de suite Rosenberg au placard, capitaine !

Donaldo

   Stephane   
21/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir in-flight,

Une nouvelle surprenante parfaitement maîtrisée. J'ai vraiment aimé ce personnage (Luke Daemon) inventé de toute pièce par le lieutenant Rosenberg. Le profil du personnage est touchant et on ne peut rester indifférent à son passé ponctué d'exploits et de prouesses digne d'un héros.

Le passage sur la boxe est ce qui m'a le plus passionné, étant un fervent admirateur du noble art. J'ai vu l'uppercut décroché par Daemon à Sugar Ray Robinson dans le 8e round, au célèbre Madison Square Garden de New York, comme si j'y étais. Cela m'a fait pensé au fameux "combat du siècle" opposant Mohamed Ali contre George Foreman an 1974, dans lequel Foreman s'écroule au 8e round...

Mais le véritable tour de force est d'avoir su associer la boxe au piano avec élégance et subtilité, et je retiendrais tout particulièrement la formule de "cogneur virtuose"... Sans oublier le sublimissime :

« Des poings de boxeur peuvent naître des mains de pianiste. »

Cordialement,

Stephane

   jfmoods   
22/11/2018
Cette nouvelle m'apparaît comme une réflexion amère sur l'usure du temps.

Au quotidien, un policier se trouve sans cesse confronté au sordide ("La victime s'appelle Hutch Lomax, une petite crapule des bas-fonds de Brooklyn. Il est connu de nos services pour fricoter dans toutes sortes de trafics. Cette affaire, ça sent le règlement de comptes entre petits truands. Du classique."). Aussi, en bout de course ("c'est un vieux flic usé proche de la retraite"), Rosenberg en vient-il à sublimer la vie réelle jusqu'au délire pour se la rendre supportable ("Tu parles comme un jeune élève de l'école de police. Les faits sont une chose mais ils ne sont rien si on n'a pas le contexte ; tu n'avanceras pas dans cette affaire si tu ignores l'histoire de Luke Daemon. Il faut s'ouvrir un peu à la poésie pour comprendre la vie de ce mec !", "il s'invente des histoires, des personnages, des enquêtes qu'il aurait aimé vivre durant sa carrière, il refait sa vie").

Merci pour ce partage !

   in-flight   
22/11/2018

   Anonyme   
30/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Facile à lire, bien écrit, mais je ne suis pas fan de cette histoire qui manque de suspense. Quelques bonnes répliques.

   Corto   
14/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle construction pour cette nouvelle qui nous fait passer du délire sans limite de Rosenberg au réel qui dérange notre rêve.
Le personnage de Luke Daemon est bien monté, crédible au début jusqu'à ce que le doute s'infiltre en nous, et le pire c'est qu'on croit à ce héros, enfin presque.
Le retour au réel est dérangeant et le final à nouveau délirant est vraiment amusant.
Bravo

   caillouq   
16/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
De la dérision et de la fantaisie comme j'aime, un style efficace et percutant. L'idée du flic affabulateur et incontrôlable (décroissance cognitive, excellent) est suffisamment bonne pour mériter d'être creusée davantage ; j'en aurais bien repris 10000 caractères de plus.

Attention aux tournures impropres, du style "Assis sur la barrière, les boeufs nous regardaient" : dans "Sans abri et sans le sou, personne n’a souhaité les accueillir ni même les aider", "Sans abri" et "sans le sou" devraient se rapporter au sujet principal de la phrase, ce qui n'est pas le cas.

   vis9vies   
8/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je n'aime pas les polars, mais là je fais une exception ;)

C'est enjoué, enlevé, un rien impertinent, ça change des atmosphères trop sérieuses des enquêtes policières, qui, lorsqu'elles ne sont pas sérieuses, véhiculent une odeur de soufre dont on finit par se rebuter. Rien de tel ici, ça reste frais. Même le faisandé sent le printemps et tous les personnages sont attachants ;)

Une remarque sur la bio de Luke : les temps prennent du bon temps. On commence à l'imparfait, on fait un tour en passé simple ou passé composé avant d'essayer de stabiliser le récit au présent. Personnellement, un récit, un conte, ça se donne au présent quand on est autour d'une table ou d'un comptoir. Je verrais bien le tout raconté au présent, ça n'en serait que plus vivant et ça mettrait tous les temps dans la même écuelle ;)

Merci pour ce bon moment de lecture !

   cherbiacuespe   
8/3/2023
Luke Daemon, ce type qui a battu le record du monde du 100 m au JO avant de devenir boxeur ? Qui ne le connaît pas ?

Un texte uniquement basé sur trois dialogue est bien risqué, notamment parce que jugé trop facile. Ce qui n'est pas car il faut tenir le lecteur en haleine. Le pari est réussi. En contrepartie, difficile d'avoir un jugement sur l'écriture, avec des des dialogues, nous sommes dans le parler. On ne peut donc parler que du déroulement des trois dialogues, et c'est bien joué. On y croit jusqu'au bout. Le passage de Ricky/Rosenberg à Ricky/Bloomshine n'est peut-être pas très réussi, on est un perdu au début, le seul problème de la composition. Ce n'est qu'ensuite qu'on se dit que la police, dans ce récit, prend bien des risques avec un élément malade du cerveau, ce qu'elle ne ferait sûrement pas dans la réalité.


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