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Sentimental/Romanesque
M-arjolaine : Le poids de l'âge
 Publié le 07/07/11  -  15 commentaires  -  7320 caractères  -  144 lectures    Autres textes du même auteur

Les enfants d'Esmé décrétèrent, lorsqu'elle eut soixante ans, qu'elle était désormais trop vieille pour courir après les beaux garçons...


Le poids de l'âge


Les enfants d'Esmé décrétèrent, lorsqu'elle eut soixante ans, qu'elle était désormais trop vieille pour courir après les beaux garçons.


- À ton âge, les femmes sont des mamies, elles tricotent toute la journée, et c'est une bien sage occupation !

- Mais je suis encore jeune et vigoureuse, se plaignit Esmé, je peux encore te porter sur mes épaules comme au temps jadis où tu n'étais qu'un tout petit garçon qui trouvait que sa maman était la plus belle du monde !

- Je ne suis plus petit, et tu n'es plus la plus belle du monde maintenant que tu as soixante ans. Et repose-moi par terre, je vois bien que tu arrives encore à me porter !

- À cinquante-neuf ans, j'étais encore belle ?

- Bien plus belle hier que tu ne l'es aujourd'hui !


Esmé n'apprécia que très modérément les remarques de ses enfants, et coupa court à la conversation en leur expliquant qu'ils étaient bien gentils, mais qu'elle était encore en âge de faire chavirer quelques cœurs.


- Jamais je ne deviendrai une vieille dame enfermée dans sa maison ! s'enflamma-t-elle, je continuerai à sortir, à voir des gens, à rencontrer des hommes, et à faire l'amour jusqu'à ma mort !

- Nous étions sûrs que tu dirais cela, dirent les enfants avec dépit, et ils se jetèrent sur elle pour lui enfermer la tête dans un sac à patates à l'odeur mentholée.


Quand Esmé s'éveilla après quelques heures, sa progéniture s'en était allée, la laissant livrée à elle-même, un énorme boulet accroché à sa cheville. Il y était gravé d'une écriture malhabile qu'Esmé connaissait par cœur « Le poids de l'âge se fait bien lourd, pas vrai Maman ? ».


Commença alors pour Esmé la période la plus tragique de sa vie. Ses enfants ne venaient la voir qu'une fois le mois, aussi comptait-elle les jours pour savoir quand elle devrait les effrayer. Pendant ce temps-là, elle ne se nourrissait que de bonbons à la menthe (les garnements l'avaient attachée juste à côté du tiroir à bonbons, et elle n'arrivait jamais à atteindre aucune autre nourriture), tout en regardant la télévision et en se lamentant qu'on avait beau tout faire pour ses mômes, on n'avait jamais la moindre reconnaissance ni la moindre gentillesse. À dire la vérité, Esmé devenait une vieille dame.


Lorsque le jour mensuel de la visite de ses enfants arriva, Esmé se débattit de toutes ses forces pour échapper au boulet qui la clouait chez elle, et y gagna un genou déboîté et une cheville foulée.


- Qu'est-ce-que tu as fait, Maman ! s'écrièrent les enfants en la voyant.

- Je suis comme ça depuis un mois entier ! chevrota Esmé.

- On va t'emmener à l'hôpital, ils te soigneront ça !


« Gagné, songea Esmé, après un tel épisode, on n'osera plus m'enfermer chez moi de la sorte ! »


Or les médecins tout en l'examinant en arrivèrent au résultat suivant : les os étaient trop fragilisés, elle en aurait pour un bon mois sans bouger, et lorsque Esmé osa réclamer un fauteuil roulant, on lui fit bien comprendre qu'elle n'avait pas les moyens.


- Vous resterez chez vous madame, pendant un mois tout au moins, demandez à vos enfants de vous placer devant la télévision, et de vous amener de quoi faire un beau tricot !


Les merdeux suivirent le conseil du médecin avec beaucoup d'attention, et s'assurèrent qu'elle ne se lèverait pas avant la date limite en lui rattachant son boulet à la cheville.


- Comme ça, on est sûrs que tu n'iras pas draguer les petits jeunes hommes ! lui dirent-ils en riant.


Ils partirent, et Esmé sombra dans la dépression.


Retenue chez elle, en captivité, Esmé regardait la télévision, tricotait, coupait les ongles de ses doigts de pieds, dormait peu, mangeait mal, parlait toute seule, et songeait qu'elle était bel et bien devenue vieille, ce qui la rendait encore plus furieuse.


Cette triste période dura six mois, et le poids de l'âge rendait Esmé encore plus malheureuse et folle. Tous les jours se ressemblaient et elle perdait la conscience du temps, seule la visite de ses enfants lui permettait d'avoir un point de repère. Aussi ignorait-elle quel jour du mois était-ce lorsqu'un bruit de vitre cassée la réveilla en sursaut. Un petit garçon d'une dizaine d'années vint frapper à sa porte timidement, et entra en bredouillant qu'il n'avait pas fait exprès de casser sa fenêtre, et que ses parents la rembourseraient.


- Laisse-la donc comme ça, dit Esmé, ça me fait de l'air frais, c'est agréable !

- Parce que nous sommes en été, dit le chérubin, mais en hiver vos cheveux seront tout couverts de neige, et au bout de votre nez votre morve gèlera. Vous aurez l'air d'une statue de glace.

- Ça ne me dérange pas, et puis si tu veux, tu me photographieras et tu diras à tes copains que c'est toi qui m’as sculptée !

- Ils seraient drôlement impressionnés !

- Comment t’appelles-tu ?

- Marius. Je suis le plus costaud de mon école, et peut-être même de la terre !

- Moi je m'appelle Esmé.


Ils se serrèrent la main, et au fil de la discussion, ils devinrent bons amis.

Un ami n'a qu'une utilité : sauver l'autre lorsqu'il est dans le besoin. Aussi Marius resta chez Esmé jusqu'à ce que ses enfants viennent lui rendre visite. Ce jour-là, il se cacha dans le placard de la cuisine, et attendit le moment propice.


- Ce que tu as cuisiné sent très bon Pétronille ! s'exclama Esmé.

- Merci Maman.

- C'est un plat que nous devrons bénir.


Pétronille regarda son frère en hochant la tête.


- Les vieilles dames ont de ces lubies lui chuchota-t-elle. Croire en Dieu chez elles n'est pas une question de conviction, mais d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher avant le trépas.

- Faisons-lui tout de même plaisir, c'est quand même notre mère !

- Si tu le dis... très bien Maman, nous bénirons ce repas ! cria-t-elle à Esmé.


À midi pile, le plat odorant était enfin cuit, et Esmé et ses enfants s'assirent en rond autour de la table, et joignirent leurs mains ensemble.


- Bénissez-nous Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé...


La liturgie fut interrompue par un cri de douleur. Marius, le plus costaud de son école, et peut-être même de la terre, avait jeté le boulet qui traînait aux pieds d'Esmé juste sur les deux mains jointes de Pétronille et d'Opportun.


- J'espère qu'ils ont très mal ! s'écria Esmé toute en joie. Les voilà à leur tour, écrasés par la vieillesse !

- Mais ils ne pourront jamais plus te délivrer tout coincés qu'ils sont désormais. Tu seras toujours reliée à eux, ça ne te dérange pas ?

- N'est-ce pas le souhait le plus cher d'une mère qui vieillit que d'avoir ses enfants toujours à ses côtés ?


Marius hocha la tête.

Il continua de venir la voir tous les jours, et leur amitié se mua, au fur et à mesure que le môme grandissait, en une romance naissante.

Lorsque Esmé eut quatre-vingts ans, et que Marius en avait trente, ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge, et leurs soupirs mêlés aux craquements des phalanges des deux enfants produisaient la plus douce des symphonies.


- Je vous l'avais bien dit ! déclara-t-elle à ses enfants, jusqu'à ma mort, je ferai l'amour jusqu'à ma mort ! Et avec des petits jeunes, rien qu'avec des petits jeunes !

- Elle délire ! s'écria Pétronille.

- Je crois que c'est arrivé, répondit Opportun.


Ils se regardèrent dans les yeux et s'exclamèrent en chœur :


- Maman est devenue vieille !


 
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   Anonyme   
21/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une fable dont j'ai adoré la cruauté ! Pas grand-chose à dire, je l'ai trouvée efficacement écrite ; peut-être aurait-elle pu être encore un peu plus ramassée et cynique, mais il n'y a pas grand-chose en trop (l'hôpital et juste après, peut-être, à condenser).

"Commença alors pour Esmé la période la plus tragique de sa vie.", puis, plus loin, "Cette triste période dura six mois". Pour moi, c'est un peu embrouillant : la période la plus tragique contient-elle, ou non, celle à partir de l'hôpital ?

   Pascal31   
21/6/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne sais pas trop quoi penser de ce texte. Au niveau de l'écriture, ça va, l'histoire se laisse lire facilement. C'est sur le fond que je m'interroge. C'est un récit qu'il faut lire au douzième degré pour ne pas crisser des dents sur ce que l'auteur nous raconte. Il faudrait d'ailleurs, à mon sens, classer ce texte à "Humour" pour mieux faire passer la pilule !
Humour grinçant, caustique, avec une histoire qui force exagérément (et sciemment) le trait. Une sorte de fable sur la vieillesse qui m'a interloqué mais pas totalement convaincu.

   beth   
3/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai bien aimé ce conte plus ou moins philosophique, c'est assez drôle! Égratigner les stéréotypes de la vieillesse, qui sont d'autant plus lourds pour les femmes, éborgner au passage les rapports mère/enfants me plait beaucoup.
Les dialogues sont assez savoureux et les analyses psychologiques pertinentes, si si!
je reconnais un style d'écriture que j'ai déjà commenté, et qui se lit vraiment bien.
j'ai beaucoup aimé:Lorsqu'Esmé eut quatre vingts ans, et que Marius en avait trente, ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge, et leurs soupirs mêlés aux craquements des phalanges des deux enfants produisaient la plus douce des symphonies.
et aussi l'épinglage du repas dominical et de sa bénédiction:"A midi pile, le plat odorant était enfin cuit, et Esmé et ses enfants s'assirent en rond autour de la table, et joignirent leurs mains ensembles.(la scène est fameuse...)
« Bénissez nous seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé... »La liturgie fut interrompue par un cri de douleur. Marius, le plus costaud de son école, et peut être même de la terre, avait jeté le boulet qui traînait aux pieds d'Esmé juste sur les deux mains jointes de Pétronille et d'Opportun.
Ce texte est un réel plaisir à lire...et j'ai hâte d'avoir 80 ans!

   widjet   
7/7/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Après « La crème de maman », l’auteur revient avec son thème de la vieillesse.

Je suis embêté.

J’ai du mal à me dire qu’il y a la une volonté claire et consciente du surréalisme qui imprègne ce texte. Je n’ai pas la certitude totale que tout ceci soit réellement du 100ème degré assumé, que ce décalage est bel et bien volontaire (déjà le texte n’est PAS en catégorie « humour », ça m’interroge).

Ici, tout est improbable pour ne pas dire impossible (une femme de 60 ans qui porte à bout de bras (voir sur les épaules) un de ses enfants (qui dans le meilleur des cas doit avoir la vingtaine), la mère enfermée qui ne se nourrit que de bonbons pendant un mois, le gamin qui soulève le boulet accroché à la jambe de la vieille pour le jeter sur la table…etc…).

Mais d’un autre côté, y’a d’autres choses qui me semblent voulues (les prénoms abracadabrants des enfants, le ton et le verbe très posé de la femme en contraste total avec ce qu’elle endure, les actes cruels des enfants totalement banalisés voire « normalisés » aux yeux des autres comme le médecin) ; et puis je n’oublie pas que « la petite roublarde » (un des premiers textes de son auteur) donnait déjà des indications sur l’esprit décalé des textes de M-arjolaine (qu’on pourrait qualifier affectueusement B-arjolaine au vu de ses récits).

Bref, j’ai du mal à me prononcer même si je n'ai pas trouvé ça drôle au final.

L’écriture ne me convainc pas trop. Elle est très enfantine, assez plate, que ce soit dans la narration ou les dialogues (pourtant quasiment tous les personnages sont des adultes), mais là aussi est-ce volontaire ? (pour le coup, je ne crois pas, mais faudrait attendre d’autres textes pour comparer). En revanche, j’ai trouve des formulations un peu lourdes comme :

« ils se jetèrent sur elle pour lui enfermer la tête dans un sac à patates » (enferme la tête, pas terrible) et « elle perdait la conscience du temps » (« notion » collerait mieux)

W

   toc-art   
7/7/2011
Bonjour,

je n'ai pas de doute sur la volonté pour l'auteur d'écrire une histoire totalement loufoque mais justement, moi, c'est le genre de choses qui ne me séduit pas, je préfère qu'un récit démarre sur une situation réaliste pour ensuite partir éventuellement dans le délire. J'ai l'impression, mais ça n'engage que moi, que ce que l'on veut dire - sous la désinvolture apparente - prend plus de force à ce moment-là. Là, on démarre tout de suite sur une situation surréaliste, du coup, il n'y a plus de progression dans le délire. Mais c'est un choix d'auteur, je n'ai rien à y redire.

Sur la forme, j'ai trouvé que vous abusiez des points d'exclamation pour souligner vos effets. les virgules avant "et" me semblent aussi très souvent superflues. l'écriture m'a semblé parfois maladroite, pas assez précise, comme si l'idée l'emportait sur l'écriture et ça m'a parfois gêné. je pense que c'est une erreur. La narration mériterait à mon sens d'être resserrée, les épisodes de réclusion avant et après l'hôpital étant très proches, le passage médical pourrait allégrement être sabré sans dommage pour l'histoire.

quelques petits points relevés au cours de ma lecture :

-Nous étions sûrs que tu dirais cela, dirent les enfants avec dépit / répétition du verbe dire
- Les merdeux suivirent le conseil du médecin / le choix du vocable pour désigner les enfants me parait maladroit, le lecteur est assez grand pour les qualifier lui-même et le texte perd sa "neutralité".
- Lorsque le jour mensuel de la visite de ses enfants arriva, / là, on a l'impression qu'il s'agit du premier mois de réclusion alors que le paragraphe précédent nous indique que cela dure depuis un moment.
- Aussi ignorait-elle quel jour du mois était-ce lorsqu'un bruit de vitre cassée la réveilla en sursaut. / la phrase me parait maladroite et inutilement alambiquée.
- le terme "chérubin" pour désigner un garçon d'une dizaine d'années m'a surpris.
-Aussi Marius resta chez Esmé jusqu'à ce que ses enfants viennent lui rendre visite. / je ne suis pas sûr que la phrase soit incorrecte mais elle m'apparait bancale, j'aurais tendance à rajouter un "Aussi Marius resta-t-il chez..."
- Les voilà à leur tour, écrasés par la vieillesse !/ je n'ai pas relevé toutes les virgules avant "et", y en a beaucoup, mais celle-ci me parait totalement inutile, voire fautive car elle change le sens de la phrase.
- Lorsque Esmé eut quatre-vingts ans, et que Marius en avait trente, / Sans être incorrect, le changement de temps surprend et rend la phrase peu fluide. "Lorsque Esmé eut 80 ans et Marius 30,..." pourrait être une solution.
- ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge, et leurs soupirs mêlés aux craquements des phalanges des deux enfants produisaient la plus douce des symphonies. / là encore, pas d'incorrection franche, mais j'aurais plutôt vu un passé simple "produisirent" (ou alors remplacer le "et" par un "tandis que". Vous avez d'ailleurs tendance à abuser des "et" je trouve.

D'une manière générale, je pense que l'écriture mériterait d'être retravaillée, je ne crois pas qu'un peu plus de rigueur desservirait le texte, loin de là. Le genre loufoque mérite à mon sens autant d'attention, voire plus, que tout autre récit.

Ah oui, une dernière chose : je n'ai pas compris la fin. En quoi le dernier épisode permet-il aux enfants de constater que leur mère est enfin devenue vieille ? Son discours n'a pas changé. Et n'est-ce pas ce qu'ils pensaient dès le début ?

Bonne continuation.

   Anonyme   
7/7/2011
"Les enfants d'Esmé décrétèrent, lorsqu'elle eut soixante ans, qu'elle était désormais trop vieille pour courir après les beaux garçons."
Miam, miam !
J'ai eu tout de suite cet œil gourmand du lecteur qui sent qu'il va s'offrir une pinte de bon sang.

Mais très vite mon regard s'est terni et c'est avec une mine navrée que j'ai terminé la lecture de votre nouvelle.
C'est vraiment dommage.
Avec cette irréductible Cougar vous teniez un excellent sujet.

Je vous conseille de le reprendre à zéro en gardant le ton à la fois soutenu et détaché de la première phrase. De loin la meilleure. Je suis sûr que si vous tentez l'expérience, vous serez la première surprise... et enchantée.

   Menvussa   
7/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Sentimental, romanesque ? Au troisième degré, peut-être. L’histoire est horrible et la manière de la raconter s’apparente plus à ce que l’on peut lire des frères Grimm ou de Perrault en version non édulcorée.

La trame est simple, arrivée à soixante ans, une femme est considérée par ses enfants comme bonne à être remisée. Il y a de la jalousie émanant des enfants que l’on imagine devenus adultes et plus vieux dans leur tête que ne l’est leur mère.

L’histoire nous est contée de façon outrancière à l’image de ce que l’on retrouve dans les contes et légendes. Le ton est bon enfant mais la lecture n’est pas pour autant destinée aux plus jeunes.

Le choix du boulet n’est peut-être pas anodin et l’on peut assimiler la vieille, qui ne l’est pas vraiment, à ce boulet. C’est en tout cas ainsi que ses enfants la considèrent.

Choc de générations. Difficile d’imaginer qu’une personne de la génération qui nous précède puisse encore éprouve des sentiments, des envies, des besoins que l’on estime être de la nôtre. Ce qui est normal pour nous a vite fait de devenir déplacé, voire dégoûtant chez une personne d’un âge plus avancé.

Arrivée du gamin dont le prénom d’un autre âge n’a peut-être pas, lui non plus, été choisi au hasard.

Il se lie une amitié entre le jeune et la femme âgée, point de barrières entre eux, ils se voient mutuellement avec un regard neuf, débarrassé de tous préjugés, c’est qu’ils se découvrent, il n’y a pas de passif entre eux.

La scène d’amour sur le boulet avec les jointures qui craquent est une scène d’horreur à prendre au second degré. Ce sont en fait les préjugés qui ne résistent pas à la force de l’amour.

Je comprends moins par contre la dernière phrase émanant des enfants, car ils considèrent depuis longtemps qu’elle est devenue vieille. Ce sont eux qui sont en fait devenus vieux, leur âge à la fin de l’histoire devant être proche de celui de la mère au début du récit.

Bref, c’est un conte. Avec des images qu’on ne trouve que dans des contes tel ce sac à patates à l’odeur mentholé qui pourrait représenter une façon de penser, des manières formatées auxquels les enfants veulent obliger leur mère. Les patates au goût acidulé ce sont les mômes.

Une façon de lire ce texte qui se rapproche ou pas de l’idée initiale de l’auteur.

Au plaisir

   victhis0   
7/7/2011
 a aimé ce texte 
Pas
ce texte est ambigu :
- soit il joue le surréalisme décalé : là, çà manque cruellement de poésie et de rigueur, de vocabulaire un tant soit peu recherché et de quelques astuces pour que je puisse sourire et vous suivre dans un doux délire

- soit il est écrit "juste comme une fable moderne" : alors là c'est pire, le style est totalement plat, limite infantile, aucune idée littéraire n'est développée et on assiste, impuissant, à une succession de platitudes certes digestes mais nullement nourrissantes. C'est dommage car l'idée de base est suffisamment marrante pour mériter un travail d'écriture digne de ce nom

   alex2   
8/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une petite fable délicieusement cynique et grinçante, où se coudoyent l'absurde et le surréalisme pour briser des tabous bien réels. Le thème de la vieillesse recluse y est traité avec finesse et sobriété, sans chichis ni afféteries de style. Quant à la facture quelque peu "scolaire", "enfantine" de l'ensemble, elle correspond bien à la forme du conte chère à l'auteure et lui confère même, à mes yeux, un cachet plus authentique.

Je ne suis cependant pas sûr de comprendre la chute.

   Anonyme   
11/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien
J'adore cette nouvelle, peut-être parce que, depuis quatre mois j'ai soixante ans.Sauf que je ne dirai pas cela de ma fille.Mais cette bonne Esmé ne perd pas la tête du tout:vouloir les petits jeunes pour faire l'amour jusqu'à le fin de sa vie est plutôt un signe de jeunesse!!!!!!!!!!!!!!!

   Anonyme   
11/7/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
A la première lecture le premier paragraphe m'a surprise.
La question que je me pose c'est que le texte n'est plus tant d'actualité. Partout et de plus en plus les femmes se rajeunissent, refusent de vieillir, s'habillent classe, chic ou toc.
D'autre part, je crois que les enfants, s'ils ne sont pas franchement heureux de voir leur mère ou mamie se comporter comme une femme "de son âge", l'apprécient d'autant plus qu'elle est pour les petits ; plus énergique, plus jeune, et pour les plus grands, un "boulet" qui ne va pas de sitôt s'attacher à leurs pattes.

J'aime bien le ton, mais je ne le trouve pas "assez." Un peu hésitant peut-être quand à la dose de cynisme et de mordant à ne pas dépasser.
A partir du moment où je me suis dit c'est un conte, l'histoire passe, bien que je trouve la fin... étrange.
Que les enfants déclarent qu'elle est vieille à l'instant même où elle leur dit le contraire et le met en pratique me laisse perplexe.
Bonne continuation.

   Anonyme   
14/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bin moi j'ai bien aimé cette matérialisation de l'époque de la vie où on "devient" vieux. La vieillesse, idée, fatalité, état physique ou état d'esprit?
Ce texte fait mouche, selon moi.

   alvinabec   
19/7/2011
Le style léger bien trouvé pour évoquer un sujet grave. Il me semble que la présence-absence des rejetons d'Esmé est parfois contradictoire avec le propos de l'auteur.
Bcp aimé la phrase: " ils firent l'amour appuyés contre le boulet de l'âge". A vous lire...

   kamel   
20/7/2011
Illusion ou désillusion par lequel le charme de la vieillesse se perd dans cet univers de mots à travers un acte physiologique des deux antagonistes: la vieillesse et la jeunesse.Le fond de l'histoire met en valeur cette frange nettement hors du commun.
Tendance à vouloir briser ces obstacles sans pour autant dénoncer les caractéristiques de l'amour qui s'appuient sur la fleur de l'âge et non sur le poids de l'âge.Un titre dont le signe est révélateur de la bienfaisance et de la maturité. Le poids de l'âge concerne les journées à venir en modelant la vie selon ce que l'on est.Ainsi le texte se termine par "Maman est devenue vieille" une réalité qu'il faut admettre en acceptant de conserver l'amour dans sa propre rubrique.

   matcauth   
21/9/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
On ne sait pas sur quel pied danser... réalité, conte? il faudrait se positionner complètement, poser le contexte au départ de l'histoire. Le fond de l'histoire est égal: cynisme, réalité dévoilée? on ne sait pas vraiment.
Sinon, la structure me semble bonne, rapide et facile à lire. Pas de moment inutile, ou trop lourd.


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