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Sentimental/Romanesque
Mona79 : La chatte aux yeux bleus [concours]
 Publié le 22/09/15  -  21 commentaires  -  11438 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur


La chatte aux yeux bleus [concours]


Ce texte est une participation au concours n°19 : T'as de beaux yeux, tu sais ! (informations sur ce concours).



Autrefois, dans un modeste village, vivait un homme qui s'appelait Joseph. Quoi de plus banal que ce prénom ? À la mode de ce temps. Ce qui était moins banal – bien que… –, c’est que ce Joseph-là détestait les chats, les noirs plus particulièrement :


– Suppôts de Satan ! avait-il coutume d'affirmer et il crachait par terre pour conjurer le sort ou affirmer son mépris.


Péremptoire, il l'était dans sa haine jusqu'à l'extermination des malheureux félins qui se risquaient sur son territoire. Une vieille carabine, qu'il destinait uniquement à cet usage, lui servait de relais. Il visait et PAN ! Un cadavre de plus ! Cependant qu'une "mère Michel" (ou une petite Marie) cherchait tristement son minet bien-aimé.


Tout le monde se plaignait, sauf les souris qui dansaient de joie, mais... "charbonnier est maître chez lui", glapissait-il sans réplique possible. Et comment empêcher un chat de se glisser partout où il en a envie ?...


Pourtant était-il obligé, lui, de les supporter à gratter ses semis, fouiller dans sa poubelle, boire le lait de la traite et dénicher ses pigeonneaux ? Non et mille fois NON ! avait-il répliqué aux protestations véhémentes de ses concitoyens. Il ne tuait pas par goût, mais par nécessité, comme on supprime un nuisible, rien de plus.


Les choses en étaient là lorsque le vieil ours devint veuf. Sa femme, aux yeux bleus délavés par trop de larmes secrètement versées, s'éteignit sans bruit, sans faire d'histoires, comme elle avait toujours vécu sous la houlette de cet irascible compagnon. Un matin d'automne, il la trouva morte dans son lit et déjà froide lorsqu'il se réveilla. Lorsqu'il lui ferma les yeux, il s'étonna du coin de ciel qu'ils reflétaient encore. Elle les baissait si souvent qu'il en avait oublié la couleur. Un semblant d'émotion agita dans sa poitrine le muscle qui lui servait de cœur et il se racla nerveusement la gorge avant d'aller accomplir les formalités d'usage.


Il y eut peu de monde aux obsèques. Son fils, marié au loin, ne se déplaça même pas. Il est vrai, aussi, qu'il fut prévenu trop tard ; le téléphone était un luxe inconnu de la petite bourgade et il fallait faire plusieurs kilomètres pour envoyer un télégramme, comme personne ne s'était proposé pour rendre ce service au vieux Joseph... "Puis, après tout, qu'est-ce que cela aurait changé ?" pensait-il, fataliste, en haussant ses épaules voûtées.


La tombe à peine refermée, il retourna à ses occupations avec, en plus, le souci du ménage et de ses repas.


Dans la semaine qui suivit, deux chats allèrent rejoindre la cohorte de leurs congénères assassinés.


*


Cette même année, Jeannette – qui venait d'avoir ses huit ans – était en extase devant la petite boule de poils beige que son parrain venait de lui apporter pour Noël. Jamais son humble village avait vu chose pareille : une chatte aux yeux d'azur profonds comme un beau ciel d'été, siamoise de pure race (ou presque). Parrain avait affirmé que cette bête, contrairement à ses semblables, garderait ce bleu exceptionnel dans son regard lorsqu'elle serait adulte : c'était une merveille !


Entouré de mille soins, l'animal grandissait faisant la joie et l'admiration de Jeannette et de son entourage. La fillette raffolait de cette compagne. Avec un soin jaloux elle l'enfermait dans sa maison quand elle allait à l'école, de crainte que la bête n'aille se fourvoyer dans la propriété du redoutable voisin.


Pourtant Pomponnette – c'était son nom – sautait maintenant fabuleusement haut et savait grimper aux arbres avec vélocité. Ses longues moustaches frémissaient de bonheur lorsqu'elle pouvait partir en chasse derrière un mulot ou un moineau trop hardi. Son instinct de prédateur la poussait toujours plus avant et sa petite maîtresse n'arrivait plus à juguler ses élans. Elle avait beau la gronder, lui dire en guise d'avertissement :


– Ne va pas là-bas, Pomponnette, le père Joseph te tuera...


La chatte la fixait un instant de ses yeux admirables, ronronnait sous la caresse, semblait endormie sur son coussin et pfft ! un instant plus tard elle avait filé.


Lorsqu'elle tardait à rentrer, Jeannette tremblante refusait de se coucher si sa compagne ne se trouvait pas blottie, en sécurité, sur son édredon.


Et ce qui devait arriver arriva : un matin, Joseph vit une soyeuse boule de poils, beige masquée de brun, s'enfuir presque sous ses pieds. Il marmonna :


– Ah ! il a du culot, celui-là, il va voir de quel bois je me chauffe…


Illico, il décrocha sa vieille pétoire et visa la chatte qui, inconsciente du danger, se lissait longuement les moustaches sur le faîte du mur.


À l'ultime seconde, l'animal tourna la tête vers le vieil homme qui reçut en plein cœur les saphirs de ses yeux. Ébloui, il frotta les siens en baissant son arme.


– Je rêve, ou quoi ? grogna-t-il.


Quand il remit en joue le chat avait disparu. Il gronda :


– Sale bête, j'aurai ta peau !


Ému plus qu'il ne voulait l'avouer par cette coïncidence étrange, il pensa à sa femme qui dormait au cimetière depuis plus d'un an : la chatte avait eu le même regard bleu apeuré.


Tourmenté par ces réminiscences il se revit, jeune homme déjà rude, la choisissant parmi les demoiselles de son village à cause de sa timidité et aussi de la couleur étonnante de ces yeux-là. Ensuite, il ne l'avait plus remarquée, sauf au dernier jour lorsqu'il avait baissé les paupières sur deux gentianes désormais éteintes.


Il se reprocha son indifférence et versa quelques larmes, les premières peut-être de sa vie d'homme. Combien avaient coulé sur ses joues à elle ? Il n'en savait rien car elle se cachait toujours pour pleurer. Il pouvait ainsi penser, commodément, qu'elle n'éprouvait jamais de chagrin.


Quand ils avaient porté au cimetière leur petite fille âgée de sept ans parce qu'il avait refusé d'appeler le docteur pour soigner un mal de gorge qui s'était révélé, trop tard, être une diphtérie, sa femme lui avait-elle fait le moindre reproche ? Seules ses paupières rougies avaient témoigné de son immense peine.


Mais cet autre regard, tellement semblable à celui de sa mère, il le revoyait aussi. Et ces quatre paires d'yeux qui le fixaient de l'au-delà lui causaient des tourments qui ressemblaient à de tardifs remords.


Il se morigéna, s'enferma chez lui, rien n'y fit. Tel l'œil qui poursuivit Caïn, il voyait de l'azur partout. Il alla même jusqu'à supprimer tout objet de cette couleur qui s'offrait à sa vue car le bleu devenait pour lui synonyme de cauchemar. Seul le ciel, impavide, le narguait encore…


Un jour la chatte, c'était fatal, reparut dans sa cour. Il fit semblant de ne pas la voir et tourna les talons. Elle s'enhardit et, un matin, il la trouva sur la pierre du seuil où elle se chauffait au soleil. Interdit il s'arrêta. Nonchalante, le tenant sous le charme de sa prunelle, elle s'en fut continuer un peu plus loin sa toilette.


Troublé, il sentit fourmiller au bout de ses doigts secs et noueux des envies de caresses et il voulut aussi ce regard, si bleu, tout confiant dans le sien.


Mais comment apprivoiser le petit animal ? Souple comme une liane, il s'esquivait à la moindre approche. À l'heure de la traite, il tenta une soucoupe de lait tiède ; la chatte, méfiante, flaira de loin mais ne vint laper que lorsqu'elle fut certaine d'être seule.


De temps en temps il entendait la voix de la petite Jeanne qui appelait :


– Pomponnette... Où es-tu ma minette ?


La chatte couchait ses oreilles, faisait mine de partir. À son tour il implorait :


– Reste là, Pomponnette, reste avec moi, regarde-moi...


Il ne se reconnaissait plus et la carabine rouillait sur son support. Son vieux cœur s'amollissait devant un félin. Peu habitué à la réflexion, il ne s'en étonnait même pas, subjugué par les yeux de ce chat qui, par leur seule vertu, parvenaient à exorciser ses démons.


Bientôt, tous les matous rescapés du coin se donnèrent rendez-vous chez lui et il toléra leur présence. Voyant qu'il était revenu à de meilleurs sentiments, ses voisins lui adressèrent la parole, lui offrirent leurs suppléments de bouillon le sachant peu enclin à se nourrir maintenant qu'il était seul. Il se vit alors entouré d'un chaud courant de sympathie et s'étonna d'avoir pu, auparavant, vivre sans.


Jeannette, elle-même, vint chercher la chatte dans sa cour et il fut alors autorisé à la toucher. Elle se laissa caresser en ronronnant, fermant à demi l'amande de ses beaux yeux. Dès lors, l'enfant vint fréquemment lui tenir compagnie et, la chatte sur les genoux, le tint de longs moments sous le charme de ses conversations puériles. Le vieux Joseph était heureux comme jamais encore cela ne lui était arrivé.


Pourtant, un jour du mois de mai, Pomponnette, dolente depuis quelque temps, disparut. Ce fut une belle panique dans le village ! Est-ce que le père Joseph ?... Mais non, personne n'aurait pu le soupçonner à nouveau... D'ailleurs, il était encore plus inquiet que les autres de cette absence.


Et ce fut lui qui découvrit le pot aux roses : dans son grenier à foin la coquine avait mis bas trois adorables chatons : aveugles et misérables, ils poussèrent des cris lamentables lorsqu'il les prit dans ses mains.


Il les emporta chez lui et, comme il faisait frais, les mit près de sa cheminée dans une corbeille garnie de vieux lainages ; la chatte, qui l'avait suivi en miaulant, s'y installa tout de go, offrant à ses petits son ventre doux contre lequel ils avancèrent leurs petites langues râpeuses.


Il se hâta ensuite d'appeler Jeanne qui rentrait de l'école en proie à son gros tourment, pour la rassurer et la conduire devant le charmant spectacle. Toute rose de bonheur, elle sauta au cou du vieil homme qui ne sut que dire tant l’émotion le submergea, mais sa moustache frémit et il racla sa gorge bruyamment pour cacher sa confusion.


Dès lors sa vie prit un tour nouveau : son fils, qu'il invita aux vacances, vint lui rendre visite accompagné de sa femme et d'une adorable petite Céline aux yeux de myosotis qui désirait tant découvrir ce grand-père inconnu... Elle aussi s'extasia devant les chatons que Jeannette avait consenti à laisser à Joseph car ses parents avaient assez de leur mère à nourrir...


Mais la chatte était désormais mitoyenne, et la fillette pouvait voir ses bébés autant qu'elle le désirait. Ils faisaient maintenant mille sottises car ils avaient trois mois et, comme tous les enfants du monde, c'était de vrais polissons ! Bien que Pomponnette se fût mésalliée, ils avaient tous les trois ses beaux yeux bleus, un peu plus pâles cependant. Sauf une mignonne femelle qui lui ressemblait parfaitement. Bien sûr, c'était la préférée du père Joseph qui comptait la garder pour lui et, à court d’imagination, l'avait appelée Chatounette.


Sa petite-fille voulut aussi en adopter un que ses parents acceptèrent volontiers. L'autre fut placé dans le voisinage fort décimé par sa faute et à sa grande honte à présent.


Ainsi, par la grâce d'une chatte aux yeux bleus, le père Joseph finit ses jours heureux, entouré de l'affection des siens qui vinrent le voir souvent, et de tout un village généreux qui lui avait accordé son pardon.


*


 
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   wancyrs   
1/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli conte que je raconterai volontiers à mes enfants. l'histoire est bien ficelée et menée de main de maître du début à la fin. Les expressions propres à ce style littéraire s'y retrouvent à profusion, et le tout finissant par une belle prise de conscience...

Bravo ! Vous êtes un(e) excellent(e) conteur(se)

Merci !

Wan

   hersen   
3/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Si je prends ce texte comme une histoire, la fin idyllique ne me fait pas oublier le calvaire de l'épouse. ( et des chats !)
Je le prends donc comme un conte, et alors tout est possible.
Très bien écrit, ce conte, donc, nous raconte comment un vieux bougon se transforme en gentil voisin. Et comment des yeux d'un bleu ! en sont à l'origine.
Faudrait-il donc si peu de chose (ici la couleur des yeux) pour que le monde aille mieux ? Il est plaisant de le penser, nous avons de temps en temps besoin qu'on nous rappelle à des choses simples.

C'est un conte que je lirais volontiers à un enfant.

Merci

   Bidis   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
L'histoire me surprend en cours de route et me surprend d'autant plus que j'attendais une chute plutôt noire, mais dès que je me suis vue définitivement sur le chemin choisi par l'auteur, je me suis mise à m'ennuyer un peu. Trop édifiant, pour moi.
L'écriture elle, est tout à fait correcte, agréable. A la relecture, je suis venue enlever ma petite restriction à cet égard.

   Anonyme   
22/9/2015
Bonjour Mona79

J'avais la larme à l’œil en terminant ma lecture.
Votre histoire respecte on ne peut mieux la contrainte du concours.
C'est bien parce que la couleur de ses yeux lui rappelait ceux de son épouse que Pomponette a échappé à la félinophobie meurtrière du vieux Joseph.
Autour de cet argument vous avez laissé courir votre plume avec une jubilation qui apparait à chaque image, à chaque pointe d'humour.
On vous imagine conter cette histoire devant un auditoire attendri. Vraie ou inventée, peu importe.
Je pense que vous tenez là le sujet d'un télé-film.

Merci Mona pour cet excellent moment et bonne chance pour le concours.

   Anonyme   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mona... Un conte pour les petits que le grand enfant que je suis resté a apprécié à sa juste valeur. Pas de surprise mais une évolution bien menée du mal vers le bien !
Je pense que ce texte est tout à fait dans l'esprit du concours et de plus très bien écrit.

Bonne chance pour le verdict final !

   alvinabec   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Mona,
La rédemption par la grâce d'une chatte, il fallait y penser.
Charmant conte servi par une écriture délicate où l'on sent l'auteur chercher l'expression la plus juste pour la narration.
Le 'happy end' me semble trop proche d'un 'Et ils eurent beaucoup d'enfants' ce qui du coup expédie l'ensemble du récit du côté des bons sentiments même si le personnage de Joseph ouvre le bal avec la fée carabine.
Du mal à adhérer.
A vous lire...

   Anonyme   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

moi qui ai un faible pour les animaux je trouve votre nouvelle charmante.
Thème respecté à 100 % il me semble. De plus votre écriture est fluide et précise.
Sur le fond les yeux de chat et d'humain sont assez différents mais à part ce petit détail, comme j'aime me laisser emporter, j'ai suivi sans problème ce petit détour par la métempsychose.

Bonne chance pour le concours.

Corbivan

   Anonyme   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Une nouvelle vraiment fabuleuse, et je pèse mes mots. Cette fois-ci, tout y est :

1. Le thème : on ne peut mieux respecté,

2. La narration : une histoire un peu en forme de compte, très bien écrit,

3. L'intrigue : très bien menée,

4. Les personnages : très visuels, très bien décrits, sans fausse note,

5. Le plus : l'extraordinaire beauté de l'histoire.

Pour le moment la meilleure nouvelle du concours.

Bien à vous,

Wall-E

   jfmoods   
23/9/2015
Voici un conte de belle facture.

Quelques remarques...

« Jamais son humble village avait vu chose pareille »

Je sais qu'il existe des exceptions à la règle de la négation avec « jamais », mais je ne suis pas certain que nous soyons, ici, dans l'une de ces situations.

« Son instinct de prédateur »

C'est une femelle. Pourquoi pas « Son instinct de prédatrice » ?

Je constate, d'autre part, un relâchement sur la ponctuation. Les virgules sont, en effet, par moments, aux abonnées absentes. C'est le cas pour cette proposition subordonnée participiale...

« Tourmenté par ces réminiscences il se revit »

…, pour cette proposition subordonnée circonstancielle de temps...

« Quand il remit en joue le chat avait disparu. »

… ou pour ces compléments circonstanciels en début de phrase...

« Un jour la chatte »
« De temps en temps il entendait la voix »

D'autre part, je reste dubitatif sur l'absence de virgule après l'adverbe en tête de phrase.

« Pourtant était-il obligé »
« Pourtant Pomponette »

Merci pour ce partage !

   Arielle   
23/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une manière charmante de coller au plus près du thème imposé.
Entre la fable et le conte cette Pomponnette me rappelle celle de Giono dans "Jean le Bleu" qu'a reprise Pagnol dans "La femme du boulanger"
Derrière l'histoire simplissime se profile l'éloge de la tolérance, le refus de juger sur les apparences, la croyance au pardon ...
Un beau regard sur les rapports humains dans une langue claire et pleine de tendresse.

   papipoete   
23/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Mona; il fallut que son épouse, silencieuse en toute circonstance, ne montrant jamais sa peine ( sa joie, n'en parlons pas, elle n'en avait jamais ) ferme à jamais ses paupières, pour que le vieux Joseph se rappelle qu'un jour, avait succombé à son regard.
Il était craint tel un tueur de chat, réputation qu'il avait acquis, ne supportant pas qu'un matou vienne rôder sur ses plates-bandes! Maintenant qu'il était tout seul, son coeur l'étreignait, il souffrait et qui pourrait bien adoucir sa vie? Pomponnette, chatte de la petite Jeannette, s'aventura à portée de fusil, chez lui; soudain lui revint cette vision des yeux éteints pour toujours de son épouse. Comme métamorphosé, il succomba pour le deuxième fois de son existence, à des yeux aux " saphirs ravageurs ".
A partir de ce jour, le père Joseph partagea les joies et les peines " félines " de sa petite voisine; mots doux et caresses au matou devinrent gestes quotidiens, et sa vieille pétoire finit par rouiller à son clou.
Une boule de poils avait réussi à rendre bon un méchant; faut dire qu'elle avait comme feue sa femme, " ce regard bleu apeuré "...
Belle histoire, si bien racontée et faisant grande allusion au thème du concours!

   Anonyme   
23/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Une belle histoire pour les enfants, une écriture soignée, le thème du concours parfaitement respecté. C'est propre et sans bavure, avec une fin des plus heureuse. Mais voilà, je suis un adulte, je demande autre chose à lire ! J'ai cru que les tourments de la malheureuse épouse allaient enfin donner du relief à ce qui me paraissait quand même bien gnangnan. Non, vous passez rapidement dessus préférant poursuivre sur quelque chose de plus gai. C'est votre choix, mais du coup j'ai perdu tout intérêt.

   Agueev   
23/9/2015
Une bien jolie histoire. Mais un peu trop téléphoné dès le second paragraphe. Une très belle écriture mais un tantinet trop cucul la praline pour moi.

   AlexC   
23/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mona,

Très jolie nouvelle, émouvante mais pas niaise, rythmée mais pas expédiée. La narration évite la surenchère de pathos et s’épargne une chute à effet. Cela fait du bien de lire quelque chose de simple dans le style tout en étant élaborée et riche en sentiments.

Quelques remarques :
-Le passage de la haine à la tolérance est un brin trop rapide. Qu’il soit envouté par les yeux de Pomponette soit, mais qu’il accepte si vite que tous les chats du quartier s’ameutent dans son jardin, un peu fort. Une ou deux phrases de plus pour expliquer son laxisme ne seraient pas de trop.
-Le style est un peu moins fluide dans les trois quatre derniers paragraphes.

je tique :
“une chatte aux yeux d’azur profonds comme un beau ciel d’été, siamoise de pure race (ou presque)”
“des cris lamentables”
“et comme tous les enfants du monde, c’était de vrais polissons !

je jubile :
“les yeux de ce chat qui, par leur seule vertu, parvenaient à exorciser ses démons.”

Merci bien pour cette nouvelle humble et égayante.

Elle a toutes les chances de figurer sur le podium du concours.

En espérant vous relire bientôt.

Alex

   Blacksad   
23/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un joli conte... écriture classique, sujet également avec une fin qu'on devine dès le début mais ça reste plaisant si on le prend pour ce qu'il est (de mon point de vue) : une belle histoire toute simple, qu'on peut raconter aux enfants, petits ou grands pour le seul plaisir des mots, du récit qui coule, du happy end. Si c'était le but, c'est pleinement réussi.
Par contre, si c'était un texte pour émouvoir et/ou faire réfléchir les adultes, ça manque de profondeur, de réalisme, d'énergie...

De plus, le thème du concours est parfaitement respecté.

   Anonyme   
24/9/2015
Bonjour Mona

Je préfère les chiens aux chats, aucune affinité avec les siamois aux yeux bleus, je les trouve simplement majestueux mais pas plus que certains autres chats, bref... L'histoire est très bien écrite, les personnages bien en chair - Jeannette est un peu maigrichonne - mais l'intrigue est bien menée. Une jolie histoire avec une vraie évolution de personnage.
Bonne chance pour le concours.

   Mona79   
24/9/2015

   carbona   
24/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Pas évident de transmettre un conte sur "papier", on y perd l'art de la conteuse qui aurait sans doute bonifié le récit.

La lecture n'était néanmoins pas désagréable.

L'idée des yeux du chat et de la défunte est sympa.

Quelques passages où j'ai tiqué :

- "Mais cet autre regard, tellement semblable à celui de sa mère, il le revoyait aussi. Et ces quatre paires d'yeux qui le fixaient de l'au-delà lui causaient des tourments qui ressemblaient à de tardifs remords." < la mention de la mère m'a surprise car elle arrive de nulle part. Il s'agit bien de la mère de Joseph, n'est-ce pas ?

- "Bientôt, tous les matous rescapés du coin se donnèrent rendez-vous chez lui et il toléra leur présence." < il tolère leur présence, on ne nous dit pas qu'il les apprécie, mais ce changement m'a surprise, je pensais qu'il ne tolèrerait uniquement Pomponnette

- "petite Céline aux yeux de myosotis" < je ne trouvais pas utile de parler des yeux de la petite-fille



J'ai aimé la description de Joseph, de son épouse, de leur tragédie (dur passage!), la coincidence des yeux, le fait que Joseph en soit troublé mais ensuite j'adhère moins à la tournure que prennent les choses. La transformation de Joseph me plaît moins, elle est trop entière, trop caricaturale mais nous sommes dans un conte, c'est le jeu. J'aurais aimé une suite et fin plus dure, un combat entre Joseph et ses sentiments naissants, voire quelques petites scènes de torture pour finir sur un changement quand-même mais qui aurait été plus laborieux à obtenir.

Merci pour ce texte.

   Anonyme   
25/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vous avez une belle écriture, débordante de tendresse.

Dans le conte tout est permis et la rédemption qui passe par le regard est un symbole fort. Celui que vous portez sur le monde alentours fait beaucoup de bien.

En plus, vous contez bien.

Merci.

Bonne chance pour le concours.

   Perle-Hingaud   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un joli conte, bien raconté. L'écriture est précise et équilibrée, c'est un plaisir. Vous connaissez peut-être mes goûts de lecture, alors je ne vous étonnerais pas en écrivant que l'histoire me parait un peu trop sucrée, mais pourquoi pas, puisque c'est un conte pour enfant...
...Quoique! Tout le monde sait à présent que les contes sont bien souvent aussi cruels que sadiques !
Merci pour cette lecture !

   ameliamo   
4/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un joli conte écrit respectant les règles d’un conte, où tout est possible et tout fini bien. Charmant et éducatif pour les enfants petits ou grands. Un bon message pour aimer les animaux.


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