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Policier/Noir/Thriller
Palimpseste : Chausseur pour hommes
 Publié le 01/10/11  -  17 commentaires  -  8850 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur

Avoir besoin de chaussures, ça arrive à chacun d'entre nous... Certains vont au rayon spécialisé de leur supermarché, d'autres claquent des fortunes pour une paire de Louboutin... Mais qu'achète-t-on comme godasses quand on est encore plus blindé de thunes que ça ?


Chausseur pour hommes


Êtes-vous riche ?

Mais vraiment ultra-riche, pas simplement que vous avez un job super bien payé.

Pourriez-vous acheter un appartement à Paris ou New York chaque année, sans pour autant renoncer à votre Ferrari trimestrielle ni aux verres de très grands crus à chaque repas ? Moi, je pourrais… et même facilement le triple.

Rien ne me destinait pourtant à une telle vie. Issu d’un milieu aisé mais sans plus, j’avais créé une petite entreprise discrète, correspondant à mes aspirations d’indépendance. Le hasard m’a permis de breveter un produit dont je pensais écouler quelques centaines d’exemplaires à prix modique. Il s’en est vendu des millions, très chers.

J'étais donc à la tête d’une fortune considérable, délivré pour quatre générations au moins de tout souci matériel, préoccupé uniquement de savoir ce qui me serait agréable dans l’heure suivante.

Malheureusement, mon train de vie était resté modeste et mes aspirations sociales simples. Après avoir comblé mes amis, emménagé dans une maison plus grande et changé ma voiture pour un modèle plus spacieux, je ne sus pas quoi faire de mes millions gagnés chaque année en dormant.

J’ai été courtisé par plusieurs jeunes femmes magnifiques et délurées, mais leur habitude de me parler mariage d’amour en pensant divorce juteux m’a rendu méfiant. Ma vie sentimentale était assez chaotique et, pour tout dire, inexistante sur le plan affectif.

Comme disait, je crois bien, Marcel Dassault : « Ce n’est pas parce que je suis riche que je mange des steaks de deux kilos ». Ça résume bien… Je continuais à faire mes courses au Monoprix du coin et j’avais toujours la même et unique femme de ménage.


J’en étais là de ma vie quand j’ai rencontré Sacha. Ou plutôt quand mon pare-choc fit sa connaissance d’une façon aussi brutale qu’inopinée.

Je sortis précipitamment de mon véhicule, maudissant le poivrot qui avait traversé la ruelle sans aucune précaution, comme si la ville lui appartenait. Dans quel état serait-il ?

Les dieux veillent sur les ivrognes !

Non seulement il n’était pas mort, mais il se releva et me serra dans ses bras avec les effusions caractéristiques du Slave fortement imbibé.

Le personnage avait décrété que cet incident nous liait pour la vie et me proposa de fêter cet attachement en vidant une bouteille dans le club qu’il venait juste de quitter.

N’ayant rien de mieux à faire et, je l’avoue, passablement fasciné par ce Raspoutine increvable et braillard, je le suivis avec l’idée de dissoudre un peu de curiosité sociologique dans beaucoup de vodka.

Sacha était le fils cadet d’une grande famille aristocratique russe. Son père était né avec l’ultime cuillère d’argent de la lignée dans sa bouche. Incapable de pérenniser la fortune ancestrale, il n’avait légué à ses enfants que l’art de dépenser. À son décès, la fratrie n’avait eu à se partager qu’un monceau de dettes, des propriétés hypothéquées et de mauvaises surprises quant aux supposées toiles de maîtres. Renonçant prudemment à l’héritage, chacun tentait de trouver une place dans la société dite normale et d’apprivoiser la notion de travail salarié.

Sacha, renié par son ancienne caste et incapable d’en intégrer une autre, avait décidé de se suicider avec une certaine lenteur, utilisant l’alcool comme arme et les boîtes de nuit pour scène du crime contre son humanité.

À la fermeture de l’établissement où nous avions bu plus que de raison, il m’a convaincu de nous rendre à Monaco en avion-taxi pour prendre le petit déjeuner au bar du casino, face à la mer. C’était, avait-il dit en connaisseur, le meilleur endroit au monde où émerger d’une cuite carabinée.

L’idée me plut et nous le fîmes. C’était une vraie puérilité farfelue, inutile et à l’empreinte carbone irresponsable : tout le contraire de ma vie si simple !

Dans les mois qui suivirent, Sacha aménagea mille autres occasions de me vautrer dans ce genre d’extravagances coûteuses et vaines. Loin du luxe bling-bling qu’un nouveau riche dans mon genre pourrait désirer, il m’emmena directement dans les coins réservés aux fortunes centenaires où le moyen de locomotion habituel est l’hélicoptère et la boisson de base le Petrus millésimé.

Un jour, Sacha s’avisa que ma garde-robe méritait un sacré rafraîchissement. Nous allâmes donc visiter les couturiers de New York, de Genève et de Londres pour y faire quelques emplettes. Je fus délesté de près d’un demi-million pour trois costumes, quelques chemises, de nouveaux sous-vêtements sur mesure et des chaussettes dont la paire coûtait un mois de salaire ouvrier.

Bien qu’écœuré par l’indécence de cette addition, je voulus bien que Sacha m’entraîne à Moscou pour trouver des chaussures « convenables » – entendez par là faites spécialement pour mon pied sur la base des meilleurs cuirs disponibles dans le monde.

Après avoir pris nos quartiers dans un palace inconnu des guides touristiques, nous prîmes une limousine pour nous rendre à l’atelier, situé à l’extérieur de la ville. Nous n’allions jamais dans les boutiques tape-à-l’œil fréquentées par les apprentis snobs, aussi n’ai-je pas été surpris de me retrouver à la campagne, devant la porte massive d’une invisible propriété, cachée derrière de hauts murs impersonnels.

Le chausseur était installé dans un ancien relais de chasse impérial qui suintait le luxe par chacune des œuvres d’art savamment exposées.

Nous n’avons pas été accueillis par un vendeur, mais par une espèce de majordome stylé et affable, qui s’enquit non pas de mes goûts ou de mes moyens financiers, mais bien de la solidité de la recommandation de Sacha, seul sésame pour être admis comme client.

Le choix se fit sur catalogue, tandis qu’on me fit passer quelques exemplaires des cuirs utilisés par la maison. Je pris des coutures simples et une peausserie finement polie, extraordinairement douce. Notre hôte me félicita de ce choix et fit prendre mes mesures par un employé aussi muet qu’efficace. Sacha hésita longuement avant de désigner une paire de bottes marron, assorties à une cravate achetée la veille, couleur tabac.

Le majordome m’apprit que nos chaussures seraient prêtes vers dix-sept heures : les ouvriers de l’atelier se mettant à la tâche immédiatement. Il m’invita ensuite à le suivre.

La pièce où je fus introduit était un vestibule pourvu de larges fenêtres donnant sur un vrai bordel aux canapés carmin. Des filles et des garçons – une vingtaine – attendaient le client. Comme ils ne semblaient pas remarquer notre présence et que la plupart somnolaient ou regardaient plus ou moins dans le vide, je nous devinais cachés par des glaces sans tain.

« Je vous en prie. Choisissez qui vous voulez », me glissa le majordome à l’oreille avant de se reculer pour me laisser une certaine intimité.

Sacha, habituellement amateur de longilignes jeunettes blondes, jeta pourtant son dévolu sur une imposante black aux formes aussi opulentes qu’imprécises. Son œil égrillard ne me laissa aucun doute sur la façon dont il comptait nous voir utiliser cet après-midi.

Mal à l’aise dans ce claque, mais ne voulant pas jouer au pisse-froid, je désignai pour ma part une flamboyante rousse aux jambes aussi longues que des échelles vers le Paradis. Je ne me sentais pas d’humeur pour une passe de luxe, aussi me mis-je à espérer qu’elle aurait un peu de conversation.

À mon grand étonnement, quand nous sortîmes, nous ne fûmes pas invités à les rejoindre, mais conviés à déjeuner tous les deux. Sans aucun doute Sacha, pressentant mon manque d’entrain pour la luxure, avait-il discrètement demandé à remplacer ce péché par une orgie gourmande.

Le repas fut pantagruélique et typiquement décadent : caviar à la louche, champagne à volonté, foie gras truffé à discrétion et plats fins sur demande.

Puis nous enchaînâmes cafés, cigares, pousse-café et autres sorbets, jusqu’à cinq heures du soir, quand on vint nous prévenir que notre commande était prête.

Nous allions donc partir sous peu et j’étais reconnaissant que Sacha ait renoncé à son après-midi canaille. Je remis à plus tard de le remercier pour m’avoir épargné ce pensum socio-génital avec la rouquine.

Nous fûmes reconduits à notre limousine, dont le chauffeur avait laissé tourner le compteur depuis le matin. Sacha m’avait prévenu que tout avait été déjà pris en charge pour le règlement et que l’usage était de repartir sans ouvrir les boîtes : pas un client ne s’est jamais plaint, en deux siècles continus d’exercice, même durant une courte occupation bolchevique dans les années 20.

Assommés par nos libations, nous restâmes silencieux durant le retour. Revenu à l’hôtel, Sacha ouvrit son paquet comme un gosse à Noël. Il émit un long soupir d’aise en enfilant ses bottes et marcha de long en large dans la chambre pour en éprouver la souplesse.

Quand j’ai sorti les miennes, j’ai juste pu vomir dedans, à cause des taches de rousseur sur le cuir.


 
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   Anonyme   
2/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Alors, c'est bête, mais j'ai vu venir la chute à des kilomètres ; j'avais quelques doutes dès la peausserie extraordinairement douce, et j'ai été sûre dès le bordel. Peut-être que si l'établissement faisait effectivement "consommer" sexuellement les malheureux pour ne livrer les chaussures que le lendemain, cela fonctionnerait mieux pour moi (et serait un peu plus horrifique)...
L'écriture, sinon, m'a bien plu, distanciée, ironique. Dommage, une fois de plus, que la chute soit éventée si vite.

   monlokiana   
10/6/2012
commentaire auto-modéré.
Désolée palimpseste.
qui sait un jour je le relirais.
monlo

   Mistinguette   
27/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beaucoup aimée cette nouvelle !

En premier lieu grâce à l’écriture alerte et impeccable, mais aussi parce qu’à mon avis c’est une bonne histoire impeccablement construite avec un dénouement auquel le lecteur ne s’attend pas du tout. Enfin perso je ne m’y attendais pas.
Sans doute qu’une relecture, en mode chichiteuse, me permettrait de dénicher quelques failles ; mais, pour l’heure, après deux lectures, je n’ai rien remarqué qui clochait.

J’ai juste accroché à un endroit sans que ce ne soit vraiment la faute de l’auteur.
Dans ce passage :
« J’en étais là de ma vie quand j’ai rencontré Sacha. Ou plutôt quand mon pare-choc fit sa connaissance d’une façon aussi brutale qu’inopinée.
Je sortis précipitamment de mon véhicule, maudissant le poivrot qui avait traversé la ruelle sans aucune précaution, comme si la ville lui appartenait. Dans quel état serait-il ? »

Là, j’ai d’abord pensé que le « il » était le pare-choc. Peut-être est-ce le mot « état » qui m’a induite en erreur ? Je ne sais pas ! Il faudra voir avec d’autres lecteurs…

En résumé, un très bon moment de lecture plein de sourires (à part à la fin).
Un grand MERCI à l’auteur et au plaisir de le lire à nouveau.

   alvinabec   
31/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Votre penchant pour les adjectifs ne se dément pas.
En voici qqes exemples: increvable et braillard, extravagances coûteuses et vaines, aussi brutale qu'inopinée...D'un point de vue stylistique, c'est un peu routinier, renouveler le genre happerait davantage le lecteur.
Et puis, parmi d'autres, des expressions comme 'boisson de base', peu littéraire; 'ultime cuiller D'argent De la lignée Dans la bouche, allitérations...
Tout ceci mériterait de la relecture à haute voix. Texte fort drôle.
A vous lire...

   macaron   
1/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte d'une bonne longueur et d'une écriture agréable. Le style est juste pour cette histoire de nouveau riche un peu perdu. La chute est surprenante, je ne m'y attendais pas. J'ai relu la dernière phrase une seconde fois puis vérifié la couleur des bottes de Sacha. Evidemment, elle n'y était pas!
Un bon moment de lecture.

   Anonyme   
1/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Dure, très dure, cette nouvelle ! Mais vous écrivez fort bien, savez-vous ?
Ces tribulations richissimes, à travers la planète, laissent rêveur. Mais pourquoi pas, quand on ne compte pas ses milliards. Et ce sacré Sacha s'y connait à claquer des fortunes en deux coups de cuillère à pot... surtout la fortune des amis !
Donc, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire votre prose.
Par contre, ce qui me laisse un peu circonspect, c'est la chute. Est-ce bien crédible, ça ? Des chaussures de luxe en peau humaine ! Des assassinats commis depuis des lustres (si j'ai bien compris) et jamais découverts ?
Et puis, le tannage des peaux ! Un peu rapide, non ? Sans compter que, dans ce système, à quoi peut bien servir le choix préalable à l'aide de "quelques exemplaires de cuirs utilisés par la maison", puisque le choix véritable, fait "sur le vif", ne donnera pas le même résultat. En tout cas, pour notre héros qui n'a jamais choisi, sur échantillon, un cuir à tâches de rousseur !

   caillouq   
1/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je ne raffole pas du ton je-vais-vous-faire-marrer auquel on a droit au début de cette nouvelle (il me semble que l'humour serait plus percutant s'il était moins affiché), mais j'ai été conquis dès l'apparition de Sacha, décrit de manière vivante et convaincante (on connaît tous un Sacha ... toutes proportions gardées). Je me suis laissé entraîner, moi aussi, par sa fantaisie dépensière, jusqu'au bout.
Et puis, même si certaines tournures sont, à mon avis, trop relâchées sans raison (*), ce texte contient des pépites comme "l'utime cuiller d'argent de la lignée", "crime contre son humanité", "pensum socio-génital" ...

(*)florilège: "job super bien payé", "et même facilement", "préoccupé uniquement", "Raspoutine" excessif pour décrire quelqu'un qu'on ne connaissait pas trois minutes auparavant, "puérilité farfelue" (laissez-nous juger !), "bling-bling" (ce terme va vieillir tellement vite, si ce n'est pas déjà fait ...), "pas un client ne s'est jamais plaint" ...

Et puis il y a la fin (que, contrairement à Socque, mon attention déviée par tout ce luxe, je n'ai pas vu venir), impressionnante d'efficacité.

Au final, une histoire bien troussée, sans temps morts, et pas déjà lue quinze fois. Complètement improbable, si on y réfléchit deux secondes, mais c'est bien aussi, de ne pas avoir le temps de réfléchir. J'en reveux !

   toc-art   
1/10/2011
Bonjour,

moi aussi, je me suis fait avoir par la chute et j'ai bien aimé ça ! donc, bravo pour ça !

mais... mais des choses à revoir quand même selon moi. Le ton déjà : cette désinvolture un peu cynique n'est pas cohérente avec la chute justement. Je comprends bien l'intention, mais c'est important que celle-ci fonctionne en deuxième lecture et là, ça n'est pas le cas. Si la réaction du narrateur a été aussi violente, il ne peut en aucun cas retracer cet épisode de cette manière, ça n'est pas cohérent. De plus, sa "naïveté", valable au temps présent, ne tient pas qd l'anecdote est relatée au passé (notamment quand il évoque l'éventuelle partie de jambes en l'air troquée contre un bon repas).
En revanche, la façon très elliptique d'inventer la fortune de cet homme, sans vous donner la peine de la rendre vraiment crédible et détaillée, me plait assez.

Ensuite, l'écriture mériterait une bonne relecture. Des répétitions du même verbe comme faire par exemple, des constructions de phrases parfois linéaires, des expressions approximatives, une concordance de temps qui m'a écorché les oreilles ici : "Le choix se fit sur catalogue, tandis qu’on me fit passer quelques exemplaires " / tandis qu'on me faisait passer... me paraitrait plus correct (mais répétition du verbe). De plus, le ton très oral du début s'accorde mal, à mon sens, avec la narration au passé simple beaucoup plus littéraire par la suite.

Et puis, pourquoi n'avoir pas mieux soigné la cohérence de l'histoire (le temps d'attente ne fonctionne pas), l'horreur de la chute y aurait gagné à mon sens.

Mais je le répète, j'ai bien aimé l'idée d'être surpris et le thème même du texte. Un peu plus de travail m'aurait comblé.

bonne continuation

   Anonyme   
2/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le passage, au début, qui va de "Rien ne me destinait [...]" à "Il s'en est vendu des millions, très chers." est un modèle de concision. Tu aurais pu détailler, évoquer les produits, les circonstances, la conception, la production, ...
Rien de tout ça. On en sait le minimum et pourtant on en sait tout ce qu'il faut. C'est parfait.

La citation de Marcel Dassault est excellente dans son contexte. Dommage qu'il y ait ce "Ca résume bien...", juste après. C'était inutile, implicite, et ça déforce l'effet.
Dans le même registre, dommage aussi que "Raspoutine" soit suivi de "increvable". C'est redondant et n'assume pas l'image ou la comparaison.

"dissoudre un peu de curiosité sociologique dans beaucoup de vodka" : jolie formule, efficace parce que concise et directe.
En fait, il y a beaucoup de formules qui me plaisent : "il n’avait légué à ses enfants que l’art de dépenser", "avait décidé de se suicider avec une certaine lenteur", "crime contre son humanité" ... il y en a pas mal.

Le revirement du héros dans ses habitudes de vie est un peu brutal, mais ça se fond plutôt bien dans l'esprit du texte.

Moi je n'ai pas du tout vu venir la chute. Et quelle chute ! Elle est surprenante, originale et d'une cruauté réjouissante.
Surtout, elle se comprend facilement, sans le moindre effort, malgré qu'elle soit balancée (terme qui n'est pas à prendre péjorativement) en une phrase.

Personnellement, je suis adepte de deux styles totalement opposés :
1. Longs développements, images savament construites, métaphores filées, répétitions par variations sur un même thème, lyrisme confinant au burlesque,...
2. Concision, formules directes allant droit au but, économie de mots, situations rapidement brossées,...
J'ai trouvé ici mon bonheur dans la seconde option.

Il n'y a que quelques bouts de phrases que je trouve inutiles et que j'aurais supprimées, mais vraiment, ce n'est presque rien.

C'est un très bon texte que j'ai lu avec plaisir.

   Gerwal   
4/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore...

Oui, quoi!... J'ADORE... alors, que dire de plus ? Pinailler sur certains détails ?... je ne suis pas sûr de savoir mieux faire, tant au niveau du style que de la chute, alors...
J'espère seulement que cette nouvelle ne donnera pas d'idée à quelque pervers !!! non, hein ?...

Une nouvelle comme je les aime... concise, efficace...

   Palimpseste   
11/10/2011

   victhis0   
3/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bon : commençons par ce qui me chiffonne. Amateur - et collectionneur - de chaussures, je ne PEUX PAS laisser passer une telle erreur pour ce qui concerne la fabrication de souliers dignes de ce nom, même pour justifier une nouvelle. Transformer une peau en cuir, c'est long, compliqué, ça pue. Si les Russes ont assurément les plus belles peausseries du monde (dont certaines, interdites, poncées à l'écorce de bouleau), sachez Monsieur, qu'il faut du temps et de la patience. Corrigez-moi ça tout de suite !
A part cet outrage, j'ai bien aimé cette nouvelle et son traitement amusé, plaisant et élégant.
Quelques regrets : Sacha manque d'épaisseur, je l'identifie mal, il est un peu "en bloc" et c'est dommage.
Le héros sombre brutalement dans la décadence sans que l'on sente qu'il en prend conscience ou sans raison annoncée, ce que j'aurais aimé

   widjet   
3/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une fin surprenante (me suis faire avoir comme un bleu mais c’était finement dissimulé) et excellente – humour noir et cruellement jubilatoire – tire vers le haut cette nouvelle écrite parfois assez laborieusement et manquant, je trouve, d’audace (tout le contraire du dénouement justement qui est « gonflé » de par son caractère immoral). C’est l’avantage mais aussi la limite de ce texte. On sent clairement que tout ce qui précède (narration parfois poussive - à ce titre l'introduction interrogative et les questionnements sur la richesse bref les 15 premières lignes précédant la rencontre n'apportent rien et n'ont aucun rapport avec le reste et même le sujet) , à l’image de la rencontre improbable, le déroulement accéléré du récit) n’est là que mettre en lumière l’uppercut final résumé par cette dernière phrase (dont je reviendrais aussi).

Oui, la forme est à mon sens perfectible et mériterait un peu plus de culot. Ici, c’est propret, sage à l’image du héros finalement très lisse.

Retour sur le style. Je regrette quelques lourdeurs dans certaines formulations :

Moi, je pourrais… et même facilement le triple

J'étais donc à la tête d’une fortune considérable, délivré pour quatre générations au moins de tout souci matériel, préoccupé uniquement de savoir ce qui me serait agréable dans l’heure suivante

L’auteur abuse pas mal des adjectifs. J’ai aussi noté, des maladresses comme par exemple ce « passablement fasciné » : à mon sens, on n’est pas « passablement fasciné », les deux mots ne vont pas ensemble. Passablement « intéressé » ou « intrigué » ok, mais pas un mot aussi peu nuancé que la « fasciné ».

Quelques suggestions pendant que j’y suis (tu en fais ce que tu veux) : Pour renforcer l’impact, je séparerais cette phrase « Il s’en est vendu des millions, très chers » des précédentes (donc saut de ligne) et sucrerais au passage le « très chers » qui amoindrit également la portée de la révélation.

Idem également sur la phrase de fin : je pense qu’elle pourrait être plus travaillée, ainsi elle doucherait de façon encore plus saisissante le lecteur.

Je déplore aussi le procédé répétitif du « aussi… que… » comme : « aussi brutale qu’inopinée », « aussi muet qu’efficace », « aussi opulentes qu’imprécises ».

Mais comme je l’ai déjà dit, le final laisse une impression
finalement assez positive. Un autre niveau de lecture et une certaine férocité se dégage de ce texte (critique sur la société ultra-consommatrice) ce qui rehausse également la tenue de l’ensemble (et de mon appréciation). Un texte que devrait plaire aux membres de la SPA.

UN premier texte sympa donc. Dommage que la forme sage et parfois trop forcée (encore une fois vraiment en décalage par rapport au fond percutant) ne soit pas totalement au RDV.
Un rééquilibrage s’avère nécessaire pour faire de cette nouvelle une vraie et indiscutable réussite.

Widjet

   matcauth   
22/11/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est bien écrit. Ca roule, c'est enlevé et agréable à lire, surtout pour quelqu'un comme moi qui s'identifie difficilement et plonge avec difficulté dans une histoire. Donc, bravo.
On se pose tout de même quelques questions sur le contexte, le voyage à Moscou arrive un peu comme ça, trop brusquement. Bon, c'est juste pour pinailler.

   Anonyme   
10/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce texte me laisse au final un goût d'inachevé après sa lecture, ce qui est vraiment dommage. J'ai aimé cette chute qui sans m surprendre vraiment est quand même très bien menée.

L'écriture, à défaut d'être jubilatoire, est maîtrisée, et si ce n'est une pléthore d'adjectifs qui par moment a des aspects franchement rebutants, est sympathique, vive, fluide.

Mais le réel défaut de cette nouvelle est la vitesse d'exécution: le narrateur est riche, on ne sait trop comment, il renverse un russe ivre, ils sont les meilleurs amis du monde.
C'est un peu expédié tout de même je trouve. Il aurait fallu je crois ajouter à Sacha une dimension plus perverse, plus "trash".
Et puis il me parait assez illogique qu'il montre cette boutique aussi facilement.

Un récit trop rapide donc, c'est un peu dommage.

   andadia   
4/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que dire ? J'ai vraiment apprécié la manière dont cette nouvelle est écrite et je n'ai vraiment rien vu venir. La chute n'est pas de rein, mais tombe comme un couperet. J'ai du relire la dernière phrase à deux reprises pour être certain d'avoir bien compris.

C'est certes horrible mais si bien amené.

J'ai beaucoup aimé certaines associations de mots et images employées. La lecture est plaisante, les descriptions courtes et efficaces. Un grand bravo.

   carbona   
5/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
La chute a fait son effet, c'est certain, je ne l'avais pas vu venir du tout !

Par contre je n'ai pas accroché avec votre récit, la description des occupations de l'homme riche et les différentes considérations sur la richesse n'ont pas éveillé mon intérêt. J'ai trouvé ça répétitif, et un peu convenu, ça manque de pep's.

Par ailleurs, j'aurais aimé connaitre l'invention qui a rendu le personnage si fortuné.

J'attendais qu'il se passe quelque chose, autre chose, bref je suis passée à côté de votre texte je pense.


Merci pour la lecture.


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