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Réalisme/Historique
toc-art : Lizbeth
 Publié le 08/09/18  -  18 commentaires  -  7946 caractères  -  110 lectures    Autres textes du même auteur

"Mais un jour viendra, je leur montrerai que j'ai du talent".
Je m'voyais déjà – Charles Aznavour


Lizbeth


Lizbeth regarde fébrilement sa montre. Toujours pas de Jane à l’horizon. Elle l’a appelée plusieurs fois sur son portable, sans succès. Lizbeth vérifie rapidement son maquillage dans le miroir de courtoisie de sa vieille R5 qui n’a même pas la clim. La femme a chaud. Elle n’ose pas baisser la vitre, espère contre l’évidence qu’elle la protégera de la curiosité des quelques passants en cette fin d’après-midi estivale. La voiture est garée à trois ou quatre mètres de la terrasse d’un café, juste en face du minuscule théâtre où les deux comédiennes doivent se produire. Si minuscule, ce théâtre, et si déficitaire, que le directeur enchaîne les représentations et demande aux artistes qui se succèdent d’arriver costumés et maquillés, prêts à entrer en scène. Pas de cachet. Un pourcentage ridicule sur les recettes. La loge et les toilettes sont réservées à la seule tête d’affiche, une ancienne gloire de la télé qui fait de la retape partout où elle peut. Les autres s’arrangent, profitent généralement des commodités du bar, de l’autre côté du trottoir, contre la commande d’un café ou d’un sandwich les jours de chance.


Lizbeth est fatiguée. Elle n’a pas le courage d’affronter le regard goguenard du garçon de salle. Préfère l’intimité illusoire mais réconfortante de sa voiture. Elle respire un grand coup pour se donner du courage. Allez, ça va le faire ! La femme saisit le pinceau à paupières, ajuste son mascara, s’attaque ensuite aux contours des lèvres d’un geste assuré, fait la moue en tournant le visage d’un côté puis de l’autre pour traquer les morsures du temps… Ouais, pas terrible, mais bon, ça devrait aller. Les bons jours, elle se dit qu’elle a la cinquantaine légèrement froissée. Si on ne s’approche pas trop près, elle peut encore faire illusion. Les mauvais jours… Lizbeth préfère ne pas y penser. Elle rajoute un peu de poudre de riz, « juste un nuage de lait, ma chérie, aurait dit Jane, sinon, on a vite l’air d’une pute ou d’une tapée ». Liz sourit brièvement, mais l’inquiétude la rattrape. Que fait Jane ? Lizbeth plonge vers la banquette arrière, en remonte un vieux sac à moitié déchiré d’où elle extirpe une paire de ballerines et son ensemble de Colombine un peu défraîchi. Elle fronce un instant les sourcils devant le tissu froissé, miteux, qui gratte. Elle évite de s’appesantir. À quoi bon ?


Tout en se contorsionnant pour ôter sa tunique sans forme et passer son costume, Liz se dit qu’elle aurait dû s’habiller dans le mobile-home que les deux femmes louent en périphérie de la ville, mais la dispute l’avait trop énervée. Et puis, elle craignait d’être en retard. « On se retrouve là-bas ! » avait-elle crié en claquant la porte. Lizbeth évite de s’attarder sur l’attitude des deux hommes attablés à la terrasse du café tout proche. L’un d’eux porte des Doc Marteens jaunes, horribles. Malgré la vitre fermée, elle entend leurs remarques moqueuses, « non mais, t’as vu ça ? Mais qu’est-ce qu’elle peut bien foutre dans cette voiture ? Me dis pas qu’elle crèche là-dedans ? » À vrai dire, Liz n’est pas loin de se poser la même question. Qu’est-ce qu’elle fout là, à son âge, à courir le cacheton pour des projets minables ? Et Jane qui n’arrive pas. Que fait-elle ? Pourvu qu’elle ne l’ait pas plantée là, toute seule, pour assurer le show ! Lizbeth se rassure comme elle peut. Elles ont besoin de cet argent, Jane le sait. Et leur duo comique fonctionne bien. Un jour, c’est sûr, elles vont percer, il faut juste tenir bon, ne rien lâcher. Elles en riront plus tard, quand elles auront enfin réussi ! Sans se préoccuper davantage des deux voyeurs, la femme finit d’enfiler son costume. Elle y parvient sans trop de peine. Question d’habitude. Après quoi, elle vérifie une dernière fois son maquillage, puis ouvre la portière et sort de la voiture avec toute la dignité et la superbe dont elle est encore capable. Après tout, en son temps, elle a été petit rat à l’Opéra de Paris, elle a même failli entrer dans le corps de ballet avant cette terrible blessure à la cheville. Une petite voix résonne dans son crâne, « arrête tes conneries, ma fille, tu sais bien que c’est faux, t’as jamais dépassé le stade de l’amateurisme. » La femme soupire, si on ne peut même plus se mentir pour s’adoucir la vie, c’est qu’on est vraiment au bout.


Sans un regard pour les deux hommes qui ricanent en plongeant le nez dans leurs demis, Lizbeth commence à arpenter le trottoir dans l’espoir d’apercevoir son amie. C’est vrai qu’elle a pris la voiture mais par le bus, c’est direct, l’arrêt est à deux pas. Son accoutrement attise la curiosité des passants, ses allées et venues aussi, mais Lizbeth les ignore. Elle pense à Jane. Lizbeth ne veut pas croire aux mots que son amie lui a lancés tout à l’heure, quand elles se sont disputées. « J’en ai marre, faut se rendre à l’évidence, on n’arrivera jamais à rien, on a gâché nos vies, voilà ce qu’on a fait, j’en peux plus, j'arrête ! » Lizbeth aussi s’est lâchée. Après tout, c’est Jane qui l’a entraînée là-dedans, c’est elle qui disait tout le temps « on y arrivera, tu verras, on sera célèbres un jour ! ». Lizbeth a tout quitté pour la suivre, son job au conservatoire municipal de danse, son fiancé de l’époque. Jane était si belle, si talentueuse, elle affichait une telle assurance, elle n’avait qu’à sourire et Liz avait l’impression que le monde s’ouvrait devant elle. « T’avais surtout tellement envie d’y croire » reprend la petite voix dans le creux de son oreille. Mais Lizbeth refuse de l’entendre. Non, ça n’est pas possible, ça ne peut pas finir comme ça. Elle ne pensait pas ce qu’elle disait, elle était juste à bout, elles le sont toutes les deux, tellement de galères, de rêves effondrés, d’histoires sans lendemain aussi… Et puis, cette chaleur qui rend les gens fous... Une rafale de vent fait soudain frissonner Lizbeth. Elle lève la tête vers le ciel qui s’est couvert, et brusquement, la femme voudrait qu’il pleuve, là, maintenant, tout de suite, que le déluge s’abatte et l’emporte loin. Elle s’immobilise au milieu du trottoir, les bras légèrement écartés, les yeux fermés, le corps tout entier tendu vers ce désir si aigu qu’il en devient douloureux, cet espoir d’une pluie froide et rageuse contre son front… Mais non, elle a beau implorer le ciel, celui-ci reste gris et bas, indifférent. La moiteur accable la comédienne. D’une main lasse, elle tire sur le tissu qui colle à sa peau. Lizbeth parcourt une fois encore le trottoir jusqu’à l’angle de la rue, mais toujours pas de Jane à l’horizon. Elle jette un dernier coup d’œil à son portable. Pas de message.


La femme revient lentement vers la voiture, à petits pas, longeant la terrasse du café où les deux hommes entament une énième bière. Cette fois, les rires fusent sans retenue, « non mais, regarde-moi cette touche ! C’est carnaval aujourd’hui ou quoi ? » Lizbeth passe devant eux sans rien dire. Elle remonte dans sa voiture. Il n’y aura pas de spectacle ce soir, tant pis pour l’argent, elles se débrouilleront, elles l’ont toujours fait. Il faut qu’elle parle à Jane, il faut qu’elles s’expliquent, c’est trop bête, ça va s’arranger, comme toujours. Mais Lizbeth a beau vouloir y croire, quelque chose en elle semble s’être brisé. La femme jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Son maquillage a coulé. Comme le reste, pense-t-elle avec lassitude. Elle met la clé dans le contact et s’apprête à démarrer quand l’un des deux hommes, celui qui porte ces horribles Doc Marteens en cuir jaune, se lève brusquement et s’avance vers la voiture, son verre à la main. Arrivé devant la R5, il balance dessus son restant de demi et se tourne vers son pote en criant : « Ah ben merde, il pleut ! » Son copain se met à rire, « arrête, t’es con ! » Le liquide éclabousse le pare-brise dans un bruit grêle. Lizbeth retient un cri. Elle actionne les essuie-glaces. Les yeux flous, elle contemple la bière mousseuse qui glisse sur la vitre. Comme un crachat.


 
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   Sylvaine   
20/8/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Texte remarquable par la maîtrise de l'écriture et l'art de concentrer l'échec d'une vie et la mort des illusions sur une attente de quelques heures. Vous illustrez à merveille ce que doit être l'art de la nouvelle : la vôtre pourrait être un modèle du genre. Une seule petite critique : il me semble que je me contenterais d'un "elle" chaque fois que vous précisez "la femme", ce qui alourdit inutilement la phrase. Pour le reste, tout s'enchaîne avec fluidité et permet au lecteur de participer au plus près aux tourments de l'héroïne. Félicitations.

   Jean-Claude   
24/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
La lecture est prenante, on s'intéresse au sort de Lizbeth, à sa vie, et...
Paf, ça s'arrête.
Le final reflète l'état d'esprit général mais, au bout du compte, on n'a qu'un instantané sur une vie, un bref laps de temps sans début ni fin.
Ce serait un bon début pour une histoire, une histoire qui me manque un peu.
Au plaisir de vous (re)lire
JC

   Donaldo75   
30/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour toc-art,

J'ai bien aimé la narration, la peinture sociale et le style d'écriture. Je reste néanmoins sur ma faim, parce qu'il n'y a pas de nouvelles de Jane. C'est plutôt bon signe quand je reste sur ma faim; cela signifie que le récit m'a emporté, que je veux en savoir plus sur leur dispute, sur Jane, sur leur relation passée, sur ce qui a fait basculer Lizbeth dans cette aventure artistique au détriment de son confort social.

Ah, ces lecteurs, toujours à en demander plus !

Merci pour le bon moment passé à lire cette histoire vraiment bien écrite.

Don

   klint   
8/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Nouvelle où rien ne se passe, fondée exclusivement sur les ressorts psychologiques du (quasi seul) personnage.
Par petite touches successives l'auteur nous dresse le portrait de Lizbeth dont on perçoit vite la lassitude.

Une écriture toute en retenue dont la simplicité requiert beaucoup de travail (car le travail est justement dans l'art de ne pas se faire sentir), presque cinématographique qui nous permet de bien visualiser la scéne.

Même si rien ne se passe en apparence, c'est le moment pour Lizbeth de remiser ses illusions au vestiaire.
Les deux idiots du café et le crachat final sont le symbole de cette désillusion finale (qui va crescendo).

Belle étude psychologique; merci à l'auteur

   plumette   
8/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle instant! Super ! ce n'est pas si fréquent sur oniris.
Un court récit qui met en scène un personnage qui ne sera plus tout à fait le même à la fin de la nouvelle. Sur ce format ramassé, on en apprends beaucoup sur Lizbeth. On voit l'évolution de ses pensées, ses désillusions, la conscience qu'il faut peut-être arrêter de se mentir.
L'écriture est vraiment plaisante, j'ai bien visualisé Lizbeth et ses contorsions dans la voiture.
Evidemment, il y a un peu de frustration à ne pas savoir si les deux femmes vont se réconcilier et rebondir!

Merci pour cette lecture

Plumette

   Anonyme   
8/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
"La cour des miracles" de notre époque, où certains émergent (rarement) où d'autres s'enlisent.
Un contexte glauque, qui nécessite d'exciter la curiosité du lecteur pour ne pas qu'il renonce.
Des détails inutiles, pèsent sur la lecture (la mienne).
L'absence de transition convient au style emprunté, qui est parfait pour ce récit.
En résumé cette "nouvelle" est bien "menée".

   hersen   
8/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Appeler "la femme" Lizbeth à plusieurs reprises tend à l'éloigner du lecteur, ce qui contrarie l'empathie qui s'installe.

Mais à part ça, c'est une nouvelle assez bien vue, brève avec une fin en suspend, plutôt qu'ouverte. Puisque j'ai l'impression que c'est le vrai début de sa vraie fin, que la déchéance n'est pas loin; même s'il y a rebond, à chaque coup dur on rebondit moins haut...

C'est à la fois statique mais sans temps mort, la narration est bien menée.

Merci de cette lecture.

   SQUEEN   
9/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour toc-art,

Très jolis instants sur ce qui semble être la fin d’une descente aux enfers, le moment délicat où l’on se rend compte, rétrospectivement, qu’on a fait que ça finalement, en croyant le contraire, mais que non finalement, cela n’a été que ça: une lente descente aux enfers. Relecture à posteriori et plutôt noire d’une vie, texte court, ramassé, qui donne de la place à l’imaginaire du lecteur, ce qui donne de l’envergure à ce texte, permet au lecteur de compléter et de lire finalement l’histoire d’une vie. Le « crachat » final ancre cette déchéance aux yeux des autres, nous met mal à l’aise en nous projetant tout à coup dans le jugement. Il y a une belle cruauté dans la description de cet instant de bascule et de lucidité, prodigieuse et douloureuse. Belle écriture, belle maîtrise.
Détails : le premier « la femme » heurte un peu et puis « Doc Martens » avec un seul « e ».

   izabouille   
10/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore votre style, c'est rembarquement bien écrit. Il y a juste quand vous utilisez le mot "femme" que ça me dérange, on dirait que vous la reléguez au second plan alors qu'elle est le personnage principal. Et puis le texte est assez court, je suis restée sur ma faim... Je m'attendais à une chute un peu plus heureuse pour cette pauvre Lizbeth pour laquelle j'ai ressenti beaucoup d'empathie. J'ai bien ressenti sa misère et sa vie gâchée.
Merci à vous pour ce bon moment de lecture

   Tailme   
12/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est avec une plume remarquable que ce récit est conté. Bravo pour ce mélange de légèreté et de puissance dans chaque phrase.
L'histoire semble extraite d'une histoire plus complète et, en soi, ne m'intéresse que guère. En revanche, les sentiments d'échec et de renonciation prennent aux tripes et rendent la lecture agréable jusqu'au bout.

Bonne continuation

   Bidis   
13/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le personnage de Lisbeth est très bien campé, ce qui fait que l’on suit son histoire avec intérêt.
Par contre, le fait d’arriver au théâtre déjà maquillée et costumée (ce qui semble vouloir expliquer l’attitude des deux hommes attablés à la terrasse) me semble manquer de naturel, à la limite de l’invraisemblable. A mon avis, il eût été mieux de parler simplement d’une actrice vieillissante qui a été très belle et veut paraître jeune, ce qui excite toujours la méchanceté.
Le style est simple et clair, ce qui rend la lecture agréable. Nonobstant une petite imprécision : "Elle n’ose pas baisser la vitre, espère contre l’évidence qu’elle la protégera etc” : il ne peut y avoir confusion, mais, peut-être est-ce une question de grammaire, pour moi, le pronom personnel “elle” de “qu’elle la protègera” semble renvoyer au sujet donc à elle-même et non au c.o.d. “vitre”. A mon sens, il aurait fallu écrire “que cette dernière la protègera”. Mais je ne sais pas s’il y a réellement faute ou non.

   Pouet   
14/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

une écriture sans surprises mais sans scories, bien maîtrisée. Le texte "se lit tout seul".

Le fond est bien traité, avec ce qu'il faut de distance et de pudeur pour ne pas tomber dans le pathos ou le misérabilisme et j'ai apprécié cela.

Je colle aussi un bon point pour la chute et sa mousse de bière comme un crachat. C'est violent sans l'être, on se doute bien que les deux gugusses de la terrasse vont "agresser" Lisbeth, il y a une certaine tension à ce sujet et la façon d'y mettre un terme est bien vue à mon sens.

On ne sait pas si Jane a finalement tout lâché, on reste dans l'inconnu. Bien ou pas bien pour le lecteur, je ne sais pas.

Voilà, j'ai juste un peu tiqué sur un détail au début avec "sa vieille R5 qui n’a même pas la clim", je pense que la précision sur la clim est inutile, on s'en doute bien, d'ailleurs une vieille R5 peut elle seulement avoir la clim? C'est le "même pas" qui est gênant du coup car il sous-entend que la vieille R5 pourrait être pourvue de la clim ce dont je doute un brin. Bref. Je ne suis pas non plus concessionnaire alors je laisse le bénéfice du doute... :)

Un instantané de vie, presque une réflexion métaphysique en poussant Lisbeth dans les orties.

Un bon texte pour ma part.

   solo974   
15/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour toc-art,
J'ai dévoré ta nouvelle d'une seule traite : quelle écriture magistrale, que de finesse dans la description de cette héroïne aux traits vieillissants !
Le titre étant centré sur le seul personnage de Lizbeth, il m'a paru personnellement tout à fait logique - sinon préférable - que celui de Jane demeure au second plan.
J'ai beaucoup aimé, par ailleurs, l'usage du présent de narration (qui rend la scène que tu évoques encore plus prégnante) et le glissement de "Lizbeth" à "Liz" puis à "femme" - qui illustre à merveille l'anonymat tragique dans lequel l'ex "petit rat de l'Opéra de Paris" est tombé.
Une nouvelle magnifiquement écrite.
Chapeau bas !

   Thimul   
27/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
En lisant ce beau texte, j'entendais Aznavour chanter "Je m'voyais déja".
C'est particulièrement bien écrit, en funambule entre la désespérance et pathos pur et dur. Ça ne sombre jamais ni dans l'un ni dans l'autre grâce à une subtile distance maintenue par l'auteur.
Pas facile à faire, et le pas facile me rend toujours admiratif.
J'aime également quand une courte histoire me donne à imaginer sur ce qui n'est pas écrit. Là, c'est une totale réussite et j'en ai eu pour mon argent que je n'ai pas dépensé.
Une mention spéciale pour Jane, personnage absent, mais d'une épaisseur incroyable.
Merci pour cette découverte.

   Anonyme   
17/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C’est terrible, concis et efficace. En quelques phrases la pauvre vie de cette femme vieillissante est résumée sans la moindre pitié.
Le texte nerveux colle bien à la situation en laissant une sensation de malaise. On imagine parfaitement la scène se dérouler devant nos yeux et on s’attend au pire. Dans un telle débâcle, la fin est presque un soulagement. Le récit est court mais l’essentiel est dit, bravo !
J’ai juste été un peu gêné par l’utilisation anonyme de la femme à la place de Liz, sinon le récit est prenant et agréable à lire.

   maguju   
7/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Remarquablement écrit votre récit m'a captée dès les premiers mots. Grâce à votre style très visuel, le lecteur accompagne Lizbeth dans ce moment de vie et il partage ses doutes, son impatience et son désarroi.

   FANTIN   
31/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle ramassée et puissante qui met sous une lumière crue et implacable une comédienne fatiguée au moment où se décroche -définitivement?- le masque des illusions.
Profondément humain ce moment de doute, cet espoir malmené qui prend des coups de tous les côtés, cette angoisse qui hésite. Mais la réalité est cruelle. A cet égard le rôle joué par les deux lourdauds n'est pas accessoire: ils se font, sans le savoir, l'instrument du destin.
Bravo et merci pour ce texte qui est tout sauf d'un tocard!

   jaimme   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle lecture. Je ne suis pas un fanatique des nouvelles ultra-courtes qui posent un regard sur un moment de vie, mais je dois dire que je n'ai pas levé le nez. C'est passionnant, au sens propre. La femme existe.
Ce que je me suis dit en lisant c'est: "il y a du rythme". Pour moi ça veut dire que toutes les phrases sont utiles. c'est ça le "fond" aussi, voire surtout. Stephen king, pour moi, est un des maîtres dans ce domaine (enfin parfois, pas toujours): sur la durée il arrive à intéresser.
Rien à redire à ta nouvelle. C'est une vraie nouvelle.


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