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Poésie classique
Acratopege : La quête
 Publié le 10/12/17  -  18 commentaires  -  725 caractères  -  400 lectures    Autres textes du même auteur

N'y aurait-il rien à trouver, il vaut la peine de chercher.


La quête



Il est parti trop tôt vers ces pays étranges
Où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur.
Du monde des humains, ce havre de douleur,
Son âme a disparu comme la part des anges.

Tel un faune immortel enivré par l’été,
Hier encore il courait dans la forêt ravie
Mais son cœur trop aimant soudain s’est arrêté
De battre la mesure et l’a laissé sans vie.

D’un claquement de doigts, la mort nous a privés
De son regard bleuté, plus clair que les névés
Quand se lève en secret la lune au teint de cire.

Il n’avait pas trente ans, ce père si câlin !
Enfant, j’ai revêtu mon manteau d’orphelin
Pour explorer le monde en quête de son rire.


 
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   BeL13ver   
20/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce sonnet est très joli, et même s'il est loin de marquer mon esprit, il me semble assez bon. Après, les rimes du deuxième quatrain m'empêcheraient de le mettre en classique.
Il est plein de jolies tournures, et le texte est délicat, plein de tendresse pour ce père mort. Plein de douceur pour le lecteur que je suis, qui se repose devant les paysages, la course du "faune immortel", etc. Et le dernier tercet marque cette rupture, cette blessure d'enfance mal refermée qui induit le titre.
BeL13ver, en Espace Lecture.

   Miguel   
24/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un fort beau texte plein de formules heureuses où me gêne seulement l'emploi du mot "havre", car un havre est un port, un lieu de repos et de sécurité ; il est ici à contre emploi. Mais on sent l'authenticité de ce lyrisme frémissant, et la chute du sonnet a quelque chose de pathétique. On sent que cette course sera sans fin et durera tout une vie d'homme.
J'aime aussi que ce sonnet soit irrégulier : il est comme une métaphore du bonheur que l'on voudrait parfaitement construit, et puis dans la vie ça se passe autrement, avec d 'autres règles ...

   Anonyme   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Acratopege... Un très bon sonnet irrégulier à l'écriture parfaite. Un thème douloureux mais traité sans pathos où seul le "havre de douleur" dénote un peu car havre est surtout employé dans "havre de paix"... Ca doit pouvoir se corriger facilement et pour moi ça n'enlève rien à la qualité de l'ensemble...

Le tercet final est splendide !

Bravo et merci...

   TheDreamer   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce sonnet ne peut être intégré en classique du fait de la répartition et de l'alternance de ses rimes. Je trouve étonnante cette erreur de catégorie. En poésie française, seuls les sonnets Peletier et Marotique peuvent prétendre à cette catégorie : ABBA ABBA CCD EDE ou ABBA ABBA CCD EED.

Ici, l'on trouve deux formes de rimes sur les quatrains : au premier des rimes embrassées, au second des rimes croisées et qui plus est ne rimant pas entre elles. Il est dès lors impossible de parler de classique. La répartition ici de manière totalement arbitraire se fait en ABBA CDCD EEF GGF !!!!

Le thème en est douloureux, la perte d'un père jeune encore. J'avoue que hormis la forme, certains passages me laissent interrogatif.

Le premier vers du 2nd quatrain : "Tel un faune immortel enivré par l'été" ne cesse de me surprendre. Que vient faire un chèvre-pied dans un poème tel que celui-ci ? Sans doute une idéalisation de l'image paternelle, mais, celle-ci ne me séduit pas.

Le tercet final est agréable et dit assez bien l'absence. Merci.

   papipoete   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Acratopege,
Alors qu'il vivait à 100 à l'heure, dévorant des yeux et du coeur les beautés de notre Terre, un coup de sifflet telle la balle d'un sniper, l'a arrêté net ; la mort venait de frapper .
NB l'enfant se rappelle ce papa qui put vivre encore longtemps, mais on le lui prit, " d'un claquement de doigts " ; un poème dédié à un père comme j'aimerais le faire ( j'ai tant écrit pour maman, partie comme papa à 67 ans ) ; il va falloir que je vous lise mot à mot, lentement pour que les miens montent au firmament !
De beaux vers " où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur " / quand se lève en secret la lune au teint de cire "
Un sonnet parfaitement classique !

   Mokhtar   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" son âme a disparu comme la part des anges".
Ce vers à lui seul suffirait à mon bonheur. Car à moins de trente ans, on ne meure pas : on disparait, on s'évapore. Et, à cet âge, n'est-on pas encore un peu ange ?
"pour explorer son monde en quête de son rire". Quête éternelle pour combler le manque inguérissable du père, mutilation de l'affection.
Beau poème qui se lit sans obstacles ou interrogations. Cela repose, et cela ravit.
Je laisse aux techniciens l'autopsie du sonnet. Et je relis

   Anonyme   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'avais remarqué ce poème en EL, sans laisser de commentaire.
La disparition précoce d'un père est exprimée avec sensibilité, tout en retenue, sans pathos.
" Mais son cœur trop aimant soudain s’est arrêté
De battre la mesure et l’a laissé sans vie "

Un superbe dernier tercet.

   troupi   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout le monde ne semble pas d'accord sur la catégorie de ce poème.
Classique ou néo ce qui est sûr c'est qu'il est bien agréable à lire et sans aucun doute bien écrit.

"Son âme a disparu comme la part des anges."

"Il n’avait pas trente ans, ce père si câlin !
Enfant, j’ai revêtu mon manteau d’orphelin
Pour explorer le monde en quête de son rire."

Je reconnais que le "havre de douleur" m'a un peu surpris mais finalement il est moins choquant que le "faune immortel" que je ne m'explique pas.

Ce sont des détails.

   Anonyme   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonsoir Acratopège,

Je suis toujours heureux de voir s’agrandir la famille du Classique. Quand nous auront disparu les lecteurs n’auront plus que du vieux : Ronsard, Hugo ou Baudelaire. Tant pis pour eux :)

Pour autant le chemin est long. Et vous avez choisi la forme la plus noble et la plus difficile : le sonnet, dont la forme la pius parfaite dans l’esprit de l’exercice est considérée par beaucoup ABBA ABBA CCD EDE
Alors forme irrégulière, pourquoi pas ? Mais jamais je n’en ai lu qui s’éloigne de cet esprit en modifiant le rythme des quatrains ABBA CDCD, passant de rimes embrassées à rimes croisées !! Ce n’est juste pas envisageable, ou alors comme disait Théophile Gauthier dans sa préface des Fleurs du mal, après beaucoup de considérations poétiques :

«Le sonnet est une sorte de fugue poétique dont le thème doit passer et repasser jusqu’à sa résolution par les formes voulues. Il faut donc se soumettre absolument à ses lois, ou bien, si l’on trouve ces lois surannées, pédantesques et gênantes, ne pas écrire de sonnets du tout »

Car la symétrie des quatrains a des raisons bien précises et n’a rien d’une orthodoxie despotique et arbitraire. Vous aurez compris que pour moi ce poème n’est donc pas vraiment classique.

Je dirai que le style n’est pas très relevé non plus pour ce thème élégiaque. Si je liste les expressions clichés :

«Il est parti trop tôt – du monde des humains – hier encore il courait – son cœur trop aimant s’est arrêté – la mort nous a privés – l’a laissé sans vie - pour explorer le monde…»

Si je liste les métaphores assez scolaires, voire puériles :

«- ces pays étranges / où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur -»
Pourquoi au passage le singulier à fleur ? D’autant que douleurs au pluriel ne me semblerait pas incongru non plus, si on fait le compte de tout ce que nous subissons sur terre :)

«- tel un faune immortel ». J’avoue que je n’ai pas compris la métaphore : faune et immortel m’envoient tout droit vers la Mythologie, c’est-à-dire le souvenir d’un père aux oreilles pointues, avec des pieds et des cornes de chèvre ?? En plus, si je ne m’abuse, le faune n’est qu’un demi-dieu mortel, non ? Passons.

«- Mon manteau d’orphelin ». Je crois que la métaphore des manteaux devrait être tout simplement interdite en poésie. Mon dieu qu’ils en ont recouvert, des choses, ces pauvres manteaux.

Il me reste trop peu de choses pour évaluer le lyrisme du poème. Si, un vers que j’aurais aimé écrire :
« Son âme a disparu comme la part des anges »
parce que je n’aime pas que mon cognac s’évapore, et ce «havre de douleur», parfait oxymore qui traduit à merveille le paradis perdu de l’enfance après la mort du père. Bravo pour ça.

Désolé, Acratopège. Le travail est là, mais la poésie classique déborde largement de l’isométrie ou de la rime. Je ne m’inquiète pas pour l’accueil, le registre douloureux de la mort touche facilement la sensibilité des lecteurs…
Je suis certain de vous relire en mieux dans très peu de temps.

Ludi

   emilia   
10/12/2017
Un sonnet qui « touche à cœur » comme pourrait l’écrire Léni et qui vient cueillir un bouquet d’émotions en ce dimanche soir, après une semaine rendue plus sensible à la disparition vécue après un décès, qu’il s’agisse de personnalités célèbres du monde médiatique ou de parents anonymes qui sont au cœur de nos vies et dont les noms sont gravés au panthéon familial, quand leur départ nous laisse orphelins, quel que soit l’âge, mais certainement de façon plus injuste lorsque la mort frappe quelqu’un de jeune et de façon brutale… ; comment ne pas compatir à la quête d’un fils pour un père trop tôt emporté vers ces « verts pâturages » « où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur », ce « havre » paradisiaque que l’on espère pour le défunt, mais qui reste pour l’enfant un abîme de douleur du fait de cette absence irréversible : d’où l’oxymore très parlante pour moi de « ce havre de douleur » dont il tente de se consoler en comparant ce père à une créature fantastique des forêts, toujours riant et de joyeuse humeur, en quête de ce chemin qui permettra de retrouver un jour "cette part d'ange"… ; merci à vous pour ce partage…

   Anonyme   
11/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un sonnet Baudelèrien accepté en classique, maintenant, par le site
et c'est tant mieux, qui corrige mes propres erreurs dans la catégorie.

Un bon texte sur un père parti trot tôt vers des pays d'où jamais
on ne revient.
Il y a bien des "trucs" que je ne comprends pas tel :
ce havre de douleur ou cette part des anges

Quelques évidences également : on se doute que si son coeur
s'est arrêté, cela l'a laissé sans vie.

Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, l'ensemble malgré
quelques imperfections demeure plaisant à lire.

   Marite   
11/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème témoigne d'un regard attendri posé sur le souvenir d'un père, encore jeune, qui n'est plus. L'écoulement du temps a permis de trouver une distance pour dire la douleur du passé et l'affection toujours présente pour l'absent. Les mots sont beaux et justement choisis.

   plumette   
13/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce sonnet touche au coeur avec simplicité.
Ce n'est pas si facile d'évoquer la mort brutale d'un homme jeune et j'ai aimé le point de vue de l'orphelin devenu adulte qui exprime sa "quête".

Magnifique vers " son âme a disparu comme la part des anges"

Des images qui n'ont rien de rares trouvent ici leur place, comme " regard bleuté" ou" la lune au teint de cire"
Ces expressions, isolées ainsi peuvent paraître banales mais je m'aperçois avec votre poème que ce qui compte c'est un certain agencement qui sonne juste !

Plumette

   Acratopege   
13/12/2017

   Anonyme   
13/12/2017
Je crois comprendre qu'il s'agit d'un hommage à un père bon-vivant, une sorte de sybarite moderne occupé à pourchasser le plaisir sous toutes ses formes (d'où l'évocation du faune sylvestre) ; le dernier vers, qui dit (toujours d'après ce que je crois déduire) la recherche du père absent dans toutes les figures que le narrateur rencontre, est beau à mon sens.
Vous avez bousculé les normes du sonnet : vous avez raison d'oser !

   jfmoods   
14/12/2017
Ce sonnet en alexandrins est à rimes embrassées, croisées et suivies, suffisantes, majoritairement masculines.

Le pronom cataphorique ("Il" x 3)
ménage la révélation du vers 12 préparée par le pronom personnel du vers 9 ("nous") figurant le reste de la famille.

Le portrait d'un homme s'esquisse.

D'une grande sensibilité (marqueurs d'intensité : "son coeur trop aimant", "si câlin", comparaison : "comme la part des anges"), peu adapté à la vie en société (oxymore : "ce havre de douleur"), le père a recherché, dans l'exaltation d'un ailleurs (titre du poème : "La quête", image de l'utopie : "ces pays étranges / Où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur", comparaison : "Tel un faune immortel enivré par l’été", verbe marquant l'empressement : "il courait", personnification : "dans la forêt ravie", métonymie : "son regard bleuté", comparatif : "plus clair que les névés / Quand se lève en secret la lune au teint de cire"), la forme de sa destinée.

Sa mort (euphémismes : "Il est parti", "son âme a disparu", "l'a laissé sans vie"), précoce (marqueur d'intensité : "trop tôt", constat amer : "Il n’avait pas trente ans"), impromptue (marqueur temporel assorti d'un adverbe : "Hier encore", compléments de manière : "soudain", "D'un claquement de doigts"), a laisse le locuteur meurtri, hanté par un questionnement demeuré insoluble. Ce questionnement l'a poussé, peut-être en vain (tournure concessive de l'entête : "N'y aurait-il rien à trouver, il vaut la peine de chercher."), à tailler à son tour la route (métaphore assortie d'un complément de but : "j’ai revêtu mon manteau d’orphelin / Pour explorer le monde", métonymie : "en quête de son rire").

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I) Un homme attachant

1) L'émotion à fleur de peau

D'une grande sensibilité (marqueurs d'intensité : "son coeur trop aimant", "si câlin", comparaison : "comme la part des anges"), ce père n'est pas taillé pour mener une vie sociale ordinaire (oxymore : "ce havre de douleur").

2) L'appel de l'utopie

Il recherche, dans la pureté d'un ailleurs (titre du poème : "La quête", "ces pays étranges / Où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur", métonymie : "son regard bleuté", comparatif : "plus clair que les névés"), sa destinée.

II) Un deuil difficile

1) Une mort imprévisible

Le fils est pris de cours par une disparition aussi précoce qu'impromptue (marqueur d'intensité : "trop tôt", constat amer : "Il n’avait pas trente ans", compléments de manière : "soudain", "D'un claquement de doigts").

2) Un mystère à questionner

Hanté par la vie étrange de son père, il se résout à tailler à son tour la route (métaphore assortie d'un complément de but : "j’ai revêtu mon manteau d’orphelin / Pour explorer le monde", métonymie : "en quête de son rire").

Merci pour ce partage !

   Donaldo75   
16/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Acratopege,

Voici un beau sonnet, sur un thème difficile à traiter en général, du moins sereinement.

"Il est parti trop tôt vers ces pays étranges
Où coulerait le miel dans des ruisseaux en fleur."
J'aime cette image très picturale.

"Mais son cœur trop aimant soudain s’est arrêté
De battre la mesure et l’a laissé sans vie."
Ces deux vers sont bien construits; à la lecture et à l'œil, ça coule tout seul.

Bravo !

Donald

   Anonyme   
18/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème exprimant parfaitement ce qu'est cette "quête", provoquée par l'absence d'un parent.

Cela donne l'impression de n'être pas tout à fait "entier", il y a une part de nous qui ne se réalisera jamais complètement. Et l'on cherchera à palier à ce manque de différentes manières.
Chacun ayant son propre ressenti, mais la vie avançant l'on va vers une autre approche intérieure moins emblématique.

Sujet traité avec délicatesse, tendresse, ce sont des petites phrases par-ci par-là, que je retiendrai, même si je trouve une grande qualité à cet écrit, sa sobriété :

- Il est parti trop tôt
- Son âme a disparu
- De battre la mesure
- D'un claquement de doigt (pour moi phrase la plus marquante)
- Mon manteau d'orphelin

Ce sont comme des petites ondes de choc ...


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