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Poésie libre
Eki : Doucement, tout se délie
 Publié le 13/02/19  -  13 commentaires  -  943 caractères  -  367 lectures    Autres textes du même auteur

Un souffle, un battement, un soupir.


Doucement, tout se délie



Feuilles au tourment
Des mauvaises saisons
Ayant renoncé à leurs fantasques errances

Illusoire tourbillon
Que la spirale du temps

Sans qu’aucune pesanteur ne ploie
Jusqu’au point de non-retour
Rien n’émergera
De la ronde des étoiles
Des jours
Chassant d’autres jours
Sans grand triomphe

Fantaisie impromptue
Où s’effeuille
La sensible beauté des choses
Sur le rose tendre de l’aurore

Écartèle la blessure
Ton hymne aux joies pures
Sur le chemin des résiliences

Mais crois-tu
Que la douceur embrasse la brûlure
Sans résistance

Pâle promesse
Dans la course enjôleuse
Où rien ne repousse
L’inéluctable coup du sort

Peut-être une main sur ta joue
Dissipera l’hivernal trouble
Et te consolera des heures sombres

Puisque doucement
Tout se délie…


 
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   Vincente   
25/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une seule lecture et j'ai l'impression qu'elle aura été suffisante pour apprécier une écriture adroite et sensible. Souvent, il faut "se creuser les méninges" pour dénicher quelque sens profond ou quelque perle enfouie, ici je n'ai pas senti de cachotteries. Ce n'est pas pour autant un sujet facile, ni léger, qui est abordé, mais la cible ne se dérobe pas.
La "lancinance" de la quotidienneté applique son usure et pour ne pas l'exprimer banalement, il faut trouver l'adresse qui a guidé ce poème.
Et je parlais de perle, j'en ai vu une dans cette strophe :
"Mais crois-tu
Que la douceur embrasse la brûlure
Sans résistance"
J'ai vraiment bien aimé ce regard déliant, replaçant dans une patience active les choses à leur place.

   Gabrielle   
28/1/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte redimensionne la place de l'homme dans l'univers avec la notion de temps, omniprésente.

Quelle futilité la vie des hommes qui passe...

Ce texte fera résonance avec d'autres en exposant un point de vue, une certaine perception.

Merci pour ce partage qui évoque une pensée près de celle de Pascal.

Au plaisir de vous lire.

   arigo   
13/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eki,

Je crois devine la dépression hivernale au fil des vers de ce poème.

"Mais crois-tu
Que la douceur embrasse la brûlure
Sans résistance"

J'imagine la douceur automnale qui se fait happer par le froid brulant de l'hiver. J'aime cette idée de doute, qui me fait penser à cette idée d'hiver interminable.

"Puisque doucement
Tout se délie…"

Ici, aussi, j'aime l'idée de la lenteur (personnellement, je trouves les mois de janvier et février interminables) mêlée à ce dernier vers d'espoir car, malgré tout, l'hiver ne dure qu'un temps.

Merci pour ce partage,

Arigo

   Anonyme   
13/2/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Eki,

Le poème se divise en deux parties distinctes. La première va de Feuilles au tourment jusqu’à Sur le rose tendre de l’aurore, la seconde de Ecartèle la blessure jusqu’à la fin, Tout se délie.

Dans la première, vous surplombez le monde et la vie en assénant quelques sentences :

« Illusoire tourbillon
Que la spirale du temps »


« Rien n’émergera
De la ronde des étoiles
Des jours »


Le poète est seul, rien ne le console, puisque même la nature, les feuilles, ont renoncé à leur fantasques errances. La beauté des choses n’est que sensible, on sent que tout cela est dit sans conviction, le rose tendre n’est que celui de l’aurore, passager, volatil. Il y a une grande désespérance dans ces mots légers.

L’absence de ponctuation a ceci de remarquable qu’elle permet de jouer avec les mots, avec leur interdépendance ; elle permet la dualité des sens. Ainsi, les deux vers « La sensible beauté des choses / Sur le rose tendre de l’aurore » sont-ils évidemment rattachés aux deux premiers vers de la strophe « Fantaisie impromptue / Où s’effeuille », mais peuvent tout aussi bien se lier à la suite et se lire ainsi :

« La sensible beauté des choses
Sur le rose tendre de l’aurore
Écartèle la blessure
Ton hymne aux joies pures
Sur le chemin des résiliences »


comme si le poète ne s’adressait pas encore à l’autre, comme si Ecartèle la blessure n’était pas une interpellation à l’autre, comme si c’était la sensible beauté des choses qui écartelait la blessure… Il y a là une magie des mots, de leur entrelacement, il y a là la suprématie de la poésie sur la prose.

Dans le seconde partie, le poète garde ses distances vis-à-vis de l’autre. On sent qu’ils ne se connaissent pas, mais au moins tente-t-il de suggérer un contact porteur de résilience :

« Peut-être une main sur ta joue
Dissipera l’hivernal trouble
Et te consolera des heures sombres »


Mais on pressent que le « peut-être » n’aidera qu’à supporter les heures sombres.

« Puisque doucement
Tout se délie »

Le « puisque » se veut rassurant, comme une évidence qui va venir consoler l’autre, mais on voit bien là aussi que le « doucement » vient tout de suite réfréner les ardeurs.

On aurait tort de ne pas s’attarder sur la forme de ce poème, car elle construit à elle seule le fond du mal-être.

Du côté des bémols : « Ayant renoncé à… » me paraît déjà peu euphonique, mais il est alourdi par le participe présent. Idem pour Dissipera l’hivernal trouble », à cause de la peu harmonieuse et dispensable inversion.

Un plus grand poème, je trouve, qu’il n’y paraît forcément. L’insensible beauté des choses, probablement.

Merci pour elle, Eki.

FrenchKiss
avec des picotements de résilience

   senglar   
13/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Eki,


J'ai eu l'impression à première lecture que le poème s'assombrissait et dans le sens et dans les sonorités à mesure qu'il se déliait ('délitait' serait péjoratif mais techniquement...), les deux vers de la fin tombent 'sur' un couperet - je vois une tête sous un couteau de guillotine (lol) -. J'ai trouvé tout cela remarquablement fait. J'ai envie de relire ce poème, de m'y confronter, d'y chercher le nec plus ultra de l'amer. Ah il n'y a pas de doute ça griffe avec curieusement des images plus tendres tel le jaune au milieu d'un oeuf dur. Curieuse image me direz-vous. Ben oui il y a du coeur de fleur là-dedans, dessous la rude glume (Ithaque vient de m'apprendre ce dernier mot - lol -).

Une excellente lecture pour moi. Merci.

senglar

   leni   
13/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir EKI
La déprime est à l'ombre des mots pour se protéger peut-être L'homme est face au tourbillon de la spirale du temps Et un jour continuera à chasser l'autre Et finalement ce n'est pas le temps qui passe mais c'est
nous qui passons Nous subissons la 4è dimension
On peut jouer la consolante

Peut-être une main sur ta joue
Dissipera l’hivernal trouble
Et te consolera des heures sombres

que penser du"naîf"qui dit le soleil est dans les coeurs
Peut-on négocier avec les lignes de sa main?la gitane prévoit l'avenir
meilleur que le passé
Ce beau texte m'interpelle Merci EKI SALUT cordial Leni trousseur de ritournelles

   Provencao   
14/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle délicatesse! vraiment..

"Illusoire tourbillon
Que la spirale du temps"


Merveilleux illusoire en vos vers, où s'effeuille à mon sens comme une méditation, prenant pour pensées de «rondes des étoiles» façonnées et déconstruites au fil de la poésie. Tout est sensibilité profonde et , informe .

L’harmonie du texte distille l'idée: la fluidité du vers "Écartèle la blessure
Ton hymne aux joies pures
Sur le chemin des résiliences"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cristale   
14/2/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
"Un souffle, un battement, un soupir"

Tel ce poème tout de douceur dans cette désespérance résignée qui traîne sa voile d'ombres.
Ombres des rêves inaboutis, ombres des ans fanés, rien ne vient rompre la dépressive constance des jours quand le bonheur d'ailleurs vient attiser la plaie de l'esprit incarcéré.

"Peut-être une main sur ta joue
Dissipera l’hivernal trouble
Et te consolera des heures sombres"

Peut-être...peut-être pas, je ne le sais que trop...

"Puisque doucement
Tout se délie…"

"l'hivernal trouble" m'a gênée un chouilla..."trouble hivernal" passerait mieux, à mon humble avis mais comme je suis nulle en écrits libres, je fais confiance à l'auteure.

Magnifique poème qui me touche énormément, et quelle délicate écriture !

Merci Eki

Cristale

   papipoete   
14/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Eki
" va, tout s'en va..." et telles feuilles mortes, les pages des beaux jours s'envolent au loin et ne reviendront pas .
Entendre ma voix douce te consoler, n'apaise guère tes tourments, tes plaies à vif te font de plus en plus mal...et si je pose ma main là, sur ta joue...
NB délicate écriture ou chaque vers se délie, pour dire oh combien " l'inéluctable coup du sort " à demain nous lie...

   chVlu   
14/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème comme une fine dentelle délicate. Une ambiance aigre douce qui enrobe les vers.
J'ai juste accroché à
"Sans qu’aucune pesanteur ne ploie
Jusqu’au point de non-retour"
Qui n'ont paru plus "rustiques" que tous les autres
Pour autant la poésie est totalement présente suscitant sensations, évoquant sentiments, dans un partage sensible avec le lecteur.

Devant la feuille blanche tout se délite et finalement peut être qu'en poème tout se délie...

   BlaseSaintLuc   
15/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Toujours autant de lyrisme, mais j'ai eu quelques hachures dans ma lecture, c'est irrémédiablement dû à mon seul fait.

je ne suis pas non plus inconséquemment fan de Pascal.
Cela n’enlève rien à la force du texte.

" Mais crois-tu que la douceur embrasse la brûlure sans résistance "

Adieux donc , la terre est une orange dont on pèle la peau.

   Eki   
27/2/2019

   emilia   
27/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une poésie que j’ai adoré lire ( mais manqué de temps pour commenter…) A-t-elle d’ailleurs besoin d’un commentaire tant il suffit de la lire pour ressentir l’éclat et le charme de sa « beauté » sensible (forme et fond), sa quête de « résilience » où face au tourment la « douceur embrasse la brûlure » et qu’une « main sur ta joue » pourra peut-être consoler comme une feuille fantasque poussée par le vent léger viendra effleurer, apporter la caresse d’une présence apaisante que l’on souhaite à la narratrice…


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