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Poésie en prose
hersen : Désolée [Sélection GL]
 Publié le 12/08/18  -  21 commentaires  -  972 caractères  -  353 lectures    Autres textes du même auteur


Désolée [Sélection GL]



Je suis la terre où tu es né.

La terre qu'a sillonnée ton soc, saison après saison.

Et celui de ton père, celui de ton grand-père. Et ainsi, génération après génération, nous pourrions remonter loin, bien loin dans le temps où je vous ai tout donné : les récoltes, un espoir, un miracle chaque fois recommencé.

Maîtres chez vous. Chez moi.

Puis des projets démentiels alentour m'ont asséchée.

Ton soc impétueux n'arriva plus à me pénétrer. Quand il n'a plus laissé qu'une faible balafre sur ma croûte rugueuse devenue stérile, le temps est venu pour toi de partir.

J'ai vu ta famille de dos, chargée, diminuer jusqu'à n'être plus qu'un point prêt à disparaître. Vous me laissiez à ma misère, moi, devenue l'ingrate plus rude que le caillou.

L'eau du fleuve détourné alimente en énergie les usines où vous êtes maintenant contraints d'aller travailler.

Je suis une terre désolée.


 
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   Anonyme   
31/7/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une bien honnête prose, qui narre une réalité proche de mes convictions, de mon ressenti.
Mettre en scène "la terre" est une belle intention, car nous ne sommes pas sur terre, mais la terre nous porte.

Par instants un peu trop prosaïque à mes yeux : "projets", "énergie" "usine" "travailler" sont des mots qui appartiennent à l'homme pas à la terre.

Un bon moment de lecture amenant la réflexion, j'aime.

Merci du partage,
Éclaircie

   Vanessa   
2/8/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,
Il y a la terre.
Les générations
Industrialisation
Départ
Solitude.

Votre texte est une trame. Je le lis et le reçois comme un plan posé avant l'écriture.
Uniquement.

   Queribus   
5/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une écriture que j'ai particulièrement aimé pour sa simplicité, ses phrases courtes, son sens évident, le tout habilement conduit sans mots superflus et sans phrases inutiles.

Un modèle de poésie en prose. Vous pouvez nous en faire d'autres.

Bien à vous.

   Damy   
5/8/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
La fin des paysans, du paysage et du pays.
Il y a bien eu reconversion: l'industrialisation a atteint l'agriculture. Ce fut l'exode rural. Ce n'est plus 1 soc qui sillonne derrière chaque homme mais 10 attelés à 1 tracteur de 1000 chevaux conduit par 1 seul entrepreneur agricole. Il a fallu agrandir les surfaces par le remembrement et pour ce faire araser les haies.Et pour irriguer créer des retenues collinaires. Nous n'aurons bientôt plus qu'une campagne sans végétation naturelle, sans arbre.

Votre poème, cher(e) auteur(e), chère "terre désolée", fait germer en moi les épis d'une colère que j'ai du mal à contenir. J'ai tourné le dos pour aller vers d'autres moissons. La poésie en est une et quand, en peu de mots, quelques phrases percutantes, elle me fait vibrer en touchant mes cordes sensibles, je ne peux qu'applaudir.

   izabouille   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le sujet est un peu facile mais votre poésie est bien écrite et fort émouvante. J'ai bien aimé le fait que ce soit la terre qui parle.

Merci pour votre texte

   Anonyme   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Hersen,

Ce qui m'a séduite dans votre poésie c'est que vous donniez la parole à la terre qui devient le témoin impuissant de l'industrialisation et de l'exode rural. J'aurais imaginé que cette terre se mettrait davantage en colère et ne reste pas sur un ton résigné. Mais c'est peut-être de son impuissance que découle sa tristesse et ce constat désabusé.

Merci

   Donaldo75   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour hersen,

J'ai assez aimé ce poème parce qu'il est bien tourné et que le thème me plait particulièrement. Néanmoins, j'attendais plus de drame, surtout dans une forme telle que la poésie en prose, et c'est en cela que je ne suis pas emballé au point de me rouler par terre.

Quoiqu'il en soit, sachant à quel point cette forme est difficile, sur un sujet pas forcément simple à traiter, je te félicite du résultat et surtout de sa publication.

A bientôt,

Donald

   Marite   
12/8/2018
La Terre Mère ... ce texte m'apparaît comme un constat se limitant à des observations pragmatiques plus qu'à une prose poétique. A le lire je ne ressens aucun sentiment de désolation, aucune peine, aucune blessure. Peut-être parce que la terre, personnage principal, nous fait part, avec une certaine distance émotive, de ses réflexions. Elle ne nous entraîne pas dans sa sensibilité.

   Gabrielle   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La terre désolée...

Tout d'abord mère nourricière puis ingrate.

Le sort qui est réservé à cette terre devenue narratrice laisse sans voix.

Il est impossible de dire l'indicible...

Merci à l'auteur qui traite ici d'un sujet brûlant et de l"indicible (situation évoquée ici).

Bonne continuation à vous.

Cordialement.

   Robot   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai apprécié le thème de la terre offerte et travaillée par les générations puis altérée au deux sens du terme par la recherche du profit industriel au point de mettre en péril le devenir des êtres qui vivent là.

Par contre le récit me paraît un peu trop rédactionnel, un peu trop raconté pour que l'émotion puisse m'imprégner en tant que lecteur.

   Anonyme   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La terre qui se désole auprès des hommes qu'elle a fait vivre, par ce qu'elle est devenue " une croûte rugueuse et stérile ".
Elle est " désolée ", alors que ce sont les hommes qui l'ont trahie. A cause d'eux, elle est " devenue l'ingrate plus rude que le caillou ".

L'idée est originale.

" L'eau du fleuve détourné alimente en énergie les usines où vous êtes maintenant contraints d'aller travailler ".
A mon avis, cette conclusion aurait mérité une expression plus poétique afin d'être en accord avec l'ensemble du texte.

   hersen   
12/8/2018

   Anonyme   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les choses sont dites simplement, l’apparente simplicité va plutôt bien avec le thème...un thème central, essentiel,et viendra le jour où la terre refera sans l’homme...bon texte pour moi
J’avais proposé une nouvelle traitant le même thème, toi c’est du point de vue de la terre, moi c’etait celui d’un chêne millénaire, on m’avait notamment reproché le point de vue trop humain de l’arbre, cette nouvelle s’intitulait « Quercus ilex » elle avait été refusée.

   papipoete   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir hersen
elle peut être bien désolée la terre, de voir ce que l'homme à trop la saigner, en fit erg caillouteux !
On l'a même assoiffée pour que des golfs verdissent à longueur d'année et dans le pays de ses ancêtres, elle n'est plus que croûte damnée et les hommes suivent le fleuve détourné, jusqu'aux usines où ils vont travailler !
NB je fais parler les bêtes, les arbres et toi tu fais parler notre mère nourricière, qui pleure alors qu'on ne sait plus tirer d'elle, les fruits d'un égard aux sillons, quand le miracle des récoltes voulait dire << vous m'avez bien traitée, respectée ; voyez ce que je vous offre ! >>
Une prose toute simple pour dire de fortes choses, comme ce sanglot << je suis une terre désolée >>

   Anonyme   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Pas
La prose peut être poétique mais non poésie.
Vos ressentiments n'ont rien de poétique. C'est bien d'avoir essayé, c'est heureux d'être sélectionné pour paraître ici, mais que viennent faire de tels écrits en poésie.
Il eut fallu l'identification de la Terre pour exprimer la souffrance de l'abandon, ses suppliques pour retenir les "déserteurs", la promesse de fertilité prochaine, que sais-je un peu de poésie dans ce constat froid de désertification.

   Brume   
12/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour hersen

J'ai aimé la sobriété de ton poème. Une terre désolée, et la tonalité l'est aussi. Le rythme, la ponctuation, les vers simples, rendent bien cet état d'esprit..
Faire parler la terre est une belle idée; Consciente de son sort, impuissante, fragile.

C'est d'une belle sensibilité.

   wancyrs   
13/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut hersen,

Un sujet qui est très d'actualité, une terre de plus en plus désolée. Je retiens :
"le temps est venu pour toi de partir..."
Nous savons que nos jours sont comptés, mais nous continuons de faire comme si tout était normal. En cela ton texte peut être avant-gardiste. Un texte terre à terre qui peut décevoir les amoureux de fortes métaphores en poésie, mais un texte qui a quand même le mérite de dénoncer ce qui peut nous mener à notre perte à tous. Merci pour ça !

Wan

   Anonyme   
13/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte intéressant par son aspect "aride". Il n'y a pas spécialement de recherche dans la formulation, pas de tentative de pousser la poésie. Et je trouve que ça colle bien avec ce que le texte évoque: l'utilisation, puis l'exploitation, puis la destruction de ce sol qui pourtant nous nourri. L'idée d'une écriture séche pour évoquer l’assèchement me plait.

Je trouve le "chaque fois recommencé" en trop, un peu lourd.

Mais j'ai pris plaisir à lire cette poésie en prose.

   Adienog   
13/8/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

J'aime les reflets multiples du titre qui, tous, correspondent parfaitement aux propos du poème en prose.

Ici,la prose délivre clairement son message et s'allie fraternellement à la poésie qui, jusque dans ses silences, résonne de tous les cris d'urgence et de désespoir.

Merci Hersen.

   FANTIN   
19/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Complainte du progrès ou de ce qu'on prétend tel. Le réquisitoire, sans mots superflus, est original mis dans la bouche de cette terre rendue stérile après avoir porté et nourri plusieurs générations d'une même famille. Les images sont simples, fortes et efficaces. La terre est morte et les hommes d'alors, forcés de s'en aller, ne sont plus maîtres de rien, perdent leur liberté et leur humanité.
Un bon titre aussi, riche de sens divers. Merci pour cette lecture.

   senglar   
24/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,


Waouh !... la terre abandonnée parce que devenue stérile, le parallèle avec la femme trop vieille délaissée est inévitable - après réflexion la Terre-Mère - est inévitable. Désolé - ;) - à mon tour hersen pour cette psychologie de bazar (de bazar ? Pas vraiment en fait). Mais votre poème en prose est beau à force de sécheresse et de concision. Dire cette blessure d'une manière presque désincarnée, à la fois forte et prenante mais simplement 'constatative' avec tous les tenants et tous les aboutissants est un tour de force, un exploit. Je le répète : En prose ! Waouh !...

Bravo

Senglar Van Brabant


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