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Poésie néo-classique
Mokhtar : Quoique
 Publié le 28/05/19  -  20 commentaires  -  2450 caractères  -  247 lectures    Autres textes du même auteur

« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou » (Nietzsche)
Lien : « Mon chien, c'est quelqu'un » (Raymond Devos)


Quoique







Le bon maître Devos, inimitable artiste,
Se mit à converser un jour avec son chien,
Concluant chaque échange au ton surréaliste
En ajoutant, finaud, comme dans un refrain :
Quoique…

Et c’est ce mot français que depuis je vénère,
Car c’est lui qui de tout offre l’alternatif,
À chaque certitude oppose son contraire
Pour peu que l’on ajoute, en fin, le supplétif :
Quoique…

Si tout principe est faux dès lors qu'on s'en contente,
Assurément le doute est le sel de l'esprit,
Le sûr cache parfois l’illusion patente,
Après dogme ou credo, la prudence prescrit :
Quoique…

Que l'analyste expert imbu de péremptoire
Ou bien le journaliste aux pouvoirs influents
Accolent plus souvent à ce qu’ils nous font croire,
Jugeant leurs vérités à l’épreuve du temps :
Quoique…

Eh toi le militant, sors de ton sectarisme,
Dans la boîte à sottise enferme tes slogans,
Et pour sortir enfin de ton manichéisme
Joins à tes postulats souvent trop arrogants :
Quoique…

Hautains États à l’Ouest érigés en modèle
Abattant les tyrans au nom de vos valeurs,
Laissant les peuples nus sans guide ni tutelle,
Que votre paradigme évince tous les leurs…
Quoique…

Honte à ce maudit blanc qui vole au misérable
La manne de son sol, à son grand désarroi.
Que celui qui détient le bon carré de sable
Puisse acheter le monde et imposer sa foi…
Quoique…

Le prix Nobel attend, modeste dans la file,
L’ivrogne le précède et l'on crie « a voté ».
Il faut lutter pour toi, Démocratie utile :
Ton élite est la fleur grâce à l’égalité…
Quoique…

Que seras-tu, Thomas, sans espoir pour ton âme,
Feu follet sur le marbre ou sève pour les ifs ?
Ta rigide raison voit s’éteindre la flamme,
Le néant et l’oubli seront définitifs…
Quoique…

Qu’au Jugement dernier, s’il se fait que l’on dresse
De ma vie ici-bas le bilan qu’il se doit,
Que mes rares vertus, que mon peu de sagesse
On veuille nuancer du plus beau mot qui soit :
Quoique…

Quoique…



________________________________

Lignes 11 et 12 : d’après Alain (Pensées)



 
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   Corto   
28/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poète qui sans vergogne s'installe dans les souliers de Raymond Devos a droit à mon intérêt immédiat.

Le discours se déroule avec facilité, par des quatrains souvent réjouissants.

Comme si je lisais du Devos je sais qu'il vaut mieux prendre les multiples arguments au second degré car le plaisir de la forme est ici celui qui passe avant tout. C'est celui qui remplissait les salles de notre grand artiste et faisait éclater de rire le public.

Sur le fond du discours il y aurait beaucoup à dire. Quoique...

   lucilius   
7/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Difficile de rivaliser avec la truculence d'un "Devos". Je trouve ici un texte pastiché avec une certaine finesse et un fil conducteur suffisamment politisé ; quoique...

   BlaseSaintLuc   
8/5/2019
 a aimé ce texte 
Pas
bon, c'est moraliste quand même un peu , j'ai eu du mal à rentrer dans le texte, je veux dire à en trouver la poésie , certes (autre mot qui suspend une idée à son fil) rien n'est certain en somme ! Quoique ...

Devos introduit le "quoique" pour enchainer une suite de jeux de mot équivoque dans son sketch ,c'est drôle.

"Quoique "donc un long texte pour que ce mot suspende en fin de strophe ce qui viens d'être dit !
Ce à quoi l'aquoiboniste répondrai volontiers, mais...


Celui qui pense, s'il croit que c'est faux ferai mieux de fermer sa G, le doute, c'est le recul, le droit de se tromper, c'est ce qui fait changer, avancer.

Donc ni le fond ni la forme ne m'ont convaincu.le plaidoyer est maladroit

   Anonyme   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

J'aime quasiment mieux l'hommage qui est fait à Devos dont je suis
un inconditionnel (nous l'avions vu à Nevers en 1972) que le poème
lui-même.
L'interrogation est intéressante et nous montre bien qu'il n'existe point
de certitudes mais la longueur du texte en rebutera plus d'un dont
je suis le premier.

Personnellement, je pense qu'une épuration s'imposerait.

Alors, bien sûr, ce poème contient de beaux vers mais ils sont
tellement noyés dans ce verbiage qu'il n'est point aisé
de les extraire.

Au final, un bon questionnement noyé dans son jus.

   papipoete   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Mokhtar
Je pense en vous lisant tout comprendre...quoique...
Parvenu à la fin de votre texte, je crois avoir tout retenu...quoique...
Toute maxime est ici fort bien débattue...quoique...
NB le tout est servi par une armada de dodécasyllabes, peut-être vrais alexandrins...quoique...

   Anonyme   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Qui ne pense pas à Devos ? à chaque fois que l'occasion se présente d'employer cette conjonction avec, toujours, une connotation d'humour.
Ici elle tient lieu d'anaphore et remise en question.

Le grand nombre de strophes érode un peu - à mon sens - l'intérêt suscité par l'idée.
La troisième strophe me paraît être la plus adaptée au propos.

   Castelmore   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La prosodie parfaite... l’auteur connaît et maîtrise !

Au service d’une remise en cause de nombreux principes, à priori, états d'âmes et autres idées politiquement correctes... autrement dit tout ce qui parait « évident » pour certains, se lisent très agréablement des alexandrins fort bien « balancés »,- dont quelques perles,- entre ce refrain qui interpelle : quoique.

Un seul regret pour ma part. La référence à Devos me semble trop appuyée de sorte que le lecteur s’attend à un texte plus sarcastique, plus calembourgeois et peut se trouver déçu...quoique... ce ne fut pas mon cas ... dès la deuxième lecture et les suivantes

De très belles réflexions très bien et poétiquement formulées.

Et que pour chacun s’applique l’ultime vérité :

«Que mes rares vertus, que mon peu de sagesse
On veuille nuancer du plus beau mot qui soit :
Quoique… »

 Merci pour le partage.

   poldutor   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mokhtar
J’ai aimé ta poésie, tout le monde en prend pour sont grade, surtout les « monsieurs «  je sais tout », les péremptoires. Gabin disait en son temps : « je sais que je ne sais rien »
Personne ne détient la vérité absolue. Restons modestes.

Belle poésie en bons alexandrins, peut être un peu longue, je ne pense pas que l’auteur ait voulu faire un pastiche du texte de Devos, il lui prend juste l’idée du : quoique, et moralise.
Cordialement.
Poldutor

   Anonyme   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Bien que n'étant pas fan de Raymond Devos, et donc ne connaissant aucun de ses sketchs ( vous n'y êtes pour rien !) , j'ai toutefois bien aimé l'originalité de votre poème avec ce " quoique " à chaque fin de quatrain qui selon moi lui apporte un réel plus .
Oui une poésie un peu longue, mais quand les alexandrins sont parfaits ,et le sujet ma foi, plaisant , on apprécie.

Mention spéciale pour la photo d'illustration qui va parfaitement avec votre écrit !

   Vincente   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Captation très inspirée de ce mot tout fuyant mais qui invite tant à la nuance. Un poème comme une déclaration de remise en cause des certitudes, celles qui grippent un système, trompent et tuent à l'occasion. J'adhère complètement au plaidoyer, voici pour le fond.

La forme est originale, je ne parle pas de sa prosodie en l'occurrence agréable à lire, non je veux souligner la disposition intellectuelle dans laquelle l'auteur a placé son argumentaire. Tout le développement progresse adroitement : un artiste incontestable comme porteur du projet, un mot qui utilisera les saillies rythmées de l'anaphore pour ne pas se faire oublier, et cette "incarnation" dans des situations réalistes et engagées.

Tout cela a été pour moi très réjouissant et ici, dans l'instant, je ne sens pas de "quoique" poindre au-delà de mon ressenti, ni de "couac" d'ailleurs qui m'aurait échappé !

   senglar   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Mokhtar,


A égalité avec Cabu Raymond Devos est l'un de mes maîtres... et il n'y a pas dans ce cas double de "Quoique..." qui tienne :)

Mes deux strophes préférées sont les strophes 6 et 7 "Quoique..." avec Devos tout soit bon à prendre par lui inspiré :)

Qui est ce Thomas ? Celui qui ne croyait que ce qu'il voyait - sans doute - mais je préfère l'éventualité que ce soit votre prénom :)) Sinon ben il vous reste toujours la possibilité de vous faire rebaptiser si vous l'êtes déjà. Lol

Dites-moi cela ferait une belle épitaphe :
"QUOIQUE..."
et il n'y a pas de "Quoique..." qui tienne :)))
Bien sûr il n'y a rien qui presse hein !
Mais non pas "Quoique..." ! lol


Merci pour ce bel hommage, un peu didactique par rapport à sa truculence extra clownesque, à un Maître du Verbe Absurde très Philosophe.


Senglar

   plumette   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mokthar,

Bien occupée côté nouvelles, j'ai du mal à suivre côté poésies! mais là je me suis régalée avec ce Quoique qui n'est pas un Couac, en alexandrins, et avec un propos qui épingle bien des travers de notre temps.

je suis curieuse de connaître le temps passé à l'écriture, si vous y êtes revenu, si le fil a été facile à suivre, voilà que je m'intéresse à la fabrique! car un tel exercice me parait totalement hors de portée.
Un bien bel hommage à ce grand humoriste qui me manque!

Plumette

   hersen   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Si le talent de Devos n'est plus à démontrer et qu'il est bien encore à l'ordre du jour, j'ai une petite réticence.

je trouve que le strophes, nombreuses et gérant chacune un thème précis, sont un peu trop nombreuses et font un effet "liste".
Dans ce rythme très régulier, on attend trop ce "quoique", il ne surprend pas, ou plutôt non, c'est le contenu des strophes qui ne surprend pas.

Aborder ce quoique de façon plus universelle en abusant d'absurde (qui renforcerait la force de ce mot) aurait eu pour moi un effet plus prégnant.

Néanmoins, je reconnais tout à fait un fort bon travail d'écriture.

Merci de la lecture !

   STEPHANIE90   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Mokhtar,

Voilà que toute mes belles certitudes volent en éclat.
Quoique...

Ah, ah, ah !!! J'adore Raymond Devos, toujours le mot qu'il faut pour nous titiller l'égo.
Allez, je vais m'en prendre une petite tranche.
Quoique...
Votre dernière strophe est juste spectaculaire !!!
"Qu’au Jugement dernier, s’il se fait que l’on dresse
De ma vie ici-bas le bilan qu’il se doit,
Que mes rares vertus, que mon peu de sagesse
On veuille nuancer du plus beau mot qui soit :
Quoique…"

J'applaudis l'artiste poète, un grand merci pour cet hommage à ce grand monsieur Devos,
StéphaNIe

   Stephane   
28/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Du grand Raymond Devos, quoique...
Il y a de l'esprit, du verbe, du phrasé "philologique", si j'ose dire.
Un texte bien rythmé qui se lit avec plaisir, sinon avec délectation.

Bravo !

   jfmoods   
30/5/2019
I) Un monde pétrifié

Les autorités morales ("l'analyste expert", "le journaliste", "le militant", "Hautains États à l'Ouest", "ce maudit blanc", "Thomas") déversent à flux tendus leur prêt-à-penser.

II) La facétie, rempart contre l'encroûtement des consciences

S'appuyant sur un sketch de Raymond Devos, célèbre humoriste de l'absurde, le poète invite le lecteur à ne pas s'en laisser conter, à s'affranchir de ces carcans idéologiques.

Merci pour ce partage !

   Mokhtar   
3/6/2019

   Pouet   
3/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

parfaitement en phase avec le fond du texte, je me méfie pareillement de la Vérité, encore plus de celui qui prétend La détenir.
De la même façon, je fuis le manichéisme, les raccourcis, la douce couche de ronces des joyeuses évidences...

Avec l'hommage à Raymond aussi , je me sens très à l'aise, particulièrement friand de cet humour surréaliste, humain et tendre.

Pas de quoique dans mon adhésion.

Je vous laisse, j'ai mon billet pour Caen dans la gueule de mon chien qui m'attend au rond-point.

   Anonyme   
5/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Mokhtar,

Si c'est Devos que semble être au-devant de la scène, c'est bien le ''quoique'' qui m'interpelle.

Comme toi j'aime ce quoique qui ouvre les perspectives, pousse à l'introspection et empêche guilleret les assommantes certitudes.

Une belle manière d'en jouer pour désacraliser/démystifier l'analyste expert – le militant – les hautains États à l'Ouest – le maudit blanc – le prix Nobel – Thomas et le Jugement Dernier... et tout ce que l'on voudra bien y rajouter.

Pour ce qui est du respect des règles du Néo-Classique, bien entendu (what else ?) je laisse les spécialistes seuls juges. A chaque baudet son soc !:))

Merci pour le réjouissant moment passé à te lire,
Et à te relire encore...

Cat

   cherbiacuespe   
14/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Raymond, maître de tous ceux qui aiment le rire par le verbe -et le complément- méritait-il qu'on releva ses effets pro verbaux? Sans aucun doute!
Je vois là un bel hommage à notre regretté jacasseur de talent et je salue l'artiste qui le lui rend.


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