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Poésie classique
Mona79 : Ultime quête
 Publié le 18/11/12  -  12 commentaires  -  1246 caractères  -  216 lectures    Autres textes du même auteur

Oh combien de marins, combien de capitaines,
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis…
Victor Hugo


Ultime quête



Il s'en va vers le bleu des pays d'outre-tombe
Où se perdra sa voix, suppliant quelques dieux,
Comme ceux qui sont morts la face vers les cieux,
Sans atteindre ce but pour lequel il succombe.

Les lèvres du malheur ont étouffé les cris
Qu'une soif dévorante a figés sur son masque,
L'écho disperse au loin la dernière bourrasque
Qui ravage ses traits précocement flétris.

Ses yeux, à demi clos sur sa vaine souffrance,
Pour un dernier adieu rassemblent son passé,
Puis l'ombre d'un écran sur son regard lassé
Signe un traité de paix offrant la délivrance.

La dune s'est creusée aux rides du soleil,
À l'horizon, tressé de regrets et de cendre,
Le ciel baigné de pourpre a vu le soir descendre
En plongeant ses doigts nus dans son dernier sommeil.

Déjà les prédateurs, dont le souffle pantelle,
Disputent sa dépouille aux funestes oiseaux :
Leur macabre festin démantèle ses os,
Écartelant sa chair en lambeaux de dentelle.

Qu'importe si son corps n’a qu'un linceul d'oubli
Et nul pour le bercer d'une ultime prière ;
Il atteint à genoux son arche de lumière,
Messager de l’étoile, en son rêve accompli.


 
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   Damy   
27/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très bien écrit mais j'ai l'impression d'avoir déjà tout lu sur le macabre.
Difficile de faire original sur ce thème. J'ai cru un instant que l'histoire allait rebondir avec "Puis l'ombre d'un écran...", mais non, elle s'enfonce jusqu'à la conclusion évidente, banale, sans surprise, de la mort comme délivrance.
Si je suis séduit par la qualité de l'écriture, je ne le suis pas par le traitement du thème. Désolé.

   Miguel   
29/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hé bé ! Je m'apprêtais à déplorer l'inconscience d'un qui ose copiner avec Hugo, mais je dis "respect". A part les vers 2 et 12, que je trouve moins élégants et un peu obscurs, plus faibles disons, et la dentelle malvenue du vers 20, le reste est admirable par son souffle épique, son rythme soutenu, ses images fortes, son sens du tragique.
Il ya quelques vers sublimes.

   stellamaris   
31/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
De la poésie classique comme je l'aime, j'aime ! Superbe !

Le rythme est parfait, les images belles, le contraste entre la souffrance ici-bas et la lumière entraperçue saisissant...

On ne saura rien de ce but qu'il n'a pas atteint... Mais qu'importe ? Ayant franchi le seuil, il n'a plus aucune envie de regarder en arrière, et tout ce qui est passé, ou tout ce qu'il a laissé de l'autre côté - sa dépouille en train d'être dévorée par les charognards - n'a plus la moindre importance ! c'est ce que montre remarquablement le distique final, et c'est finalement tout le mouvement du poème !

Avec toute mon amitié.

   CharlesVerbaud   
18/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quand douze syllabes font un vers : de la poésie ! Sur la technique, je n'ai rien à dire, sauf la rime pri-ère / lumière.

Par contre le sujet me semble manquer un peu de tension, de souffle. J'imagine bien le mort, la main tendue vers un soleil implacable, cadavre desséché sur une dune, guetté par les charognards. On ne saura pas son but, qu'importe, mais j'ai une désagréable impression de manque à la fin de ma lecture, peut-être même de déjà lu.

   pieralun   
18/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Mona

Tu es sans nul doute un de nos meilleurs auteurs classiques.

Tes vers sont La musique: ta connaissance de la prosodie est sans faille et le rythme est fluide, sans le moindre accroc.
Tu ne rechignes pas à introduire métaphores, comparaisons, ta poésie est riche.

Mais j'ai de la difficulté à pénétrer au cœur de tes textes, l'émotion n'est pas là, je reste un peu en dehors.

C'est difficile à expliquer, mais je crois que, pour moi bien sûr, le champ lexical du thème est trop fourni: par exemple, sur la 2eme strophe, en relation avec la douleur de ce voyageur de la mort, on trouve: "malheur, étouffé, cris, soif dévorante, bourrasque, ravage, flétris". Les métaphores foisonnent également.

Pourtant, pris individuellement, les mots sont beaux beaux, les métaphores sont classique mais inspirées. Peut-être qu'une densité moindre permettrait aux éléments de ce poème de respirer, peut-être alors les verrais-je sous leur meilleur angle et non noyés dans la masse. Pour apprécier sur la mer la beauté d'une forte houle, ne faut-il pas des moments intercalés d'accalmie?

Voilà, cela ne m'empêche pas de te considérer ce que tu écrit.

   leni   
18/11/2012
L'écriture est parfaite Les images foisonnent et sont peaufinées Mais après deux lectures je n'ai ressenti aucune émotion Mais ceci n'est qu'une impression personnelle que je voulais vous transmettre Bien cordialement Leni

   brabant   
25/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Mona,


C'est beau, c'est majestueux, c'est tragique ; il y a un souffle épique qui survole cette quête, une dignité à tout prix en même temps qu'un combat à la Pyrrhus, une lutte désespérée pour être reconnu face au grand silence du ciel, une volonté de culbuter les dieux et les étoiles, une volonté de grandeur et de reconnaissance.

HE ! J'SUIS LA ! VOUS M'VOYEZ PAS ! J'AI FAIT MON BOULOT ! J'AI VECU !

Mais les dieux et les étoiles sont silencieux.


"Ultime quête", impossible, d'un Graal qui aboutit à une reddition qui se donne des allures de victoire. Les dieux et les étoiles sont sans pitié, sans états qui laissent leurs adorateurs à leurs âmes et leurs quémandeurs de miracles aux charognards de tout poil et à plumes. Ils ne sont que maillons de la chaîne, vertèbres ou phalanges, bout d'os, osselets qui s'accommoderont de la brillance d'une étoile, perles de mort témoignant de perles de vie, et c'est déjà beaucoup. Hosties grignotées dans un graal dont ils n'auront pas distingué qu'il était leur berceau et non pas l'arceau couvert de gaze et de dentelle, leur banc et non pas la tonnelle pleurante de fleurs...

Pauvre d'eux, miraculeux reliefs sous un couvercle, poudre calcique sous une cloche à plat !

Ils cherchent le graal dans le ciel sans se rendre compte qu'il l'ont sous le cul !

Et interpellent !

Burnout mystique !


Ben oui quoi ! il faut savoir ne pas mourir pour mourir bien. ne pas mourir est la meilleure façon de bien mourir.

Merci, Mona mon Amie, de m'avoir révélé ma philosophie.

Me voilà ouvert donc immortel !

lol :D

A Te relire très vite. Grand bravo à Toi !

   Anonyme   
18/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Hello l’Amie Mona… J’ai lu et relu, cherché la métaphore, sans la trouver, et me suis interrogé sur la personnalité de ce « Il » qui débute le poème…
J’en suis arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’un naufragé du désert mais dans ce cas je ne comprends pas le dernier quatrain et surtout les deux derniers vers :
« Il atteint à genoux son arche de lumière
Messager de l’étoile, en son rêve accompli. »
Peut-être me fourniras-tu la clef de l’énigme ?

Pour ce qui est de la forme, l’écriture classique est respectée si l’on fait abstraction des rimes lumière et prière (synérèse et diérèse) qui semblent aujourd’hui admises par Oniris.
La chair en lambeaux de dentelle me fait aussi un drôle d’effet même si je comprends que la rime commande.
J’allais oublier l’écran du vers 11 dont je ne saisis pas le sens et qui me semble déplacer dans ce contexte.
Bon, voilà l’autopsie terminée… « Il » s’en est allé sans que l’émotion m’étreigne vraiment car je ne sais toujours pas qui « Il » était.

Belle écriture (comme d’hab.), de jolis vers mais un trop grand flou sur ce personnage imaginaire.
Merci Mona, et bonne journée.

   Labrisse   
19/11/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
La beauté est une essence, l’esthétique… une science.

La Poésie est l’abandon à la Beauté, sans aucune condition négociable !


Ce poème, par désir esthétique, à cru faire bon dans le souffreteux… l’écorchure.

Après moult lectures, IL, le maladif, un type, se jette à la mort dans des formules où, tout crie, déchire, supplique, cadavérise pour, à la fin de l’envoi, nous servir une déité (délire) à base d’étoile de message, d’arche, d’accomplissement d’un rêve.

De Malraux l’on retient que le XXI siècle sera spirituel ou ne sera pas.

La forme même très réussie de règles savantes, ne peux pas se substituer à la vibration confiée de l’âme.

Edit: je suis revenu le relire et ma pensée est qu'il trouverait sa place au millieu de pieces plus facilement compréhensibles... je ne suis pas éditeur, je ne sais si celà amène à la critique, mais c'est ce qui me vient à l'esprit...

Bien à vous. /Edit.

Labrisse !

   Anonyme   
19/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue avoir eu du mal avec le sens. Je ne suis pas, non plus, très emballé en général sur ces poésies à la fois tristes et langoureuses ou la mort rôde et survient souvent à la fin. Je trouve le procédé narratif intéressant d'avoir décalé cette mort pour laisser place à une chute morale (aux tonalités de "La quête" de Ferré qui résonne d’ailleurs tout au long du texte jusqu’à ce « messager de l’étoile »).
La lecture des rimes rend bien la tonalité générale (mis à part ce "pantelle" assez étrange), mais je reste sur ma faim concernant le propos. Même si je crois que la brume de mystère est poétiquement voulue.
Quelques petits accrocs : Le pluriel de "quelques" vers 2, "vaine" vers 9, est-il le reflet de l'opinion de l'auteur ? Le singulier de "cendre" vers 14, et le "nul" du vers 22 qui donne : son corps n'a nul pour le bercer" faussement poétique à mon avis.
En revanche, c'est prosodie, prosodie.

   Mona79   
25/11/2012

   Anonyme   
14/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup cette poésie pour trois raisons: La première, je trouve que ce voyage est inattendu et très bien raconté. Ensuite, le macabre est presque rendu "beau" par toutes ces métaphore. Enfin, il y a un travail très intéressant pour les rimes de cette poésie.


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