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Poésie néo-classique
Myo : L'au revoir
 Publié le 06/05/21  -  16 commentaires  -  1053 caractères  -  303 lectures    Autres textes du même auteur

« Il n'y a qu'une minute de la vie à la mort. » Chateaubriand


L'au revoir



Elle prit dans sa main la petite main blanche,
Si fragile et légère à l’aube du départ,
Pour mieux la retenir où l’espoir se retranche,
Dans l’incongru toujours qui devient seul rempart.

Comme un oiseau blessé qui se sent pris au piège,
Elle était molle et tiède à l’appel du désert,
Mais se donnait encore, au creux du privilège,
De tant de souvenirs, tel un livre entrouvert.

Longtemps, elle effleura la peau fine et fripée,
Des services rendus, du travail écorceur,
Modeste vie tremblante à la sienne agrippée,
D’un geste d’abandon en quête de douceur.

Alors que voici peu, elle y trouvait refuge,
Aujourd’hui sa tendresse, au destin révolu,
Est le dernier cadeau que le ciel lui adjuge,
Avant de l’embrasser d’un silence absolu.

Le chagrin se fait lourd, la flagrance est amère,
Dans un dernier soupir qui signe l’au revoir,
Quand glissent quelques pleurs sur la main d’une mère
Et s’égoutte le cœur où l’amour va pleuvoir.


 
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   Anonyme   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

Classique ? non. Mais j'aime bien ce poème délicat tout en douceur
et retenu même si 2 bémols viennent ralentir mon engouement :
le travail écorceur, l'adjectif est affreux dans ce contexte, l'auteur
aurait du se contenter d'une rime suffisante
Et l'énoncé du dernier vers qui me semble bien tortueux même
si l'on comprend à peu près ce qu'il veut dire.

Mais bon, les beaux vers l'emportent largement :
Si fragile et légère à l’aube du départ
Comme un oiseau blessé qui se sent pris au piège,
D’un geste d’abandon en quête de douceur.

Entre autres.

Un beau texte dans son ensemble.

   domi   
23/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème touchant, dès la première strophe.

Si sensibles deux premiers vers :
"Elle prit dans sa main, la petite main blanche, Si fragile et légère à l'aube du départ"...

(la virgule après « sa main "est-elle indispensable ?)

Cette main de maman qui nous avait tant réconforté, aujourd'hui les rôles sont inversés..

Les rimes sont belles ; juste un petit regret à la strophe 4 pour le son U présent aux 4 vers (un autre son, un vers sur deux, aurait davantage "colorer" la strophe).

Le E non élidé de "vie" empêchera sans doute la catégorie classique.

   Luz   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Myo,

Un magnifique poème qui amène quelques larmes au bord des yeux.
Vraiment, je suis touché par ce texte sensible et tout en retenue.
Je n'y connais pas grand-chose, mais je me demande pourquoi ce poème n'apparait pas en catégorie classique.
Je ne citerais pas de passage particulier, tout est si beau, si vrai.
Bravo !

Luz

   Castelmore   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très joli poème plein d’émotion qui au travers de ces mains qui se touchent avant de se séparer à jamais dit tout le lien d’amour qui nous unit à notre mère.
Quelques passages touchés par la grâce sont ternis par d’autres où les mots choisis -comme les inversions- « écorchent » à la lecture.
Merci pour le partage

   papipoete   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Myo
Avant qu'ils viennent, soient tous là, elle va mourir la maman...une toute dernière fois, mère et fille se parlent sans dire un mot, et tout l'amour de l'une pour l'autre se lit au creux de ces mains.
L'enfant même devenue femme, est toujours la chérie de celle qui va partir, et qui sur ce quai de départ, veut retenir cette âme que l'au-delà rappelle... mais peu à peu ses doigts peinent à serrer, ce regard perdu va s'éteindre.
NB que n'ai-je entendu dans le couloir d'hôpital, antichambre de la mort d'un être aimé qui va partir " il faut la laisser monsieur ! vous la retenez ! "
Et chaque fois, il suffît qu'on laissa le mourant sans visite quelques instants, une heure ou moins pour que ses yeux à jamais se ferment...
de fort beaux vers pour évoquer ces derniers instants, où la vie défile à toute vitesse dans un flash-back en noir et blanc.
La 4e strophe est ma préférée, avec son 4e vers si lourd !
" néo-classique " ? comme c'est bizarre !
je ne pense pas que les bémols soient des oublis :

3e strophe ( vi/e )
4e strophe ( peu/elle ) hiatus
............... ( lui/adjuge ) hiatus

ces erreurs sont sans doute " volontaires "
mais bien sûr que cela n'enlève rien à la qualité du récit !

   Anonyme   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,

Une très belle poésie émouvante, touchante même par l'au revoir lui-même bien-sûr mais aussi par la beauté et la retenue émanant de ces bien jolis alexandrins.

Je n'en citerai aucun, tout comme je ne parlerai pas de la prosodie, je n'en ai pas envie ; je préfère en rester à mon ressenti quand au fond de ce joli poème

   assagui   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
je ne viens que trop rarement en ce jardin de mots. Il me faut une dernière joie de grand-père à vouloir partager avec vous tous et la pluie qui abreuve enfin mon jardin d'eau ce matin pour, d'un hasardeux clic découvrir cet "au revoir".
Je le lis, le relis et ne puis m'en défaire, que s'il n'était mon jardin, je n'aurais rien d'autre à faire!
bravo!
ps: le dernier vers est un bijou!

   Damy   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème émouvant qui n’est pas sans me rappeler « Sur les sentiers perdus » de Cristale.
J’ai juste eu un peu de mal à la 1° strophe avec ce vers :
« Dans l’incongru toujours qui devient seul rempart ».
Chaque strophe contient une pépite dans l’expression du chagrin du dernier au-revoir :
« Elle prit dans sa main la petite main blanche,
Si fragile et légère à l’aube du départ, ».
« De tant de souvenirs, tel un livre entrouvert ».
« Longtemps, elle effleura la peau fine et fripée,
Des services rendus ».
Les deux dernières strophes atteignent le summum et m’arrachent le cœur. Le dernier vers m’arrache des larmes :
« Et s’égoutte le cœur où l’amour va pleuvoir ».

Merci, Myo, pour ce poème qui m’a beaucoup touché.

   inconnu1   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
La dernière fois, j'avais particulièrement apprécié la première strophe. Cette fois ci je ferai le choix de la dernière, de toute beauté. Beau poème plein de douceur et d'émotion.

J'ai un seul petit reproche, c'est le choix de raconter l'histoire à la 3eme personne du singulier. A qui correspond Elle, une personne en particulier ou une fille en général qui veille sa mère. Racontez vous l'histoire de quelqu'un ou une situation de vie ? L'histoire aurait peut être été encore mieux incarnée en utilisant le Je... ou en donnant un prénom à Elle

Bien à vous

   Miguel   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème m'aurait déjà beaucoup ému en temps ordinaire, par ses images, son lyrisme tendre et contenu mais frémissant, affleurant, par la douce mélodie de ses vers, mais il tombe deux ans, à quelques jours près, après la mort de ma maman, et me rappelle comme si je la revivais chaque détail et chaque instant de cette douloureuse épreuve. Merci Mio d'avoir, par hasard, mis vos mots sur mon ressenti (mais Hugo aime à écrire : "Le hasard, oui plutôt la Providence ...")

   apierre   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De très jolis vers pour exprimer cet au revoir à une mère qui s'en va.Un délicat poème ,touchant et qui ne tombe pas dans le pathos.
Des moments douloureux finement évoqués :l'amour est plus fort que le chagrin.Ma préférence pour les deux dernières strophes .

   Davide   
7/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Myo,

Un poème qui embrasse son sujet - un sujet aussi douloureux qu'universel - avec la pudeur qu'il faut, une main qui nous accompagne et tire le fil des larmes et du temps qui s'égrène au chevet de cet "au revoir" (le titre lui-même est une litote). Toutefois, je ne comprends pas bien le choix du passé au début (alors que la dernière strophe est au présent), et regrette presque celui d'une énonciation à la troisième personne... mais je mettrai ces choix stylistiques sur le compte d'une discrétion assumée, d'une "éloquente pudeur".

J'ai beaucoup aimé, donc, lire cette "main" qui s'est donnée toute une vie durant, aux autres, à son/ses enfant(s), cette main qui s'est donné du mal, aussi, une main ouverte comme un livre où sont inscrits mille et un récits.

A mon avis, le poème aurait gagné à un peu moins s'éparpiller, plus de précision et de concision lui auraient, je crois, fait gagner en intensité, en prégnance des sentiments, car j'avoue m'être laissé dévoyer par certaines expressions : "molle et tiède" (v6), par exemple, pas très joli dans le contexte, et achevant un trop grand nombre de qualificatifs pour une seule "main" (la main n'est-elle pas déjà "petite", "blanche", "fragile" et "légère" ?). Ce n'est pas cette main qui m'intéresse en fin compte, mais ce qu'elle dit, les souvenirs gravés dans les replis de son histoire, passerelle émotionnelle entre elle et son enfant et l'habileté de la poétesse à en exsuder toute la quintessence poétique !
Puis, autres exemples, l'expression abrupte "alors que voici peu", de même que les mots "écorceur" et "adjuge" m'ont, je dois l'avouer, extrait de l'intimité dramatique.

Dernière chose : arrivé à la fin de la quatrième strophe, j'ai trouvé beau le silence recueilli, tout en retenue, et qui s'imposait de lui-même après le chapelet des souvenirs. De fait, la dernière strophe m'a paru en trop, trop en dire, trop en faire, trop s'épancher ; à vouloir à tout prix un climax poétique, les deux derniers vers flirtent, à mon sens, avec l'emphase. Ce poème se serait bien passé de cet excès de lyrisme...

Mais voilà, je retiendrai de ce poème le souci du travail bien fait comme toujours chez l'auteure, la délicatesse de l'écriture et une émotion tendre emmaillotée dans chaque vers.

   Cyrill   
7/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup de douceur et de délicatesse.
De la pudeur aussi.
De jolies formules aussi dans l'ensemble, mais des tournures parfois moins heureuses :
"Dans l’incongru toujours qui devient seul rempart."
Assez maladroit, à mon goût.
ou
"D’un geste d’abandon en quête de douceur."
Je n'en comprends pas vraiment le sens. Qui ou quoi est en quête de douceur ?

Merci pour cette lecture
Cyrill

   Malitorne   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Un peu tire-larme cette poésie quand même, vous y allez fort avec l’émotion. Mais bon, le résultat est efficace, on est ému par la scène que l’on visualise bien d’une fille tenant la main de sa mère agonisante. (Au début j’ai cru que c’était la main d’un enfant, là on tombait franchement dans le mélo !) Il y a de jolis passages mais d’autres à la formulation étrange qui frôlent le non-sens : « Pour mieux la retenir où l’espoir se retranche / Dans l’incongru toujours qui devient seul rempart. »
Quoi qu’il en soit ça reste un bel hommage.

   Myo   
9/5/2021

   Yannblev   
10/5/2021
Bonjour Myo,

Un thème bien délicat à traiter mais la retenue relative dans les images, les sentiments relatés et la forme néo-classique parfaitement menée et maîtrisée permettent d’éviter les écueils d’évocations semblables où le pathos est toujours en embuscade.

Ici c’est bien l’émotion qui gagne… elle gagne toujours quand un poème appliqué la sublime.

Merci du partage.


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