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Poésie libre
Reggio : Pipi dans la neige
 Publié le 10/07/10  -  12 commentaires  -  1233 caractères  -  232 lectures    Autres textes du même auteur

"On met longtemps à devenir jeune."
Pablo Picasso


Pipi dans la neige



Je m'écrirai je t'aime en faisant pipi dans la neige,
Je mangerai des tartines en attendant mon retour,
Et ferai des cabanes dans les arbres tout autour.

D'une corde, j'égrènerai de délicieux arpèges
Qui monteront haut dans les branches d'où pendront
Des fruits bizarres aux couleurs étranges dont la saveur
Prendra la forme d'un méchant escogriffe voleur
Aux relents acides et maigres de ses auréoles de sueur.

Il aura souillé la neige avec mes je t'aime,
Il aura mangé mes tartines quand j'aurais eu faim,
Il aura brûlé mes cabanes et la forêt qui allait avec.

Alors, furieux d'avoir perdu tous mes jouets,
J'irai là où il se cache, pour lui arracher la tête,
Et m'en faire un ballon qui flotte, et qui éclatera
Quand je lui ferai pipi dessus.


 
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   jaimme   
26/6/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le sens que je donne à ce poème, aidé de l'incipit, est celui du rejet du soi raisonnable. Le refus de grandir pourrait-on dire. L'enfant qui est en soi s'amuse comme un enfant tout en attendant le soi adulte. Celui-ci survient et détruit les aspects enfantins, mais le soi enfantin se rebelle et détruit définitivement (?), violemment et en s'amusant (ça c'est parfaitement l'enfant, bien vu) l'adulte raisonnable.
Peter Pan tu as raison nous dit l'auteur!
J'aime. Simple, intelligent, efficace, poétique.
Merci.

   tibullicarmina   
10/7/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Cette lecture est un échec pour moi. Même en retournant la chose dans tous les sens, je ne peux goûter la poésie de ce "pipi dans la neige".
Et puis le poème est par trop inégal. Le premier vers est vaguement grossier, les deux suivants sont piètres et naïfs.

La deuxième strophe est la plus poétique de toutes avec un certain rythme, de bonnes images.
A quelques toutes petites exceptions près, les deux dernières strophes ne ressuscite en rien pour moi la magie de l'enfance, ce que la deuxième strophe commençait de faire avec un certain bonheur.
Elles me montrent au contraire tout ce que l'enfance à de plus grossier et de plus cruel ("pour lui arracher la tête"...).
Tel que ce poème est écrit, il ne me parle pas et ne m'offre que peu de poésie.
Un + pour la deuxième strophe qui me prouve que l'auteur est capable de poésie (du moins, que je suis capable de goûter).

   Maëlle   
3/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
J'aime bien cette dualité (être deux personnes en désaccord, c'est une sensation que je connais). J'aime bien la construction en miroir des deux premières strophes. J'aime beaucoup moins la violence de la dernière. Sur le plan psy (de magazine), l'impossibilité de s'accorder avec soi même. Sur ce que je comprends, ça donne un blocage à l'adolescence: l'enfant et l'adulte restent en conflit, toujours.

Du moins dans le poème.

Et puis, bon, zut: c'est quoi ces façon de faire pipi partout?

   brabant   
10/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh bien, vous n'avez pas de souci à vous faire; "jeune", vous l'êtes redevenu.

Ce texte est une réussite, d'une fraîcheur, d'une naïveté, d'une bravoure... enfantines.
J'y retrouve tout: l'innocent et espiègle pipi, les tartines en-cas, les cabanes dans les arbres. L'essentiel en très peu de mots.
L'imagination avide de frayeur aussi: votre croquemitaine est un "méchant escogriffe voleur". Redondance volontaire de l'enfant imaginatif qui aime se réraconter les mêmes histoires, qui joue à se faire peur, mais rattache l'objet de sa frayeur à quelque chose de non-déstabilisant: "ses auréoles de sueur" gardent le lien avec le familier, avec le connu. Ainsi il pourra garder le contrôle de la situation.
Les méfaits de celui-ci tiennent effectivement davantage de la mesquinerie, méchante taquinerie tout de même que de la ""véritable méchanceté mauvaise"", folie meurtrière - voilà que je redeviens enfant moi-aussi - il saccage, il n'y a pas de perversité chez ce personnage.
Très bon la maladresse voulue: "...et la forêt qui allait avec". Parfum d'authenticité.
Et l'enfant pourra se venger, jubilatoire (il jubile à l'avance, et pourrait jubiler mille fois de la même façon, je le vois saliver...), dans un imaginaire infantile déjanté: la quête, la chasse, la tête arrachée (trait grossi par jeu), le ballon, le pipi dessus !...

Une très bonne surprise que ce texte, un retour aux sources, une très grande satisfaction que de pouvoir le dire. Un sacré moment de fraîcheur pour moi.

"Pipi dans la neige", quand vous voulez !

Très bonne continuation.

   alex2   
10/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai aimé cette observation tendre, enjouée et sans fards de l'enfance et du dur passage redouté à l'âge adulte.
Authentique et sincère. Jolie idée, bien exploitée.

   Anonyme   
10/7/2010
 a aimé ce texte 
Pas
j'ai beau lire et relire ce poème n'a aucun sens pour moi...
surtout la 3ème strophe qui casse mon semblant de compréhension. je ne vois pas de fil conducteur entre les strophes.
c'est quoi? les élucubrations d'un gosse psychopathe?

   shanne   
11/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Pipi dans la neige...j'ai lu et relu cette poésie, j'avoue, j'ai décroché avec mes souvenirs d'enfance, oui, j'ai fait pipi dans la neige. J'ai grandi avec mes révoltes.J'ai apprécié la dernière strophe surtout l'image du ballon qui flotte et qui éclatera quand je lui ferai pipi dessus
Oui, nous gardons tous ce côté enfant en nous, et ce ballon n'éclatera pas si facilement...
merci à vous

   Anonyme   
11/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai du mal à percevoir le sens de ce texte, mais je me suis amusée à en découvrir le ton un peu espiègle, un peu rageur, empli d'une certaine autodérision ...

Morceau d'enfance ? Métaphore subtile ? Allégorie du temps qui passe et dévore tartines et illusions sur soi ? Peut-être l'auteur nous éclairera-t-il ...

N.B. Au 10ème vers je pense que "j'aurai eu faim", sans s, serait plus correct (un futur et non un conditionnel).

   Reggio   
13/7/2010

   David   
14/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Reggio,

Le narrateur semble "tout petit" au début, avec ses histoires de cabane et de tartine, il semble immense à la fin, géant, lorsqu'il fait éclater son nouveau ballon qui flotte. Je me dis que c'est une métaphore toute simple, le "pipi dans la neige" a déjà inspiré la conscience du monde d'au moins un autre poète :

"Ce trou parfait
Que je fais en pissant
Dans la neige à ma porte"
Kobayashi Issa, 1763-1827

Le nippon se contente d'un trou là où le narrateur "écrit" véritablement :

"Je m'écrirai je t'aime en faisant pipi dans la neige"

(et non pas "je m'écrierai... " mais à l'attendre ce vers, le doute serait peut-être permis)

Mais je me dis que le narrateur de Kobayashi et de Reggio ont la même sensation de dédoublement et de fusion avec la nature, simultanée, ainsi qu'un même penchant pour la poésie initiatique. Le "je t'aime" serait un "je m'aime" gravé dans les flocons accumulés, pourquoi attendre son propre retour, peut-être un rêve qu'un enfant souhaiterait réaliser plus tard, de la même façon qu'il se voit dans la neige qu'il a marqué, il se voit dans un avenir et c'est cet autre qu'il attend. Mais ce n'est pas lui qui vient, c'est encore un autre.

C'est le narrateur qui crée l'escogriffe (C'est un homme de grande taille et déguingandé) Le "je" sèmerait à la fois le célèbre trio de celui qui est à un moment donné, de celui qu'il veut devenir et de celui qu'il sera véritablement à un autre moment, et chacun se regardera de travers, comme de bien entendu, uniques, ils ne se reconnaissent pas entre eux.

Les tartines n'ont pas été volé, les cabanes n'ont pas brülé ni les forêts où elles se trouvaient, la seule chose qu'il reste, tout ce qu'ils peuvent faire sans se prendre la tête, c'est "pipi dans la neige".

   Raoul   
15/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime assez les plusieurs qui se répondent, et le ton (grand) enfantin général du texte, ça fourmille de vie(s), d'imaginaire(s), ça part en vrille et revient au point de départ torve.
Je suis moins convaincu par la seconde strophe qui s'oublie en description précise (un peu trop d'adjectifs à mon goût) alors que tout le reste du poème est sec, direct, aride dans l'image. C'est cette sécheresse, cette blancheur d'écriture qui donne sa "légitimité" au texte (en une sorte de c'est comme ça et puis c'est tout!).
On perd en force de conviction dans cette seconde strophe, c'est dommage ;-)
Merci pour ce ton original.

   silene   
19/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le thème est bien joliment exploité, avec économie d'images à grand spectacle, et prend un ton de confidence qui lui va très bien.
A la lecture à voix haute, quelques hiatus pourraient être corrigés, sans modifier substantiellement la chair du texte, et lui permettraient de couler avec davantage de fluidité.


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