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Poésie classique
StephTask : Iemanja
 Publié le 15/09/22  -  15 commentaires  -  838 caractères  -  530 lectures    Autres textes du même auteur

Emporté par la houle.


Iemanja



La rive d’un baiser au ponton décadent,
Par un charme rugueux, se répand en morsure
Sur tes lèvres en sang, quand la pauvre voussure
De ton palais s’enivre au plaisir impudent.

De ma pulpe soyeuse au tremblement timide,
J’effleure ton visage au bout de mon espoir
À travers ce minois qui coiffe d’un œil noir
— Ô ses larmes de braise ! — un corps soudain humide.

Chevauchant mon désir avec l’ardeur du vent,
Offerte au doux coucher d’une orange tendresse,
Tu saisis de tes doigts le sceptre qui m’oppresse
Pour asservir ton roi d’un soubresaut fervent.

Assailli, sous tes reins, fourbu, je m’abandonne
Au geste insidieux qui fait de moi ce lais
Inondé par un flux engendrant sans délais
Quelques vagues sans houle auxquelles je m’adonne.


 
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   Jemabi   
3/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème qui s'impose d'emblée par une puissance d'évocation assez rare, même s'il est dans un premier temps difficile à appréhender, tant le vocabulaire employé est riche et intense. L'abus d'adjectifs, notamment, lui donne sa force en même temps qu'ils l'alourdissent. Mais les images déployées de vers en vers sont incontestablement tenaces, elles évoquent tout à la fois la mythologie, la chevalerie médiévale, les légendes gothiques, la peinture préraphaélite, l'animalité d'un accouplement et sans doute beaucoup d'autres choses qui m'ont échappé. Ça décoiffe ! comme on dit vulgairement.

   Lebarde   
4/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
« Emporté par la houle », il se dégage de ce joli poème un érotisme d’abord « mordant « puis plus doux et délicat qui va crescendo au fil de la lecture pour se sublimer dans le dernier quatrain.

« …Inondé par un flux engendrant sans délais
Quelques vagues sans houle auxquelles je m’adonne « 

(Oui il y a la répétition « sans » qui aurait pu être évitée?)

C’est élégant, c’est bien imaginé, c’est tendre, c’est touchant, l’écriture est légère et fluide…c’est beau et incontestablement l’œuvre d’un(e) auteur(e) qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts.

Je dis bravo et merci.

En EL
Lebarde

   Donaldo75   
9/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’aime beaucoup ce poème ; je lui trouve de l’allure et j’en apprécie la musicalité de la rime. Wikipedia me dit que Iemanja est une divinité africaine et afro-brésilienne. C’est marrant, parce que je n’ai pas lu le poème sous ce prisme et je me dis même que soit j’ai l’esprit mal tourné, soit le titre va plus loin que mon interprétation, soit c’est un symbole ; toujours est-il qu’ici je vois de l’érotisme bien exposé sans en faire des tonnes comme je l’ai lu trop souvent dans d’autres poèmes. Et ça, ce n’est pas facile. Alors, à cause de cette double lecture, de cette impression d'avoir lu du cryptique érotique et bien dressé, je dis bravo et applaudis des deux mains.

   Anonyme   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo Doudou pour cette entrée en classique (même pas que t'as été déclassé nananèreuuuuh) ma foi bien connotée :)

C'est sympa, je suis pas fan de la pulpe... [commentaire édité après discussion avec l'auteur] mais c'est effectivement le terme qui convient. Je trouve le corps soudain humide a bit too obvious, capt'ain. De base je partais sur une provocation, mais effectivement, le rapport avec la mer justifie le terme, gnagnagna.

Un bémol sur la répétition de sans en strophe 4 avant dernier et dernier vers.

Je kiffe le premier quatrain, pour sa force évocatrice, les images sont joliment érotico-trash, ça pose bien l'ambiance générale du texte.

Pour les mêmes raisons, et pour le magnifique enchainement des vers 11 et 12 qui me font sourire en coin à chaque lecture et amorcer mentalement le mouvement qui forcément arrive comme une fleur au quatrain suivant. [fainéant, va :p ]

Merci, mais dites, si vous me donnez chaud comme ça, je vais pas du tout sentir l'augmentation des prix de l'énergie moi, cet hiver...
hu_hu

Merci pour cette lecture et au plaisir... hum... non juste au plaisir !

   papipoete   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour StephTask
" les mots pour le dire... " ou comment parler avec élégance, sans offenser la pudeur, de ce moment où l'on ne commande plus rien, quand les corps exultent.
NB qu'en termes choisis, l'amante terrasse le Roi, s'emparant de son sceptre " pour l'asservir d'un soubresaut fervent "
Comme dirait l'autre, pas besoin d'un dessin pour suivre le héros dans cette folle aventure !
Il y a dans ce poème du ohhh, mais beaucoup de tendresse, comme dans ces 5e et 6e vers charmants : j'en tremble sur mon clavier...
Des alexandrins parfaits ; trop fastoche, faut qu'jessaie !
je me régale de lire sans difficulté, ce poème limpide !

   Anonyme   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Voilà un beau poème qui ne déparerait pas de mon anthologie
de la poésie érotique.
Comme l'a si bien fait Verlaine dans les deux sens.
Que dire de plus sinon savourer la forme classique.
Peut-être quelques rimes un peu téléphonée comme ce vent/fervent
ou ce abandonne/adonne mais ce n'est pas bien méchant.

Un bon texte, on en redemande.

   Eskisse   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Stephtask,

Très beau poème, j'aime particulièrement ces trois vers:
"La rive d’un baiser au ponton décadent,
Par un charme rugueux, se répand en morsure"
et
"J’effleure ton visage au bout de mon espoir"

Un univers mythologique séduisant évoqué avec élégance sans surcharge inutile, et J'ai appris le mot "lais"!
Juste un détail, le locuteur et le destinataire gagneraient peut-être à recevoir des contours plus précis.

   inconnu1   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ouah ca décoiffe. Je ne suis généralement pas fan des poèmes érotiques, mais ici j'avoue que j'adhère. J'aime particulièrement les rimes féminines en ure, ide, esse et onne. J'aime les épithètes, pas utiles sur le plan sémantique mais qui colorent l'ensemble. Il y en a assez pour donner une ambiance mais pas trop. Je ne comprends pas tout, mais je n'en ai pas besoin, comme un film en an VO. Que veut dire la doux coucher d'une orange tendresse. La rive d'un baiser au ponton décadent? Je ne sais pas mais c'est joli, ça me suffit.

Peu de choses m'ont gênées. Le lais pourquoi? Je regarde la définition terrain que les cours d'eau laissent à découvert en se retirant". Est ce cela? Je m'aime pas trop le qualificatif de soyeux pour la pulpe (des doigts) je suppose, trop convenu.

Bon mais tout ceci reste du domaine du détail

Bien à vous

   BeL13ver   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un poème érotique mais qui n'émoustille pas plus que de raison, écarte le lecteur de la tentation de la pornographie, mais parvient à être suffisamment évocateur. Je l'avais survolé en EL et je m'étais dis que je ferais bien d'y revenir vite, mais au moment de le faire, il avait été validé. Ce qui ne m'étonne pas, à vrai dire.

J'apprécie tout l'ensemble. Ce poème se lit d'un seul tenant, sans que rien ne vienne en empêcher la lecture ; dans le même temps, chaque vers suscite un sentiment de poésie réussie, ce genre d'émotion de l'on sent en présence des meilleurs auteurs, à mon avis. Bravo, parce que dans un style classique, je puis parfois paraître trop exigeant pour le moindre défaut, qui n'en est pas forcément un d'ailleurs - en particulier au plan de la prosodie.

Je ne veux pas faire ressortir de vers en particulier, me contentant de donner la note maximale à ce texte, qui la mérite amplement.

   Anonyme   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour StephTask

Vous serez épargné car la canicule est terminée.
Chauffer les lecteurs à ce point est quand même limite :))

Pour du fluide on en a pour sa lecture.
Le mouvement est facile à suivre.
Un beau film que je ne me permettrais pas de qualifier de court-métrage.

Sublime.

Je n'ose pas capturer tel ou tel vers pour le noter comme mon préféré.
On a sa pudeur.
Je craque : "Pour asservir ton roi" suivi de "fervent". Magistral !
Iemanja est une princesse !

Un grand merci.

   Cristale   
16/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour StephTask,

Des applaudissements supplémentaires se perdront dans ce concert bien mérité.
J'arrive quand tout a déjà été dit et comme il est tard, je n'ajouterai rien de plus que tu ne saches déjà.

Je te félicite du soin apportés à tes vers dans un registre moderne doté d'un érotisme masculin absolument charmant.

Le troisième quatrain (entre-autres) est brûlant :)

Bravo Steph !

Cristale

   Lotier   
16/9/2022
Ce poème très travaillé crée des images inégales, difficile pour moi à appréhender, parce qu'elles sautent du coq à l'âne (sans arrière pensée…), du registre anatomique au registre symbolique, en passant par le champ lexical guerrier, de la rugosité à la tendresse…
Je m'attendais à davantage d'unité de ton, chose à laquelle, sans doute, je n'aurais pas dû m'attendre, parce que la visée du poète n'est pas telle.
« Au geste insidieux qui fait de moi ce lais
Inondé par un flux engendrant sans délais »
rime singulier/pluriel (pourquoi avoir mis délais au pluriel, d'ailleurs ?), quatre syllabes au son «an» de suite, un geste qui est qualifié d'insidieux… ces vers ne rendent guère l'élan qu'ils décrivent !
Je m'incline devant les choix de l'auteur, mais, quand je pense à Lulu…

   Ornicar   
16/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour StephTask,

Torride ! Callente !
Si c'était une photo, je dirais que votre cliché est très kitsch. Ca fleure bon, sur un mur défraîchi, le poster aux couleurs chaudes et criardes représentant deux corps amoureux roulant au soleil couchant "sur le drap de sable que l'eau imbuvable, lessive inlassable, nettoie" (Ile de Ré - Claude Nougaro). Le grand Claude, au passage, vous aurait-il inspiré ?
Seulement, en dépit des apparences, ce n'est pas une photo que l'on a sous les yeux alors que vos vers provoquent et convoquent force images mentales. C'est un poème. Et votre texte illustre la supériorité du verbe sur l'image : quand le premier fait appel à l'imaginaire de chacun, avec pour conséquence, la diversité des interprétations et des ressentis, la seconde nous rend captif du regard du photographe. Ne dit-on pas d'ailleurs de ce dernier, qu'il "capture"une image ?

Vos strophes épousent le rythme qu'impriment vos amants à leurs ébats. La violence d'un baiser, jusqu'à la "morsure" dans la première ; la délicatesse d'une "pulpe soyeuse" et la tendre hésitation d'un "tremblement timide" dans la deuxième ; la montée du désir et du flux dans la troisième ; enfin, la jouissance puis l'abandon et le reflux dans la quatrième.
Les termes en rapport de près ou de loin avec l'eau, élément central de ce poème, sont nombreux. Les métaphores qui en découlent sont bien filées du tout début ("La rive d'un baiser") jusqu'à la fin ("Quelques vagues sans houle auxquelles je m'adonne") tout en faisant quelques incursions ailleurs, notamment dans votre troisième strophe. Ainsi, ce "doux coucher d'une orange tendresse" que je n'ai pas compris sur le coup, jusqu'à ce que, à la faveur de lectures successives, cette orange, par sa forme et sa couleur, m'évoque un soleil couchant. Aussi, ce "sceptre", particulièrement jouissif et bien trouvé, qui fait écho au "roi" du vers suivant. Vos images à la fois crues, explicites et éminemment poétiques, se bousculent et se télescopent dans mon cerveau reptilien participant de la sorte au plaisir de ma lecture. Il y a quelque chose de virtuose dans leur déploiement et leur agencement.
J'ai particulièrement aimé ce vers "Chevauchant mon désir avec l'ardeur du vent", faisant, sur cette plage, de votre humble lecteur, un chevalier intrépide. Aussi, j'y reviens, ce "...sceptre qui m'oppresse / Pour asservir ton roi..." avec l'idée sous-jacente et philosophique que le sceptre, instrument et symbole à la fois du pouvoir et ici, de la puissance sexuelle, puisse rendre esclave. J'ai aimé également le jeu de mots que je crois deviner dans "...la pauvre voussure / De ton palais..." Le palais désignant à la fois la paroi interne de la bouche et un édifice particulièrement somptueux. Tel qui'il sied à un roi et sa princesse. Et tel que l'est définitivement votre poème.

Ornicar

   StephTask   
18/9/2022

   Asrya   
15/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un magnifique poème.

Des images fortes à chaque vers, un sens pas vraiment caché qui irrise la lecture, le tout mené par une construction digne des plus grands.
Un poème qui sans nul doute mérite d'être lu, et propagé.

L'écriture est efficace, réfléchie, soignée, sans chichi.
Un vocabulaire riche mais qui n'en fait pas des caisses ; aucun doute sur le sens du poème, pas d interrogations, pas de questions, pas de doute, seulement l'envie d'y participer pourquoi pas.
Une belle utilisation des mots et de la ponctuation, rien à jeter de mon côté.

Merci pour le partage, je m'égare rarement en poésie mais celui ci vaut le détour.
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.


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