Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche



Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





À propos de "Nombre"
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33257
Hors Ligne
Bonjour à vous,


Merci aux lecteurs, le poème est .

Un poème qui démarre sur le tictac d'une horloge, un compte de moutons ou un détonateur, ou juste un nouveau détour par ce souci d'horloger suisse : un temps passant du moment qui s'étire à l'instant fusant comme l'éclair, durant une même seconde, ou minute, ou heure... le temps qui passe montrerait la vie du doigt en disant : "La garce elle ment !". Le temps dénonce, c'est son truc.

Bien sûr, il fait nuit dans "Nombre" comme dans l'ombre mais à l'envers, ou plutôt dans le bons sens cette fois-ci. Juste comme un nouveau passage à gué, en fait, sans cesse renouvelé.

De crainte qu'il n'y ait un peu moins de lecteurs en sortant qu'en entrant, et pour l'huitre aussi, je dois en dire un peu sur la nacre et l'ancre, un peu veuve elle aussi, mais pas tout à fait comme le bus : Ce sont juste un poème, juste un petit vertige, comme une formule magique sans mode d'emploi, aux effets dont surtout personne et pas moi en tout cas, ne viendra donner la moindre garantie. Plutôt acide comme filtre d'amour, piquant comme secret de jeunesse... non, tout bien réfléchi, ils pourraient mais Les vergers sont bornés et les fruits défendus.

Que n'ai-je tenté de passer la clôture une nouvelle fois, il n'y a aucun moyen de s'enfuir.


Nombre reprend ceux d'un seul chiffres, souvent appeler les "petites heures" pour cette particularité et parce qu'elles ont lieu durant la nuit et le matin, le poème se passe donc de une heure à neuf heures du matin. Il y a un lien entre l'huitre et le cœur de la nuit, nuit "jalouse" alors du fait de la raréfaction des passants. Le veuvage du bus est à comprendre en regard d'un mariage qu'il aurait eu avec ses usagers, chaque trajet est une histoire et à ce moment-là, les derniers vont se finir, le laissant pour ainsi dire "veuf".

Le cœur de la nuit est atteint (ou tatin, peut-être) l'huitre s'est refermé, le bus n'est plus là, tout confine à l'immobilité et pourtant, "à quatre pas"... que dire, que dire sur ce fameux quatrain... aucune perle n'a jamais parlé de l'intérieur de son huitre, de même qu'il n'y a aucun témoin des infinis solitudes de ce moment au plus lugubre, dans quelle langue cela peut-il bien se parler, me disais-je alors.

Des pieds et des mains, c'est sûr, il faut faire des pieds et des mains dans ces cas-là, j'en étais persuadé... en fait ce fut plutôt des pas et des doigts, mais je naviguais au près, faire face ne ferait qu'un faseillement de plus de mes doutes dans ce quatrain, comme une mauvaise danse du ventre. Bref, reprenons.

Alors que tout confinait à l'immobilité, voilà qu'une tempête surgit et non, "à 4 pattes, t'en pète où mon œil vaut son bœuf" n'était pas le message subliminal, très mauvais hémistiche holorime, j'avais bien plus à écrire. C'est l'idée de vol, de larcin, qui s'insinuait par là. Pour le condamné jugé coupable, est-ce un regret ou une consolation que la valeur qu'il aurait tenté de subtiliser soit celle-là, puisque c'est le même prix à payer de tirer une mobylette ou une Lamborghini, suivant le vieil adage. Pas de point d'interrogation, je ne répondrais pas, je ne tiens pas à savoir même, je le disais juste à cet œil : qu'est-ce qui t'as pris, et quand comptes tu te rendre. C'est là que tout a commencé :

Citation :
Quatre fois son prix brut, quand mon œil vaut son bœuf
Et un quart toujours vert malgré les transparences,
Cinq à perdre ses doigts pour l’heure des carences,
À cinq constellations de la Poule ou de l’Oeuf.


Non, ce n'était pas ça. L'intérieur de l'huitre depuis l’œil de la perle ne pouvait pas être égale, une fois refermé, à quatre fois son prix brut en pleine lumière, et qui viendrait taxer un tel moment d'ailleurs, ou bien à cet instant-là. Sans compter la diérèse à "constellations", le tempo dénonce aussi décidément. Je reprenais, les autres strophes patientant comme elles purent.

Citation :
Quatre fois son prix brut, quand mon œil vaut son bœuf
Et un quart toujours vert malgré les transparences,
Cinq à perdre ses doigts pour l’heure des carences,
À cinq compartiments de la poule ou de l’œuf.


Ahah, mort de rire, et pourquoi pas "coléoptère", non mais des fois, je lui demande rien, il le dit quand même.

Citation :
Quatre fois son prix brut tant mon œil vaut son bœuf
Et le quart d’avant hier malgré les transparences,
Cinq à perdre ses doigts pour l’heure des carences,
En esquive, cinq sens, de la poule ou de l’œuf.


Oumf... il l'a très mal pris, mais il ne lâche pas son quartier de bœuf. Est-ce que ça n'est pas assez joué des débuts et des fins, on ne peut-être fidèle à un bruit, ni mettre du vert partout, puis l'enlever, ce n'était pas encore ça.

Citation :
À quatre pas, tempête, où mon œil vaut son bœuf ,
Foulard aveugle et lourd malgré les transparences,
Cinq à perdre ses doigts pour l’heure des carences
Sans ne plus faire un choix de la poule ou de l’œuf.


Voilà, toujours laisser tomber pour voir si ça ne s'envole pas tout seul : renoncer au choix... dormir... rêver peut-être. Ce n'était pas si important de savoir comment tout cela avait commencé, ni même pourquoi.

Je ne pensais pas que "aube" et "crépuscule" était synonymes, j'étais presque partie pour faire se coucher au matin la tombée du jour de la veille. Je demanderai à l'huitre, s'il est bien synonyme le dernier rai de lumière lorsqu'elle se referme sur un grain de sable avec celui qui apparait quand un convive vient briser son frein avec cet étrange couteau à lame courte quand un plongeur après l'avoir remontée dans sa nasse fait éclore la perle au grand jour.

L'opercule renvoie sans doute au foulard, les dégustations des tercets aux digestions des quatrains, à rebours. C'est juste un petit poème d'atmosphère, aquarium à idées noires ou meuble pour les blancs, il se retient aussi facilement qu'il s'oublie :)


@Placebo :

En effet, j'ai bien mené ce poème au début du moins comme un développement autour des chiffres groupés, et ça reste encore une structure assez visible, la première première strophe était ainsi d'ailleurs :

Citation :
Un, deux, trois, quatre et cinq, six et sept, huit et neuf.
Un, le cœur de la nuit dans ses premiers silences
Où c’est en clignotant que se font pénitences,
Et deux, trois pas plus loin le bus est presque veuf.


Pas d'huitre jalouse, un plan plus cohérent avec l'ensemble peut-être : "un, deux, trois", "quatre et cinq", "six et sept", "huit et neuf".

Pour la forme, j'avais bien plus de contraintes que le sonnet et la prosodie, de manière que c'est une forme de libération que j'y recherche justement.

Pour le vers 8, l'expression est relativement commune, j'ai trouvé ça avec Google par exemple :

Citation :
Le principe de ces algorithmes étant de ne plus faire un choix de recherche totalement aléatoire


Et puis je l'ai cherché longtemps ce vers, mais c'est affaire de goût bien sûr. J'espère que ce qui précède répond plus largement.


@Arielle :

Ce que vous relevez sont bien des mimétismes. C'est une surcharge bien entendu, que je viens faire en poésie parce qu'ailleurs en littérature, ça a plutôt tendance à détourner l'attention du propos. C'est pour fabriquer une impression de maison hantée, pour chercher une atmosphère... au risque sans doute de sembler comique ou autres.


@Sadja :

Pour les césures, je ne suis pas d'accord. Le premier vers est une énumération, ça ne laisse aucun enjambement possible, puisqu'il n'y a rien de formulé, juste une liste. La césure se pose naturellement entre les deux hémistiches, le rythme en plus étant de 3/3//3/3.

Le 5ème est plus obscure sans doute, j'aurais eu plusieurs façons de marquer l'incise, et il y a bien un enjambement de la césure :

"À quatre pas, tempête, où mon œil vaut son bœuf"

Mais comme dans ce vers de Boileau :

"Que toujours, dans vos vers, les sens coupant les mots
suspende l'hémistiche, en marque le repos"

(je trouve plusieurs ponctuations suivant les sources, l'incise peut entourer "les sens" au lieu de "dans vos vers")

Dans le 9ème vers, les deux hémistiches ont une unité syntaxique, plus forte que le "que toujours dans vos vers" qui appelle une suite :

"Ici, c’est bientôt l’aube attendant la demie,"

Au neuvième, j'ai un contre-rejet au second hémistiche du vers précédent, et un enjambement de césure qui rend la seconde partie dépendante, mais pas plus que ne l'est le "en marque le repos" de Boileau :

"Dès qu’entre Six et sept un peu de pain de mie
Deviendra la tartine,
et du beurre, et du fruit."

Au douzième, j'ai deux rythmes dans les hémistiches qui seraient 3/3//2/4, mais chacun est autonome syntaxiquement, donc la césure n'est pas enjambée et la coupure très nette :

"Huit et neuf, il est tard, dîne le crépuscule"

"Le crépuscule dine" est simplement inversé, le sujet n'est pas avant.


Ça me semble très classique, mais je sais que les poètes classiques n'ont pas tenu toute leur rigueur sur ce point de faire des hémistiches des vers à part entières, c'est très court pour un sujet/verbe/complément, six syllabes, et l'intérêt de l'alexandrin est aussi d'être plus long que l’octosyllabe par exemple, de laisser plus de place à l'expression. Les enjambements de césure sont très courants dans la poésie classique, et discrets quand ils prennent tout un hémistiche.

Dans cette strophe de Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ dans "A l'éclair violent de ta face divine" il y a aussi plusieurs hémistiches très dépendants du suivant, ou même du précédent.

"(A l'éclair violent de ta face divine),
N'étant qu'homme mortel, (ta céleste beauté
Me fit goûter la mort), la mort et la ruine
(Pour de nouveau venir à l'immortalité)."

Pour les rimes, j'y suis très attaché, ce sont clairement des outils au pouvoir incroyable. Il parait que chaque langue n'utilise qu'une partie des sons qu'un humain peut émettre, ainsi les nouveaux nés ont une gamme sonore plus étendue qu'un adulte qui les aura oublié, faute d'usage. Partant de là, la rime permet de faire vivre certains sons plus rares que d'autres à mon avis, au delà de l'intérêt du poème qu'elles peuvent orner. Une langue vivante étant aussi une langue en train de mourir continuellement, se refermant sur ses sons les plus commodes. La rime peut préserver une vivacité de la langue en l'explorant.

Pour la perturbations du sens dans mes vers, je reconnais entièrement, c'est une partie de la recherche, mais je ne crois pas être si incompréhensible, je pense que je détourne constamment l'attention de ce qui est écrit, somme toute très banal, un récit de nuit blanche un peu versifié avec des images inventées.

Quand on lit "il fait un froid de canard" je crois qu'on ne cherche pas à comprendre l'image, on l'accepte culturellement. Qu'importe le froid des canards en fait, c'est un peu drôle, et si un militaire en faisait le rapport à son chef par talkie walkie par exemple, l'information stratégique passerait naturellement. S'il lui disait : "Il fait un froid de cheval", l'officier serait contraint à une interprétation littéraire : "quel genre de cheval ? est-ce que ces animaux craignent le froid ? que sais-je à propos des chevaux ?", bref, ils perdraient du temps, peut-être la bataille, peut-être la guerre. Faut pas déconner avec les images :)

Dès qu'on fabrique des images inusitées, on sort du cadre prosaïque qui peut tolérer un peu de poésie à condition qu'elle soit vraiment ancrée culturellement, comme ces pauvres canards aux froids célèbres. Ça n'a pas besoin d'être vraiment cohérent en plus, il suffit que ce soit accepté.

Mais ces images bien utiles pour éviter de longues phrases ne sont pas nées toutes seules, elles n'ont pas été données mais fabriquées également, et leur usage ne s'est validé qu'après une longue succession de génération, il me semble qu'il faut des locuteurs d'époques différentes pour qu'une expression s'ancre véritablement.

Bref, seule certaines passeront l'épreuve du temps, mais une langue vivante doit en fabriquer en continue, certaines disparaissent ou vivent plus ou moins longtemps au gré de ses locuteurs, de leurs besoins et leurs usages.


@MichelMartinez :

Il n'y a pas de sottise qui tienne, ce n'est pas "abscons" dans le sens de réservé à des connaisseurs. J'invente les images et expressions le plus souvent, ou je les détourne. Il est possible que toutes ne soit pas strictement des découvertes mais ça serait involontairement ou inconsciemment que je les aurais reprises.

@Funambule :

Pour Rimbaud, je ne sais pas non plus, les poètes et les peintres ont beaucoup parlé à leur époque. La photographie faisait la ruine des seconds et la radio et la télévision ne tarderaient pas à avoir le même effet sur les premiers, ils devaient chercher quelle serait leur place dans le monde de demain, celui d'hier et d'aujourd'hui...

@Widjet :

C'est pas le "meuf" dans "même faire un bruit" qui te semblait dissonant ? Je crois que c'est des histoires de E trop sonores ou pas assez ces impressions à chaque fois.

@Wancyr :

Comme tu m'avais surpris pour ta lecture de Métastase en redonnant au mot un sens que je ne lui connaissais pas, et qui l'éclairait bien autrement, cette lecture-ci m'a déjà rassuré sur la perceptions pas totalement impossible de ce que je pouvais écrire, même juste avec "c'est la nuit et quelqu'un ne dort pas" pour résumer. L'image du prêtre pour la solitude est parlante, pour le chauffeur de ce bus et ses derniers passagers par exemple, ou des passants imaginaires au cœur de la nuit. Pour la narration l'image de la poule et de l’œuf peut renvoyer aux idées qui tournent en rond, qui empêchent de dormir, mais ce n'est pas exactement ce que tu as lu je crois, ou plutôt c'était envisagé simplement, sans la torture qu'on pourrait y associer. Le vide il se ferait plutôt au matin, avec la tartine :) mais l'idée va très bien je trouve. Pour la numérologie je n'y connais pas grand chose, sauf les symboles de quelques chiffres bien connu, le vendredi 13 ou autres, mais ici l'idée du décompte peut me rappeler les billes sur des colliers que des croyants semblent compter tout en se recueillant, j'ai oublié le nom... le compte des heures tiendrait un peu ce rôle.

Ça en tout cas, ça résume sans doute mieux ce que j'ai voulu faire que ce que je viens de laborieusement terminer ici :

"Cent vingt trois est une invitation au questionnement, une fable pour penser, rêver, imaginer, dépasser. Nous voudrions que cela soit joyeux et profond à la fois, faire sentir tout le plaisir que l'on peut prendre à se mettre en question, le vertige que cela peut procurer."



Contribution du : 10/02/2012 16:58
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Visiteur 
Bonsoir,
Je ne reconnais qu'une erreur : celle de n'avoir signalé votre poème, inapproprié en poésie classique.
Les règles sont strictes, vous les connaissez en plus avec votre expérience. Rien qu'au premier alexandrin, les virgules du décompte sont à enlever.
Je vous cite une référence:
http://les-poemes-du-net.forumactif.com/t7341-la-poesie-classique
Et il y en a bien d'autres. A moins que vous ne désiriez révolutionner la poésie classique, votre "acharnement" m'étonne. Vous avez tant écrit, et des références même.
Prenez soin de vous, sincérement
Sadja

Contribution du : 10/02/2012 20:20
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33257
Hors Ligne
Il ne suffit pas de signaler pour qu'un poème ne soit pas classique, il faut l'argumenter par rapport à des critères. les règles appliquées sur Oniris reposent sur le traité de prosodie de Gilles Sorgel et il n'y a rien sur ce dont vous parlez.

Ce qui est dit au lien que vous citez est formulé maladroitement, ça peut prêter à confusion :

Citation :
Placer les césures

Placez correctement vos césures. Les formes classiques n’imposent pas toutes des césures, mais c’est le cas pour l’alexandrin (12 pieds), le décasyllabe (10 pieds) et éventuellement l’octosyllabe (8 pieds). Sauf exceptions ou idées novatrices, la césure se trouve à l’hémistiche (le milieu du vers), découpant ainsi le vers en deux demi-vers d’égale longueur de pieds.


La césure est après le premier hémistiche, dire "la césure est à l'hémistiche" rend difficile la compréhension de ce que les deux mots représentent :

L’hémistiche désigne les deux parties d'un vers, la césure se trouve entre les hémistiches. Un hémistiche est composé d'un groupe de mots, une césure est un espace entre des mots.

Et strictement rien là dedans ne va dans le sens de ce que vous dites, rien ne permet de différencier les césures que vous tolérez des autres d'après ce court passage. Je ne lis rien non plus sur la ponctuation, une énumération la rend obligatoire en français, donc en poésie classique aussi.

Contribution du : 11/02/2012 08:18
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Visiteur 
Bonjour David,
Soit! Je m'étais basé sur ceci aussi:
http://www.etudes-litteraires.com/versification.php#accents_toniques
Maintenant, trop de rigueur, surtout si elle n'est pas suffisamment argumentée, peut nuire à un poème, je vous le concède.
Mon commentaire sera donc modifié. Et tiens, je lirai le traité de prosodie de Gilles Sorgel pour la peine!
Bonne journée

Contribution du : 11/02/2012 09:57
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33257
Hors Ligne
Ça y est, j'ai pigé, dans cette page sur la versification ils en parlent également, enfin son auteur, un universitaire :

Citation :
I.1. Deux conceptions du rythme

Dans l'approche contemporaine du vers, deux approches sensiblement différentes du rythme s'opposent. On peut appeler la première numériste et la seconde énonciative.

I.1.1. Conception numériste du rythme

Dans la conception numériste du rythme, on découpe le discours en mesures rythmiques délimitées par des accents et définies par leur nombre de syllabes. C'est une façon courante de procéder depuis le 19e siècle. Elle est parfois rendue problématique par des désaccords des auteurs sur les accents à prendre en compte. Cependant, ces dernières années des propositions intéressantes et rigoureuses ont été faites [Milner et Regnault, 1987] pour clarifier la question de l'accent.

I.1.2. Conception énonciative du rythme


Meschonnic, les notations rhytmiques

Fig.2 - Meschonnic, Pour la poétique III, les notations rythmiques.

Le théoricien Henri Meschonnic [1982] a développé une conception énonciative du rythme. Plus complexe, elle prend en compte non seulement une multiplicité d'accents hétérogènes, les uns obligatoires et les autres facultatifs (notamment des accents de début de mot) mais aussi les reprises de phonèmes vocaliques et consonantiques. Henri Meschonnic a mis au point un système personnel de notation de ces configurations rythmiques.

Et il a identifié le rythme à "l'inscription du sujet dans son discours", c'est-à-dire une expression de la singularité de l'auteur dans la forme des signifiants de son discours. Mais cette approche présente plusieurs inconvénients. D'une part la notation prend en compte des données trop composites pour répondre à une notion claire du rythme. D'autre part elle apparaît, pour cette raison même, malaisément interprétable.


Ça rejoindrait ce qui est dit dans votre lien :

Citation :
Accents fixes, les césures

Dans les vers de plus de 8 syllabes, il doit y avoir un accent de relais appelé césure, il doit coïncider avec une séparation de mots. Dans les vers de 10 syllabes, la césure se produit après la 4e ou la 5e syllabe. Dans les alexandrins, elle est placée après la 6e syllabe. La césure coupe donc l’alexandrin en deux hémistiches (ou demi-vers) égaux.

Dans l’idéal, la césure (qui est un concept métrique) devrait correspondre à une coupe franche (concept énonciatif) et à une unité de sens. C’est pourquoi elle est le plus souvent marquée par ce cumul comme dans « Ô ce cri sur la mer // cette voix dans les bois ! », Jadis et naguère de Verlaine, mais elle peut être aussi en partie estompée comme dans ce vers de Molière tiré des Femmes savantes : « Ah ! ma fille, je suis // bien aise de vous voir. »

Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/versification.php#ixzz1m47a6tIT



En disant "j'ai pigé" je résume beaucoup, j'ai compris qu'il y avait deux conceptions du rythme, et c'est la première que je pratiquais et d'où je tirais les références, mais il en existe une autre.

J'ai encore du mal à visualiser cela, mais c'est intéressant, il faudrait sans doute des exemples pour le vulgariser, le mettre en pratique au-delà des recherches littéraires.

Le commentaire en tout cas, ce n'est pas un problème, au contraire j'espère que ce qui est dit ici le rend plus compréhensible.

Contribution du : 11/02/2012 11:02
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Maître Onirien
Inscrit:
08/06/2009 21:13
De Canada
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 19949
Hors Ligne
Je pense que en poésie, lorsqu'on écrit un texte qui peut se prêter à plusieurs interprétations, alors on a fait quelque chose de merveilleux... Je ne suis pas fan de poésie classique, que je trouve un peu poussiéreuse, mais en général c'est le fond qui me motive à commenter. Dans ton texte, David, c'est la réflexion spirituelle qui m'interpelle... je suis fasciné par tout ce qui est spirituel et je passerais des heures à essayer de décrypter une énigme.

Merci pour tes explications. Comme je le disais dans mon comm, je n'avais pas tout compris, mais j'ai aimé ma façon de comprendre ; j'ai aimé découvrir autre chose derrière ce que tu as écris. Merci.

Wan

Contribution du : 11/02/2012 15:12
_________________
L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement !
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : À propos de "Nombre"
Visiteur 
Bonjour!
Effectivement, l'importance donnée à la ponctuation peut être délicate d'interprétation dans le rythme d'un poème.
En tout petit résumé, voilà ce que je comprends de la dénomination "classique":

Le premier vers donne la métrique du poème entier.
Afin de la respecter il faut tenir compte de :
-l'élision : les E muets ou non
-la diphtongue : la synérèse et la diérèse, ou comment deux voyelles peuvent composer soit un ou deux pieds
-le rythme du vers: une coupure nette est admise(voir conseillée à partir de 8 syllabes) en son milieu. Soit composée d'un accent tonique, soit d'une ponctuation, autrement dit une pause évidente, forte. Une sous-coupure également : 2,2/2,2 ou 3,3/3,3 ou encore 2,2,2/3,3. Etc,... Toutefois moins marquée que celle du milieu.
Les autres règles mentionnées dans le traité de Sorgel, les notes de la versification française portent sur la qualité du vers.

J'espère ce résumé suffisant et correct pour en écrire un ou en commenter !

Contribution du : 12/02/2012 11:17
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant





Oniris Copyright © 2007-2023